
L'arbre généalogique des prophètes en islam
par Salima Bachar
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L’arbre généalogique des prophètes en Islam est un voyage à travers des siècles d’histoire, de foi et de recherche. Chaque prophète a apporté un message divin, et leur lignée incarne la continuité d’un héritage sacré. Depuis Adam, le premier homme, jusqu’à Mohammed, le dernier des prophètes, cette chaîne prophétique a marqué l’histoire spirituelle de l’humanité. Mais plus qu’une simple chronologie, ces récits sont transmis de génération en génération, dans nos familles, avec des leçons profondes qui résonnent encore aujourd'hui.
Arbre généalogique des prophètes en Islam : Un héritage spirituel raconté à travers les récits de nos ancêtres
Selon la croyance, les prophètes (les Anbiyā') ont été choisis par Dieu pour guider l’humanité. Leur mission était d’appeler à l'adoration de Dieu, à la moralité et à la justice.
Adam : L’origine de tout
Ma grand-mère, comme beaucoup d’autres, nous racontait souvent l’histoire d’Adam. Elle aimait insister sur le fait qu’il n’était pas seulement le premier homme, mais aussi le premier à avoir compris le sens du pardon. Adam, après sa chute du Paradis, avait dû apprendre à se repentir. Elle disait souvent : « Adam n’a pas été chassé, il a été guidé sur Terre pour apprendre à retrouver Dieu. » Cette histoire restait gravée dans ma mémoire, parce qu'elle illustrait pour moi l'idée que, peu importe nos erreurs, il y a toujours une voie vers le pardon et la rédemption.
Noé et l’épreuve de la foi
Ensuite, vient Noé, le constructeur de l’arche. Mon père, passionné de navigation, nous parlait souvent de cette histoire avec une certaine fascination. « Imagine construire un bateau gigantesque en plein désert, tout ça sous les moqueries de ton peuple, » disait-il en riant. Il voyait en Noé un exemple de foi absolue et de persévérance, quelqu’un qui ne se laissait pas décourager par l’adversité. Noé est devenu pour lui un modèle à suivre, un symbole de ténacité face à l’adversité.
Abraham et la leçon du sacrifice
L’histoire d’Abraham est racontée avec une certaine solennité dans nos familles, surtout durant la fête du sacrifice. Je me souviens encore des discussions avec mon oncle, qui voyait dans l’épreuve d’Abraham – prêt à sacrifier son fils pour Dieu – une immense leçon de foi. Il disait souvent : « Ce n’est pas le sacrifice qui compte, mais la foi qui pousse à offrir ce qu’on a de plus cher. » Cette histoire résonne encore fortement aujourd’hui, car elle parle de dévouement et de confiance absolue en Dieu.
Moïse : Le guide des opprimés
L’histoire de Moïse nous est souvent racontée comme celle d’un leader charismatique et déterminé. Il a libéré son peuple de l’esclavage, un acte de courage que mon grand-père admirait particulièrement. « Moïse a fait face à un pharaon puissant, sans armée, sans armes, juste avec sa foi, » aimait-il dire. Cette idée que la foi seule peut renverser les plus grands obstacles est un message qui me rappelle souvent l’importance de ne jamais abandonner, même dans les situations les plus désespérées.
Jésus et son message d’amour
Dans ma famille, Jésus (Issa) est toujours évoqué avec beaucoup de respect et d’admiration. Ma tante, qui est très croyante, nous rappelait souvent qu’il prêchait l’amour et la miséricorde, et qu’il était un modèle de patience et de sagesse. Pour elle, Jésus incarnait la bienveillance dans les moments de difficulté. Elle disait souvent : « Peu importe la colère des autres, réponds toujours par l’amour. » Une leçon simple, mais puissante.
Mohammed : Le sceau des prophètes
Enfin, le prophète Mohammed est le dernier et le plus grand des messagers, selon la foi musulmane. Ma grand-mère parlait de lui avec une tendresse particulière, disant qu’il était l’exemple parfait d’humilité et de compassion. « Même quand il était insulté ou attaqué, il répondait avec douceur, » disait-elle. Dans notre famille, son exemple est un guide pour traverser la vie avec dignité et respect envers les autres.
L’arbre généalogique des prophètes : pourquoi ça touche autant ?
