
Comment faire la priere de l'opprimé islam?
par Salima Bachar
Partagez
La prière de l'opprimé représente une expression profonde de confiance en Allah, un appel sincère à Sa justice et à Sa miséricorde. Face à l'injustice, cette prière devient un refuge, apportant réconfort et fortifiant la foi.
Invoquer la justice divine : un acte de foi inébranlable
Lorsque l'oppression se fait sentir, la première démarche consiste à se tourner vers Allah avec une intention pure et sincère.
La prière devient alors un moyen puissant de demander l’intervention divine contre l’injustice subie.
Le Prophète Muhammad (que les bénédictions et la paix soient sur lui) a enseigné que l’invocation de l’opprimé traverse les cieux sans obstacle : « Il n’y a rien entre le ciel et la terre de plus puissant que l’invocation de l’opprimé » (Jami’ at-Tirmidhi). Cette prière, empreinte de sincérité, est souvent exaucée, car Allah est le Juste (Al-'Adl) et le Miséricordieux (Ar-Rahman).
La persévérance dans la patience et la conviction que l’écoute divine se fait pour ceux qui crient à l'aide renforce la foi.
Les moments propices pour une prière exaucée
La prière de l'opprimé se fait à tout moment, mais certains moments sont particulièrement favorables.
Le dernier tiers de la nuit, juste avant l'aube, se révèle être un moment privilégié pour voir ses invocations exaucées.
Allah dit dans le Coran : « Et à qui est injustement oppressé, Nous lui avons donné pouvoir. Et Il ne sera pas injuste envers eux » (Coran, Sourate Al-A’raf, Verset 31).
Même dans les heures les plus sombres, la justice divine se manifeste toujours. Prier après avoir accompli les cinq prières quotidiennes obligatoires renforce également la connexion avec Allah, rendant ces instants idéaux pour formuler des prières sincères en quête de justice et de réconfort.
Comment formuler sa prière : les mots qui touchent le cœur
Aucune formule unique ne définit la prière de l'opprimé, chaque invocation étant libre selon les circonstances et le ressenti personnel.
Toutefois, l'humilité et la sincérité dans les paroles demeurent essentielles. Utiliser les noms d'Allah qui rappellent Sa justice, tels qu’Al-'Adl (le Juste) et Al-Moujib (Celui qui répond aux prières), intensifie la prière. Voici quelques exemples d'invocations :
Invocation pour la justice :
Arabe : « اللهم انصر المظلومين وانصرني على من ظلمني »
Phonétique : « Allahumma insur al-mazlumina wa insurni ‘ala man zalamani. »
Traduction : « Ô Allah, soutiens les opprimés et soutiens-moi contre celui qui m’a injustement opprimé. »
Cette prière demande la justice divine face à ceux qui commettent l’injustice.
Invocation pour le soulagement :
Arabe : « اللهم اكشف عن المعترضين وارحم المظلومين وأنصر الضعفاء »
Phonétique : « Allahumma kshif ‘an al-mu’taridina wa rahim al-mazlumina wa ansur al-du’afa. »
Traduction : « Ô Allah, dévoile les trompeurs, aie pitié des opprimés et soutiens les faibles. »
Cette invocation appelle au réconfort pour les cœurs brisés et à la force pour les âmes accablées.
Invocation pour la paix intérieure :
Arabe : « اللهم اجعل قلبي مطمئناً واجعل لي من لدنك ولياً »
Phonétique : « Allahumma ij’al qalbi mutma’inan waj’al li min ladunika waliyya. »
Traduction : « Ô Allah, apaise mon cœur et accorde-moi un protecteur venant de Toi. »
L'essentiel réside dans l'expression sincère des besoins et la recherche de la protection contre l'oppression.
FAQ : la prière de l'opprimé en islam
Quelle est l'importance de la prière de l'opprimé en islam ?
Dans les textes, dans les cœurs, dans les veines du croyant, la prière de l’opprimé a un poids particulier. C’est une flèche lancée sans bruit, mais qui atteint toujours sa cible. Même si elle met du temps. Même si on ne la voit pas venir.
Dans l’Islam, il y a des invocations qui secouent le ciel. Celle de l’opprimé, du blessé, du trahi, fait partie des plus puissantes. Et ce n’est pas une figure de style. C’est une réalité spirituelle, profondément ancrée dans les enseignements prophétiques.
