
Condoléances en Islam : témoignages émouvants et soutien
par Salima Bachar
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Quand on perd quelqu’un qu’on aime, les mots semblent souvent dérisoires. Comment trouver les bons ? Comment exprimer ses condoléances sans sembler distant ou maladroit ? En islam, la mort est perçue comme un passage, une étape vers l’au-delà. Pourtant, pour ceux qui restent, le chagrin est immense. Les condoléances ne sont pas qu’une simple formalité ; elles sont un acte de foi et de soutien sincère.
Un message simple, mais puissant : "Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un."
Amina, qui a perdu son père il y a trois ans, se souvient de ce moment. Les proches arrivaient un à un, la serrant dans leurs bras, murmurant cette phrase :
"Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un." (Nous appartenons à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons.)
Au début, ces mots lui semblaient impersonnels. Comme une phrase toute faite que l’on répète sans y penser. Mais au fur et à mesure que les jours passaient, elle s’est rendu compte que c’était bien plus que cela.
"Ça m’a rappelé que la mort fait partie de la vie. C’est un retour à la source. On ne disparaît pas, on retourne simplement là où tout a commencé."
Cette phrase, couramment utilisée dans les condoléances en islam, apporte souvent un certain apaisement. Elle ancre l’idée que, même dans la douleur, il y a un ordre divin, un cycle naturel auquel personne n’échappe.
Témoignages et exemples : Comment exprimer ses condoléances en islam ?
Samir, lui, a vécu la perte d’un ami d’enfance. Il raconte comment il a été touché par les petits gestes de ses voisins :
"Ils n’ont pas dit grand-chose, mais ils étaient là. Ils m’ont juste pris dans leurs bras et ont murmuré quelques prières pour mon ami. C’était tellement simple, mais je me suis senti entouré."
Dans les moments de deuil, souvent, ce n’est pas tant les mots qui importent, mais la présence. Être là, physiquement ou moralement, pour accompagner la famille. Les prières, les actes de soutien, comme préparer des repas ou aider à organiser les funérailles, sont autant de façons de montrer sa solidarité.
Des gestes qui font toute la différence
En islam, la période de deuil est marquée par des rituels précis. Le défunt est généralement enterré dans les 24 heures suivant son décès. Pour Nadia, qui a perdu sa tante, ces moments sont encore flous dans sa mémoire, mais un souvenir reste gravé :
"Je ne me souviens pas de tout, c’était tellement rapide et bouleversant. Mais je n’oublierai jamais le geste d’une voisine. Elle est venue avec un énorme plat de couscous, sans un mot, juste avec un sourire triste. Ce geste m’a touchée. Elle ne savait pas quoi dire, mais elle a montré qu’elle était là."
Les actions simples, comme préparer un repas pour les endeuillés ou aider à la maison, sont une manière d’alléger leur charge mentale et émotionnelle. Cela permet à la famille de se concentrer sur l’essentiel : leur recueillement et leurs prières.
La patience et la foi : "Sabr" dans l’épreuve du deuil
Fatima se souvient des nombreuses fois où on lui a dit d’avoir sabr (la patience) après la mort de son mari.
"Je ne voulais pas entendre ça. Je ne comprenais pas pourquoi on me disait de patienter alors que je venais de perdre l’amour de ma vie. Mais avec le temps, j’ai compris que cette patience, c’était aussi une forme de foi."
En islam, la patience est vue comme une vertu essentielle. Face à la perte, on encourage les croyants à accepter la volonté d’Allah et à s’en remettre à Lui. Ce n’est pas facile, mais cela permet de trouver un certain apaisement.
Youssef, qui a perdu sa sœur dans un accident de voiture, se souvient aussi des mots de son oncle :
"Il m’a dit : 'C’est dur maintenant, mais Allah est avec toi. Sois patient, tout ça a un sens, même si on ne le voit pas encore.' Et c’est vrai, avec le temps, la douleur ne disparaît pas, mais on apprend à la vivre différemment."
