Salima Bachar
À propos de moi
Je suis née avec du sable dans les yeux.
Le sable du Maghreb, doré, brûlant, doux comme une mémoire.
J’ai grandi entre les secrets d’un hammam et les histoires murmurées par les femmes, le soir, à la lumière d’un encens qui crépite.
Aujourd’hui, j’écris. Pour partager ce qui ne s’achète pas : les gestes anciens, les recettes transmises à voix basse, les trésors cachés dans une fiole d’huile ou une poignée de henné.
À La Maison des Sultans, je signe des articles tissés comme un tapis : fil après fil, avec patience.
Mon sujet de cœur ? La beauté naturelle. Celle qui sent le rhassoul, l’eau de fleur d’oranger, l’huile de nigelle.
Je ne vous parle pas de tendances.
Je vous parle d’héritage, de savoir-faire, de douceur vraie.
Tout ce que les femmes de l’Orient et du Maghreb m’ont confié un jour.
📮 Une question, un mot doux ?
Je réponds toujours : contact@lamaisondessultans.com
Mais il y a une chose que je n’ai jamais cessé d’écouter :
les rêves.
Chez moi, un rêve ne s’explique pas toujours avec des mots.
On le raconte. On l’entoure de silence. On demande à quelqu’un de confiance ce qu’il en pense.
Les anciens disaient que certains rêves sont des signes, d’autres des reflets.
Et parfois… ce sont juste des échos de nous-mêmes.
Très tôt, j’ai été fascinée par ce langage invisible.
Par la symbolique.
Par les récits des grands interprètes comme Ibn Sirin, ce savant du VIIIe siècle qui consacra sa vie aux songes.
Par les écrits anciens, les murmures populaires, les histoires transmises de bouche à oreille.
J’ai appris à les accueillir.
Pas à les juger.
Un rêve peut être un miroir, une mémoire, un souffle.
Et souvent, il dit ce que notre bouche ne sait pas formuler.
Aujourd’hui, j’écris aussi sur ce terrain-là : celui des rêves.
Avec respect.
Avec tendresse.
Avec cette curiosité douce qu’on garde pour les choses qui ne s’expliquent pas toujours, mais se ressentent profondément.
Mon portrait chinois
Si j’étais un animal
Je serais un faucon du désert, silencieux mais attentif.
Pas pour chasser, non.
Pour observer les signes dans le vent.
Si j’étais une plante
Je serais un palmier-dattier.
Racines profondes, bras ouverts.
Pas pour décorer. Pour nourrir.
Si j’étais une couleur
L’ocre. Celle des kasbahs, des chemins de terre sèche,
des poteries pleines d’épices.
Une couleur qui sent le soleil et la poussière.
Si j’étais un élément
Le sable, bien sûr.
Pas le sable qu’on oublie.
Celui qu’on retrouve dans ses poches, des jours plus tard.
Comme un souvenir collé au cœur.
Si j’étais un objet
Un tapis berbère. Tissé à la main.
Pas parfait. Mais vrai.
Avec des fils qui racontent.
Des symboles, des mains, des silences.
Si j’étais un moment
Je serais ce demi-sommeil juste avant l’aube,
quand le rêve n’a pas encore décidé s’il veut partir ou rester.
Salima Bachar est autrice et rédactrice pour La Maison des Sultans. Spécialisée dans la beauté naturelle et la symbolique des rêves, elle puise son inspiration dans les cultures du Maghreb et de l’Orient, entre traditions orales, matières vivantes et souvenirs tissés.