
Doua quand il pleut
par Salima Bachar
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Faire un Doua sous la pluie, c’est comme élever son cœur vers le ciel et se connecter à la bienveillance infinie d’Allah. La pluie, en Islam, est un signe de bénédiction et de renouveau. Chaque goutte est une miséricorde, et c’est dans ces moments qu’il est recommandé de demander pardon, bénédiction ou succès. Découvrez dans cet article les invocations appropriées à réciter lorsque la pluie tombe, ainsi que la sagesse derrière cette pratique qui relie le croyant à la nature et à la générosité d’Allah.
Lorsqu'il pleut, il est recommandé dans la tradition islamique de réciter le "Doua pour la pluie" (Dua' al-Istisqaa). C'est une invocation spéciale pour demander à Allah d'accorder Sa miséricorde et de faire descendre la pluie bénéfique. Voici le doua en arabe et sa traduction en français :
اللَّهُمَّ اسْقِنَا غَيْثًا مُغِيثًا نَافِعًا مُرِيعًا مُجَلِّلًا، سَحَّاً طَيِّبًا مُرِيعًا، آتِنَا يَا رَبَّنَا غَيْثًا مُغِيثًا نَافِعًا غَيْرَ ضَارٍّ عَاجِلًا غَيْرَ آجِلٍ
"O Allah, accorde-nous une pluie abondante, bénéfique, généreuse, répandue, agréable, rafraîchissante, ô Seigneur, accorde-nous une pluie abondante, bénéfique, sans aucun mal, immédiatement, sans retard."
Vous pouvez réciter ce doua' en levant les mains vers le ciel et en formulant cette invocation avec sincérité et confiance en Allah.
La pluie est un don d'Allah et une bénédiction pour la Terre. Profitez-en pour remercier Allah pour Ses bienfaits et priez pour que la pluie soit bénéfique pour l'ensemble de la création.
La pluie en Islam : entre bénédiction, mystère et éveil intérieur
Il suffit d’une goutte. Une seule. Et le silence change de tonalité. Le ciel, jusque-là sage, se met à chuchoter. En Islam, la pluie n’est pas qu’un phénomène météorologique. Elle est signe divin, symbole sacré, messagère d’un lien intime entre l’humain et le Créateur. Oui, parfois, l’eau du ciel parle. Et dans ses murmures, les croyants trouvent sens, foi et espérance.
Une bénédiction qui tombe du ciel
Dans le Coran, la pluie revient comme un refrain doux et puissant à la fois. Elle est évoquée plus de 25 fois, jamais par hasard. C’est un cadeau d’Allah, une preuve tangible de Sa miséricorde. Pas juste de l’eau, non. Une miséricorde liquide, qui nourrit, soigne, purifie. On pense souvent à tort que les miracles sont spectaculaires. Pourtant, que dire d’une graine sèche qui devient rose grâce à une averse ?
D’ailleurs, la sourate An-Nour (24:43) en parle avec poésie : « Ne vois-tu pas qu’Allah pousse les nuages, puis les rassemble, puis en fait un amas… Et tu vois la pluie sortir de leur sein ? ». C’est beau, non ? Une scène digne d’un tableau céleste. Et derrière ce tableau, un message clair : chaque goutte est voulue, pesée, guidée.
La pluie, moment propice pour invoquer
Et quand elle tombe, il y a comme une fenêtre qui s’ouvre entre les mondes. En Islam, la pluie est un moment privilégié pour faire des du’as, des invocations. Pourquoi ? Parce qu’à cet instant, dit-on, les barrières s’allègent. Les cœurs s’adoucissent. Les âmes se rendent plus disponibles. Il y a cette croyance douce et profonde que les prières sous la pluie montent plus haut, ou plutôt, qu’elles prennent un raccourci vers les cieux.