Au-delà des mots : des actions qui durent dans le temps
Exprimer ses condoléances en islam ne se limite pas aux premiers jours après le décès. Il est courant de continuer à soutenir la famille dans les mois qui suivent. Leila, qui a perdu son fils il y a cinq ans, se souvient de cette amie qui lui envoyait un message chaque vendredi pour lui dire qu’elle pensait à elle.
"Ça peut paraître anodin, mais ces petits messages me rappelaient que je n’étais pas seule. Même après tout ce temps, elle pensait encore à moi, à mon fils."
C’est souvent après les premières semaines, lorsque tout le monde reprend sa vie, que la solitude du deuil se fait sentir. Continuer à être présent, par un simple message, un coup de téléphone ou une visite, fait toute la différence.
Des prières qui réchauffent le cœur
Dans les témoignages, il est souvent fait mention des prières. En islam, prier pour le défunt est une manière d’accompagner son âme dans l’au-delà. Abdel, qui a perdu son oncle, raconte :
"Je n’étais pas très pratiquant avant, mais quand mon oncle est mort, j’ai ressenti le besoin de prier pour lui. Ça m’a rapproché de ma famille, de ma foi. Et je sais que ces prières, même si elles semblent petites, sont un geste immense pour lui, pour son âme."
Conclusion : Les condoléances en Islam, un acte d'amour et de foi
En islam, exprimer ses condoléances est un acte de foi, mais aussi un acte de solidarité humaine. Qu’il s’agisse de mots doux, d’un simple "Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un", d’une présence silencieuse ou d’un repas préparé avec amour, chaque geste compte. Chaque témoignage nous rappelle que, même dans la douleur, il est possible de trouver du réconfort, dans la foi, mais surtout dans les liens qui nous unissent aux autres.
Condoléances en Islam : gestes, mots et sens profond
Il y a des silences plus puissants que les discours. Et dans le deuil, c’est souvent le cœur qui parle en premier. En Islam, présenter ses condoléances n’est pas une formalité. C’est un acte de foi, de tendresse, de présence. Ce n’est pas dire pour dire. C’est accompagner. Soutenir. Être là, sans juger, sans bousculer. Et parfois, un seul mot juste peut réchauffer une douleur immense.
Quelle est la formule la plus utilisée pour présenter ses condoléances ?
C’est souvent : « Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un ». On la traduit par : “Nous appartenons à Dieu et c’est à Lui que nous retournons.” Elle n’est pas juste symbolique. C’est une ancre. Elle rappelle que la vie est un passage. Que le retour à Dieu est naturel, inévitable, et que ce départ ne signifie pas une fin, mais un retour. Dire cette phrase, c’est offrir une parole de vérité, mais aussi de consolation. Elle inscrit la perte dans un cadre plus vaste, plus doux, presque cosmique.
Est-ce que cette phrase est obligatoire ?
Non. Ce n’est pas un rituel figé. Mais elle est fortement recommandée, notamment en se basant sur le verset 156 de la sourate Al-Baqara. Ce verset parle de ceux qui patientent face à l’épreuve, qui prononcent ces mots, et que Dieu couvre de Sa miséricorde. Alors non, ce n’est pas une obligation. Mais c’est une lumière douce qu’on offre à l’autre, une façon de s’inscrire dans la foi, dans l’espérance. Si vous ne connaissez pas la formule exacte, il vaut mieux dire peu mais dire vrai.
Que peut-on dire en plus de cette formule ?
Souvent, on ajoute des paroles simples, sincères. Par exemple :
« Qu’Allah lui fasse miséricorde. »
« Qu’Allah vous accorde patience et apaise votre douleur. »
« Qu’Il accueille votre proche dans Son vaste paradis. »
Ce ne sont pas de simples souhaits. Ce sont des invocations. Des mains tendues vers le ciel pour la personne disparue, mais aussi pour ceux qui restent. Il ne faut pas chercher à trop en faire. En Islam, la sobriété est une élégance spirituelle. Un regard doux, une phrase courte, un silence habité valent parfois plus que mille discours.
Peut-on présenter ses condoléances plusieurs jours après le décès ?