Parce que ce n’est pas qu’un arbre. C’est une constellation d’âmes élues. Un lien vertical entre les cœurs et le Ciel. Dans l’Islam, connaître les prophètes (anbiya), ce n’est pas juste cocher des noms. C’est comprendre un chemin. Une transmission. Une responsabilité. Une douceur aussi.
On ne les découvre pas comme des personnages de roman, mais comme des ancêtres spirituels. Ils ne parlent pas que d’eux. Ils parlent de nous.
Et si leur filiation a de l’importance, c’est parce qu’elle dit quelque chose de l’origine. Et de la promesse. Ce n’est pas qu’un arbre. C’est un souffle.
Combien de prophètes ont existé selon l’Islam ?
C’est une question qui revient souvent. On imagine un nombre précis, une liste bien rangée. Et pourtant… le Coran est clair : Allah a envoyé des prophètes à chaque peuple.
Le chiffre le plus souvent cité par les savants est 124 000. Oui, vous avez bien lu. 124 000 messagers. Mais seuls 25 prophètes sont nommément mentionnés dans le Coran. Ce sont ceux que l’on connaît, que l’on apprend, que l’on récite parfois en chuchotant le soir.
Leurs noms claquent comme des prières : Adam, Noé, Ibrahim, Moïse, Isa (Jésus), Muhammad… Et tant d’autres.
Adam est-il le tout premier prophète de l'humanité ?
Oui. Adam عليه السلام n’est pas seulement le premier homme, mais aussi le premier prophète. Le point de départ. La racine de l’arbre.
Il a reçu les premiers mots du Ciel. Il a été guidé, consolé, enseigné. C’est lui qui ouvre l’histoire sacrée. Et il n’était pas seul. Hawwa (Ève) à ses côtés, et les générations futures en filigrane.
C’est une origine humble. Une chute. Un pardon. Un recommencement. On n’y voit pas des super-héros, mais des humains. Et c’est là que ça nous parle.
Qui sont les prophètes liés à Ibrahim (Abraham) ?
Ibrahim عليه السلام, c’est une figure centrale. C’est le père des croyants. Mais aussi, littéralement, le père de nombreux prophètes.
De son fils Ismaël est née la lignée qui mènera à Muhammad ﷺ.
De son autre fils Ishaq (Isaac) viendront Ya’qoub (Jacob), puis Yusuf (Joseph), Moussa (Moïse), Haroun (Aaron), Daoud (David), Souleyman (Salomon), Yahya (Jean-Baptiste) et ‘Isa (Jésus), entre autres.
Oui, cette lignée est dense. Profonde. Elle traverse les tribus et les royaumes. Et elle porte un souffle commun : le tawhid, l’unicité de Dieu.
Est-ce que tous les prophètes sont parents ?
Alors non, pas tous, mais beaucoup sont liés.
Il y a plusieurs branches dans cet arbre sacré. On peut schématiser ainsi :
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La lignée d’Adam à Noé, très ancienne, primitive.
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Puis celle de Noé à Ibrahim, qu’on pourrait appeler la lignée des premiers témoins.
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Ensuite, deux grandes voies : la descendance d’Ismaël et celle d’Isaac, comme deux rivières issues d’une même source.
On a parfois l’impression qu’ils sont tous liés. Et c’est vrai, en partie. Mais surtout, ce qui les relie, c’est moins le sang que la mission. Ce sont des frères d’âme, même s’ils ne sont pas tous frères de sang.
Le Prophète Muhammad ﷺ est-il lié à Abraham ?
Oui, et pas qu’un peu. C’est même un lien très fort, très assumé.
Le Prophète Muhammad ﷺ est un descendant d’Ismaël, fils d’Ibrahim. C’est pour cela que dans chaque prière, les musulmans disent : « Ô Allah, bénis Muhammad et la famille de Muhammad, comme Tu as béni Ibrahim et la famille d’Ibrahim ».
C’est un lien spirituel, mais aussi généalogique, transmis de génération en génération dans la tribu des Quraychites, à La Mecque.
Y a-t-il des prophètes non mentionnés dans le Coran ?
Oui, et c’est peut-être ce qui rend le message encore plus vaste.
Le Coran lui-même le dit : « Et Nous avons certes envoyé des messagers avant toi ; parmi eux, il y en a dont Nous t'avons raconté l'histoire, et d'autres dont Nous ne t'avons pas raconté l'histoire. » (Sourate Ghafir, 40:78)
Ça veut dire quoi, concrètement ? Que peut-être, quelque part, il y a eu des prophètes qu’on n’a jamais nommés, mais qui ont éclairé un peuple. C’est vertigineux. Et humble.