On a tous connu ce moment, non ? Celui où l’on se retrouve sous une pluie fine, sans parapluie, sans raison, juste là, à regarder le ciel. Eh bien ce moment, dans la tradition musulmane, n’est pas anodin. Il est chargé. Chargé de présence divine.
Une purification qui dépasse le corps
Il y a bien sûr le lien évident : la pluie lave. Elle nettoie la poussière, les trottoirs, les voitures. Mais en Islam, ce nettoyage va plus loin. Il touche le cœur, l’âme, la conscience. On parle de tahara, de purification intérieure. L’eau de pluie, dans certaines traditions, est même utilisée pour faire les ablutions. Pas toujours, bien sûr. Mais quand elle est pure, recueillie directement, elle est considérée comme noble, presque sacrée.
C’est un peu comme si la pluie permettait de faire une pause. Une vraie. Une pause dans les habitudes, les automatismes. Elle interrompt les bavardages du monde pour remettre l’attention sur l’essentiel.
Quand la pluie devient épreuve
Mais attention, tout n’est pas toujours tout blanc ou tout doux. Parfois, la pluie déborde. Elle inonde. Elle blesse. Et là, la symbolique change. Dans le Coran, certains versets mentionnent le Déluge de Noé, cette pluie sans fin qui détruisit un peuple entier. Un rappel sévère que ce qui est don peut aussi devenir avertissement. La pluie peut venir bénir… ou alerter.
Et pourtant, même là, il y a sens. Car en Islam, chaque événement a sa sagesse cachée. L’épreuve fait partie du chemin. Elle questionne, elle bouleverse, mais elle n’est jamais vaine. Même une pluie trop forte peut cacher une leçon d’humilité.
Une poésie spirituelle à part entière
Il faut dire ce qui est : dans la culture islamique, la pluie est aussi poésie. Dans les textes soufis, elle revient souvent. Les poètes la décrivent comme les larmes du ciel, ou les perles d’amour divin. Elle représente le flux de la connaissance, ou l’amour d’Allah qui descend sans mesure.
C’est un symbole puissant : l’eau vient d’en haut, se dépose doucement sur les têtes, sans juger. Elle touche le mendiant comme le roi. Elle arrose les déserts comme les jardins. Équité pure. Don sans conditions. Qui dit mieux ?
Et ce n’est pas qu’une image. C’est un ressenti. Une sensation physique. Quand la pluie tombe et que le silence se fait, il y a ce quelque chose. Ce frisson intérieur. Comme si le monde s’arrêtait une seconde pour écouter. Pour se recentrer.
Des traditions vivantes, encore aujourd’hui
Et dans les foyers musulmans ? La pluie reste un moment à part. Certains enfants apprennent très tôt que lorsqu’il pleut, il faut lever les mains. Faire une invocation. Dire merci. Demander pardon. Ou simplement murmurer un vœu. Pas besoin de grande cérémonie. Juste un moment sincère, entre deux gouttes.
Dans certains villages, on raconte que les anciens sortent sur le pas de la porte, yeux fermés, paumes vers le ciel, en silence. Et ce silence-là… il dit tout. Il dit l’espoir, la reconnaissance, l’attente, l’amour.
Même en ville, même entre deux trajets métro-boulot-dodo, il suffit de s’arrêter une minute. Une seule. Regarder le ciel s’assombrir, écouter les premières gouttes. Et se souvenir : la pluie est un rappel, un souffle, une main tendue.
La pluie en Islam, c’est bien plus qu’un phénomène. C’est une passerelle invisible entre la terre et le ciel. Une poésie liquide, discrète mais vibrante. Elle touche les croyants en plein cœur. Elle chuchote des vérités que l’on oublie trop souvent : la gratitude, la patience, l’éveil.Ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit un message venu d’en haut. Alors, la prochaine fois que les gouttes tambourinent à votre fenêtre, ne fermez pas trop vite. Il y a peut-être un secret dedans. Un signe. Une bénédiction. Une réponse. Qui sait ?
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com