“La prière de l’opprimé n’a pas de voile”
Cette parole-là, elle ne vient pas d’un poète ou d’un savant. Elle vient du Prophète Muhammad ﷺ lui-même :
“Crains la prière de l’opprimé, car il n’y a pas de voile entre elle et Allah.” (rapporté par Al-Bukhari et Muslim)
C’est clair. Direct. Sans détour. Pas de voile. Pas d’attente. Pas d’intermédiaire. Cette invocation, même dite dans les larmes, même soufflée dans la nuit, remonte droit vers le Très-Haut.
Et ça, ça veut dire quelque chose. Ça veut dire que la douleur d’un cœur lésé devient audible pour Celui qui ne dort jamais.
Pas besoin d’être parfait pour être entendu
Il y a une chose importante à comprendre : même si la personne opprimée est imparfaite, même si elle ne prie pas régulièrement, même si elle n’est pas “connue pour sa piété”… sa plainte est reçue.
Parce que ce n’est pas une question de statut religieux. C’est la justice divine qui parle ici. Et elle n’attend pas qu’on ait un CV spirituel parfait.
C’est l’injustice qui allume l’alerte. C’est le mal subi qui fait trembler le trône. Et ça, ça met les choses à leur juste place.
L’opprimé n’a pas besoin d’élever la voix
Parfois, on n’a pas les mots. On n’a plus la force. Juste une larme. Un regard au ciel. Un souffle brisé.
Et pourtant… c’est une invocation. Dans l’Islam, le cœur parle plus fort que la langue. Et le cœur de l’opprimé, lui, crie même en silence.
Ce n’est pas une vengeance. C’est une remise à Dieu
Attention : la prière de l’opprimé n’est pas un outil de revanche. Ce n’est pas une arme de destruction massive. C’est un appel à la justice. À l’équilibre. À la réparation.
Et surtout : ce n’est pas à l’homme de décider comment Allah répondra. Parfois, la personne injuste change. Parfois, elle chute. Parfois, elle est confrontée à son propre reflet.
Mais dans tous les cas : rien ne reste sans réponse.
Et si on est l’oppresseur… même sans le savoir ?
C’est la partie qui gratte. Parce que parfois, on fait du tort sans s’en rendre compte. Une parole dure. Un silence blessant. Une injustice au travail, dans un couple, dans une famille…
Et cette parole du Prophète ﷺ résonne alors autrement : “Crains la prière de l’opprimé…”
Cela pousse à l’introspection. À la vigilance. À demander pardon avant que la plainte ne monte.
La prière de l’opprimé en Islam, c’est un rappel. Fort. Dérangeant parfois. Réconfortant aussi. Elle dit que le faible n’est jamais seul, même quand tout le monde l’oublie. Elle dit que l’invisible est vu, que la douleur n’est jamais ignorée.
Et surtout… qu’il existe une justice qui dépasse toutes les cours humaines. Une justice qui attend, mais qui n’oublie jamais.
Y a-t-il des moments spécifiques pour faire cette prière ?
Bien que cette prière puisse être faite à tout moment, certains moments comme le dernier tiers de la nuit ou après les prières obligatoires sont particulièrement propices pour qu'elle soit exaucée.
Faut-il utiliser des invocations spécifiques lors de cette prière ?
Aucune formule spécifique n’est requise, mais l’utilisation d’invocations sincères qui rappellent les attributs de justice d’Allah renforce l'impact de la prière.
Que faire en plus de la prière pour obtenir justice ?
En plus de la prière, il est important de rester patient, de chercher des solutions justes par des moyens légaux, et d'éviter de répondre à l'injustice par l'injustice.
Combien de fois faut-il faire cette prière pour être exaucé ?
Aucune fréquence précise n’est imposée. Persévérance et patience sont clés. La prière se poursuit jusqu'à ce qu’un apaisement soit ressenti ou que la situation évolue.
Comment invoquer Allah contre quelqu’un qui vous fait du mal ?
On n’invoque pas Allah avec haine, mais avec douleur et sincérité. Dans l’islam, l’invocation de l’opprimé est sacrée. Même si l’oppresseur est croyant. Cela veut dire que votre douleur, quand elle est réelle, a une place spéciale auprès de Dieu.