Oui, bien sûr. Il n’y a pas de délai rigide. Le deuil est un chemin long, souvent solitaire. On peut venir plusieurs jours plus tard, surtout si l’on n’a pas pu être présent tout de suite. Le plus important, c’est la sincérité de la démarche. Il n’est jamais trop tard pour tendre la main, pour demander pardon si on n’a pas su trouver les mots avant, pour dire “je pense à toi” sans chichi. Ce n’est pas le timing qui compte. C’est la justesse du cœur.
Que faire quand on ne connaît pas bien la personne endeuillée ?
Il faut y aller avec tact. Dire peu. Mais dire vrai. Vous pouvez simplement dire : « Je vous présente mes sincères condoléances. Que Dieu vous donne la force. » Inutile de forcer l’émotion ou de vous inventer une proximité. Dans ces moments-là, l’authenticité fait toute la différence. Même si vous n’étiez qu’une connaissance éloignée, le fait de montrer que vous avez été touché suffit souvent à apaiser un peu le chagrin de l’autre.
Y a-t-il des gestes particuliers à faire ou à éviter ?
En général, on rend visite à la famille endeuillée, surtout dans les premiers jours. On apporte du soutien, parfois un plat, parfois juste sa présence. Les femmes restent souvent entre elles, les hommes aussi. Mais cela dépend des cultures, des familles. Ce qu’il faut éviter, c’est d’imposer. D’être trop bavard. Trop curieux. Le deuil, en Islam, n’est pas un moment pour les bavardages mondains. C’est un espace de pudeur. On vient pour alléger, pas pour prendre de la place.
Est-il bienvenu d’envoyer un message ou une carte ?
Oui, surtout si vous êtes loin. Un message sincère, discret, est parfaitement adapté. Pas besoin de phrases toutes faites. Une simple pensée peut suffire. “Je suis de tout cœur avec vous.” “Je prie pour lui.” “Je vous embrasse dans ce moment difficile.” Là encore, ce n’est pas la quantité de mots qui compte. C’est la chaleur invisible qu’ils transportent. Évitez les cartes trop formelles, sauf si c’est votre seul moyen. Un SMS bien écrit vaut parfois mieux qu’une lettre glaciale.
Quelle est la place de la patience dans les condoléances en Islam ?
Elle est centrale. En Islam, la patience face à la perte est considérée comme un acte de foi immense. Et quand on présente ses condoléances, on le rappelle doucement. On encourage, sans forcer. On dit : “Que Dieu vous donne la patience.” Ce n’est pas pour minimiser la douleur. C’est pour honorer la force de celui qui reste debout malgré la tempête. Le Prophète (paix et bénédiction sur lui) disait que la vraie patience, c’est celle du tout début. Celle où tout vacille, mais où le cœur reste tourné vers Dieu.
Peut-on pleurer ou montrer sa peine ?
Oui. Mille fois oui. Pleurer n’est pas interdit. Le Prophète lui-même a pleuré la mort de son fils Ibrahim. Ce qui est déconseillé, c’est l’exagération dans le chagrin, les cris, les gestes de désespoir, le rejet de la volonté divine. Mais la tristesse est naturelle. Elle a sa place. Et si quelqu’un pleure en recevant vos condoléances, ne cherchez pas à l’arrêter. Soyez là. Présent. Silencieux, parfois. Mais là.
Est-il conseillé de faire une invocation pour le défunt au moment des condoléances ?
Oui, c’est même un très beau geste. Vous pouvez dire par exemple : « Allahumma aghfir lahou wa irhamhou » (Ô Allah, pardonne-lui et fais-lui miséricorde). Ou encore « Allahumma ajirna fi musibatina wakhluf lana khayran minha » (Ô Allah, récompense-nous dans notre épreuve et remplace-la par quelque chose de meilleur). Ce sont des mots puissants, pleins de sens, porteurs d’un espoir immense. Les invocations sont comme des graines jetées dans l’invisible. On ne sait jamais quand elles porteront fruit. Mais elles portent. Toujours.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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