
Le chino : ce pantalon qui change tout, sans en avoir l’air
par Salima Bachar
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Vous voyez ce vêtement qui ne crie pas au génie mais qui, une fois enfilé, change tout ? Le chino, c’est lui. L’ami discret du vestiaire masculin, celui qui assure sans effort. Moins rigide qu’un jean, plus classe qu’un jogging, c’est le genre de pièce qui vous habille sans que vous ayez à y penser.
Mais alors, comment le choisir sans se planter ? Parce que oui, un mauvais chino, ça existe. Trop serré, trop long, couleur douteuse… et vous voilà transformé en serveur de bistrot mal fagoté.
Allez, on évite ça ensemble.
Une coupe qui ne trahit pas votre silhouette
Le chino parfait, c’est un peu comme une poignée de main. Il doit être ferme sans écraser, souple sans s’effondrer.
- Trop large ? Mauvais plan. On dirait que vous flottez dans un souvenir trop grand.
- Trop slim ? Vous avez prévu un concours de cyclisme ou quoi ?
La vérité, c’est que tout est une question de juste milieu. Choisir un pantalon chino pour homme en 2025, c’est comprendre qu’on veut du confort sans sacrifier l’élégance. Fini les coupes rigides des années passées, on mise sur des matières plus souples, une coupe fluide qui accompagne le mouvement.
👉 Regular fit : l’option classique, celle qui passe partout.
👉 Slim fit : plus ajusté, mais jamais moulant.
👉 Tapered fit :pour ceux qui aiment l’aisance en haut et la structure en bas.
Si vous hésitez, le slim fit léger est souvent un pari gagnant. Et surtout, pas trop long. Un chino qui traîne sur les chaussures, c’est un peu comme une cravate trop basse : ça ruine l’effet.

Un tissu qui ne ment pas
Vous avez déjà porté un pantalon qui gratte, qui serre, qui marque au moindre pli ? Erreur de casting.
Un bon chino, c’est du coton solide mais doux, avec un soupçon d’élasthanne (1 à 2 % max). Ça suffit pour bouger sans se sentir prisonnier.
Test imparable : froissez légèrement le tissu avec les doigts. S’il marque comme une feuille de papier, il va vite ressembler à une nappe mal repassée. Passez votre chemin.
Couleurs : sortez du beige, bon sang !
Oui, le chino beige, c’est un grand classique. Mais vous avez déjà vu un vestiaire intéressant avec une seule couleur ?
- Beige / Kaki : ok, valeur sûre.
- Bleu marine : ultra chic, passe partout.
- Gris anthracite : nickel pour un look un peu plus habillé.
- Terracotta, vert olive, camel : si vous aimez les nuances plus affirmées.
Le secret ? Avoir au moins deux chinos : un neutre (beige, bleu marine) et un avec du caractère (bordeaux, vert forêt, camel). Avec ça, vous couvrez toutes les occasions.
Les petits détails qui changent tout
Un chino, ce n’est pas qu’une coupe et une couleur. C’est aussi des détails qui comptent :
✔ Les poches arrière : pas trop basses (sinon ça tasse la silhouette).
✔ Les finitions : ourlet net, coutures solides.
✔ La matière : fluide, mais avec un peu de tenue.
Un bon chino vieillit bien. Un mauvais, lui, se détend après trois lavages et finit par ressembler à un sac de pommes de terre. Soyez exigeant.
Comment l’associer sans avoir l’air coincé ?
Ce qui est magique avec un chino, c’est que vous pouvez tout lui faire porter.
- Mode cool : sneakers blanches, t-shirt bien taillé, veste en jean.
- Mode “j’ai un rendez-vous” : chemise bien coupée, boots en cuir.
- Mode “je suis né stylé” : blazer ajusté, pull fin, derbies.
Il y a zéro prise de tête : ça marche avec tout, du plus décontracté au plus élégant.
Le chino, une histoire de conquête… et de hasard
Tiens, d’ailleurs, vous savez d’où il vient, ce pantalon qui semble avoir toujours existé ? Son histoire remonte au XIXe siècle, et non, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne vient ni du Maghreb, ni de l’Orient. Pourtant, son histoire touche à l’Asie et au monde arabe, d’une certaine façon.
Tout commence en 1846, avec des soldats britanniques basés en Inde. À l’époque, ils portent des pantalons blancs en coton, très jolis… mais totalement impraticables sous le soleil brûlant et la poussière des camps. Un officier, Harry Lumsden, a alors une idée toute simple : teindre ces pantalons avec du thé, de la boue et des épices locales, pour éviter qu’ils ne se salissent trop vite. Le résultat ? Une teinte beige sable, qui va inspirer le fameux terme "khaki" (qui signifie "poussiéreux" en persan).
Et la connexion avec l’Orient dans tout ça ? Eh bien, après la guerre hispano-américaine de 1898, les Américains ramènent ces pantalons depuis les Philippines, où les Espagnols les fabriquaient avec du tissu importé de Chine (d’où le mot "chino").
Bref, le chino, c’est un pantalon qui a voyagé. Des tuniques militaires indiennes aux soldats américains, en passant par l'influence chinoise, il porte en lui un peu de l’Orient, mais sans vraiment en venir.
Un dernier truc ? Faites-le vivre !
Un chino, ce n’est pas un bibelot qu’on garde sous vitrine. Plus vous le portez, plus il devient intéressant. Il se patine, il prend vos plis, il s’adapte à votre façon de bouger.
Alors, vous voyez le genre ? Pas besoin de tourner en rond devant votre dressing. Le chino parfait existe. Il attend juste d’être bien choisi.