Est-ce que Jésus (Isa) et Jean (Yahya) étaient cousins ?
Oui, et ça, on l’oublie souvent.
Dans la tradition islamique, Maryam (Marie), la mère de Jésus, est liée à Elisabeth, mère de Yahya. Certaines sources disent qu’elles étaient sœurs, d’autres qu’elles étaient cousines. Ce qui est sûr : leurs enfants étaient proches. Liés par le sang. Mais aussi par la mission.
Yahya a préparé le terrain. Isa l’a repris. Deux voix, un même appel.
Pourquoi cette généalogie compte-t-elle autant ?
Parce qu’elle donne une cohérence à l’histoire. Une unité. Un fil sacré qui court à travers les siècles, comme un chapelet invisible.
C’est une façon aussi de dire que le message est unique. Même si les peuples changent. Même si les langues varient. Même si les visages diffèrent.
C’est un seul Dieu. Et une seule lumière. Transmise comme une flamme d’une lampe à une autre.
Tous les prophètes ont-ils eu des enfants prophètes ?
Non. Et ça aussi, c’est beau à comprendre.
Certains, comme Ibrahim, ont vu leur descendance honorée. D’autres, comme Noé, ont souffert dans leur propre famille. Son fils n’a pas suivi la voie. C’est une douleur racontée dans le Coran, avec beaucoup de pudeur.
Et Muhammad ﷺ ? Aucun de ses fils n’a survécu. Il n’a pas eu de descendance masculine durable. Et pourtant… toute la umma est sa descendance spirituelle.
Y a-t-il un lien entre les prophètes juifs, chrétiens et musulmans ?
Oui. Et c’est peut-être le secret le plus mal connu.
Les prophètes comme Moïse, David, Salomon, Zacharie, Jean-Baptiste, Jésus sont reconnus en Islam. Aimés. Honorés. Citons-en quelques-uns :
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Moussa (Moïse) : mentionné plus de 100 fois dans le Coran.
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‘Isa (Jésus) : prophète noble, né miraculeusement, très aimé dans l’Islam.
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Souleyman (Salomon) : roi et prophète, connu pour sa sagesse et sa parole aux oiseaux.
Ce n’est pas trois histoires différentes. C’est une même histoire, racontée à travers trois regards.
Pourquoi certains noms changent selon les religions ?
Simplement parce que les langues ont leurs nuances.
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Ibrahim devient Abraham
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Moussa devient Moïse
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‘Isa devient Jésus
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Yahya devient Jean
Mais ce sont les mêmes hommes, les mêmes parcours sacrés. La prononciation change, la mission reste.
Un arbre sans branches mortes : est-ce que tous les prophètes étaient purs ?
Dans l’Islam, oui. Tous les prophètes sont considérés comme ma’soum, protégés du péché majeur. Ce ne sont pas des anges, mais ils ne s’égarent pas. Ils peuvent se tromper humainement, mais jamais moralement.
On est loin des récits altérés où certains prophètes seraient tombés dans la violence ou la trahison. En Islam, chaque prophète est un modèle, une lumière, une boussole. Pas une figure imparfaite. Mais un guide absolu.
Peut-on retracer l’arbre complet ?
Non. Ou du moins, pas avec précision. On peut dresser les grandes lignées. Identifier les branches majeures. Mais certaines parties sont floues. Effacées par le temps. Perdues dans les sables. Et c’est peut-être voulu. L’essentiel est dans la transmission du message, pas dans la chronologie parfaite.
Mais ça ne veut pas dire qu’il faut arrêter de chercher. Chaque nom redonne une chaleur au cœur. Une direction. Une invitation à se reconnecter.
Que faut-il retenir de cet arbre des prophètes ?
Ce n’est pas un tableau. C’est un héritage vivant. Un souffle. Une trace dans le sable, toujours visible même quand le vent passe.
C’est un appel à la patience de Noé, la générosité d’Abraham, la confiance de Moïse, la douceur de Jésus, la sagesse de Salomon, la tendresse de Jean, la vérité de Muhammad.
On ne regarde pas cet arbre de loin. On s’en approche. On s’y abrite. On s’y reconnaît parfois, un peu.
Parce que quelque part, on descend tous de cette lumière.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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