Pas besoin de formules compliquées. Parlez avec votre cœur. Vous pouvez dire par exemple :
اللهم اكفني شرّه، وخذ لي حقي منه
Allahumma ikfini sharrahu, wakhudh li haqqi minhu
(Ô Allah, protège-moi de son mal, et rends-moi mon droit.)
C’est doux mais puissant. Ce n’est pas une malédiction. C’est une demande de justice.
Vous pouvez aussi ajouter :
حسبنا الله ونعم الوكيل
Hasbunallahu wa ni‘ma al-wakil
(Allah nous suffit, Il est le meilleur garant.)
Cette phrase, simple et forte, apaise les cœurs en feu. On la dit quand on ne peut plus rien faire soi-même, sauf s’en remettre entièrement à Lui.
Quelle est la sourate pour les opprimés ?
Plusieurs sourates offrent une force immense dans ces moments-là. Mais deux sont souvent invoquées par ceux qui se sentent écrasés :
1. Sourate Al-Fajr (La Déchirure de l’aube)
Pourquoi celle-ci ? Parce qu’elle parle des peuples oppresseurs : les 'Aad, les Thamud, Pharaon... Tous puissants, tous injustes… tous balayés. C’est un rappel puissant que rien ne dure, pas même le règne des injustes.
2. Sourate Al-Inshirah (L’Ouverture)
Courte, douce, mais pénétrante.
Elle vous dit :
“À côté de la difficulté, il y a la facilité.”
Répété deux fois. Comme pour que vous n’oubliez pas.
Cette sourate est souvent récitée quand on est au bout du rouleau, pour ramener de la lumière dans le tunnel.
Comment faire une doua quand on est oppressé ?
Il n’y a pas de règles rigides. Mais voici une structure simple pour invoquer avec le cœur :
-
Commencez par louer Allah :
Par exemple :
“Ya Rabb, Toi qui vois tout, Toi qui ne dors jamais...” -
Envoyez des prières sur le Prophète ﷺ :
“Allahumma salli 'ala Muhammad...”
Ce geste ouvre les portes de l’acceptation. -
Exprimez votre douleur sincèrement. Parlez comme si vous parliez à un confident. Pleurez s’il le faut. Pas besoin d’un arabe parfait.
-
Demandez ce que vous souhaitez : réparation, apaisement, justice, force. Mais toujours dans un esprit de foi, pas de vengeance aveugle.
-
Finissez par “Hasbi Allah” ou “Ameen” :
Ce sont des clés. Comme un sceau de confiance.
Exemple d’invocation de l’opprimé en arabe
Voici une invocation très connue, souvent récitée quand on souffre d’une injustice :
اللهم انتقم لي ممن ظلمني، وارح قلبي، واشرح صدري، وأزل همّي، واكفني شرّه بما شئت، إنك على كل شيء قدير
Allahumma antaqim li mimman zhalamani, warrah qalbi, washrah sadri, wa'zal hammi, wakfini sharrahu bima shi’ta, innaka ‘ala kulli shay’in qadir.
Traduction :
Ô Allah, venge-moi de celui qui m’a fait du tort, apaise mon cœur, ouvre ma poitrine, enlève ma peine, et protège-moi de son mal comme Tu le veux. Tu es capable de tout.
Et la phonétique de cette invocation ?
Voici une transcription claire, pour que vous puissiez la prononcer même si vous ne lisez pas l’arabe :
Allahoumma antaqim li mimman zhalamani, warrah qalbi, washrah sadri, wa’zal hammi, wakfini sharrahou bima shi’ta, innaka ‘ala koulli shay'in qadir.
Prenez le temps de la dire lentement. Avec le cœur. Même une seule fois, elle peut changer l’énergie autour de vous.
Cette doua n’est pas une arme. C’est un refuge sacré. C’est une façon de dire : “Je te laisse gérer, Ya Allah. Moi, je dépose le poids.” Et croyez-le ou non, rien ne soulage comme ce lâcher-prise-là.
La prière de l'opprimé en Islam est bien plus qu'un simple appel à l'aide ; elle incarne la foi inébranlable en la justice divine et la miséricorde d'Allah. Dans les moments d'injustice, elle offre un refuge spirituel et renforce la connexion avec le Créateur. En persévérant dans cette prière sincère, chaque croyant trouve non seulement le réconfort, mais aussi la certitude que la justice divine finira par triompher.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
📮 Un mot doux, une question, un souvenir à partager ?
Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com