
La signification biblique des passereaux
par Salima Bachar
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Ces oiseaux minuscules qui pèsent lourd dans la Bible
Un passereau. Rien qu’un tout petit oiseau. Léger comme un soupir. Et pourtant… il traverse la Bible comme un messager muet. Il plane entre les lignes, il niche dans les versets. Il parle sans bruit. Et ce qu’il dit est bouleversant.
On pourrait croire qu’il est là pour faire joli. Mais non. Il a quelque chose à nous souffler.
Le passereau, c’est l’oublié que Dieu n’oublie pas
Dans l’Ancien Testament, le mot hébreu utilisé, c’est tsippôr. Un mot tendre, qui désigne les petits oiseaux en général. Mais dans le Psaume 84:4, ce n’est pas juste un oiseau. C’est un symbole. Un petit être fidèle à son nid, peut-être même niché contre un mur du temple. Collé au sacré, comme s’il s’accrochait à un bout de paix.
Et dans le Psaume 102:8 ? Il devient solitaire sur un toit. Une image glaçante. Celle de l’homme accablé. Écrasé. Loin du tumulte. Mais toujours debout. Comme suspendu entre ciel et oubli.
Quand Jésus parle des moineaux… ce n’est pas un hasard
Dans les Évangiles, les passereaux (en grec strouthia) deviennent un exemple frappant. "Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Et pourtant… aucun ne tombe à terre sans que votre Père le sache." (Matthieu 10:29)
Vous l’avez senti, ce frisson ? C’est pas juste joli. C’est profond. Parce que ces oiseaux-là, c’est un peu les “rien du tout” du monde. Ceux qu’on achète pour presque rien. Deux pour un sou. Cinq pour deux sous. Une sorte de promo céleste.
Et pourtant.
Ils ne passent pas inaperçus. Dieu les regarde. Il les suit. Il les connaît.
Petite anecdote savoureuse : sous l’empereur Dioclétien, au IIIe siècle, les moineaux étaient officiellement les oiseaux les moins chers du marché. Oui, vraiment. C’était écrit noir sur blanc dans une loi sur les tarifs.
Alors quand Jésus parle d’eux, il sait exactement ce qu’il fait. Il choisit les plus petits, les plus ignorés, les plus communs pour parler d’amour divin. Et pas n’importe quel amour : un amour qui voit même ce qui vaut un sou.
Un oiseau braillard… mais précieux
Ce qu’il faut savoir, c’est que le moineau — probablement le fringilla domestica, le moineau commun — n’a pas toujours bonne presse. Il est effronté, querelleur, un peu piailleur. Pas du genre discret.
Et pourtant, Dieu l’aime. Il le remarque. Il veille sur lui.
Quelle claque douce, non ?
Ça dit tout. Même ceux qu’on trouve bruyants, lourds, énervants, ont une valeur immense aux yeux de Dieu. C’est une leçon d’humilité. Une gifle aux jugements rapides. Une tendresse adressée à ceux qui se sentent de trop.
Les passereaux chantent… même quand le ciel est bas
Il suffit d’en entendre un pour le croire. Parfois, il pleut. Il fait gris. Le monde a l’air fermé. Et là, un passereau se met à chanter. Il n’a pas lu la météo. Il s’en fiche.
Et si leur chant, c’était une forme de foi ? Une foi sans calcul. Sans preuve. Une foi qui se contente d’exister, de vibrer, même dans l’incertitude.
Ils sont là pour rappeler ça : quand tout semble silencieux, il reste un chant. Fragile. Mais là.
Une image pour les âmes qui doutent
Quand on lit “Vous valez plus que beaucoup de passereaux” (Matthieu 10:31), ce n’est pas juste une comparaison. C’est un message direct, une flèche tendre.
Ça veut dire quoi ? Que même quand on se sent inutile, invisible, égaré… on est vu. On est précieux. On compte.
Et ce rappel, il est vital. Parce que parfois, ce qu’il manque, ce n’est pas une solution. C’est juste un regard. Une reconnaissance. Une place.
Le passereau, c’est cette petite voix dans la Bible qui murmure : "tu es là, et c’est suffisant."
FAQ : Tout ce qu’on vous murmure à propos des passereaux bibliques
Pourquoi la Bible parle-t-elle de passereaux ?
Parce qu’ils symbolisent les vies modestes, invisibles, silencieuses… mais infiniment précieuses. Ils incarnent l’amour de Dieu pour les oubliés.
Quelle est la signification du mot hébreu “tsippôr” ?
Ce mot désigne les petits oiseaux en général, mais dans les Psaumes, il évoque surtout le moineau, fidèle et solitaire.
Pourquoi Jésus les utilise-t-il comme exemple ?
Parce qu’ils étaient les oiseaux les moins chers à l’époque, selon des sources historiques comme les tarifs de Dioclétien. Pourtant, Jésus les présente comme observés et aimés de Dieu.
Est-ce qu’on peut se sentir comme un passereau ?
Oui, souvent. Fatigué, invisible, jugé… Et justement, le message est là : Dieu vous voit. Même dans ce que vous pensez minuscule.
Les passereaux sont-ils toujours un symbole positif ?
Pas toujours "positif" dans le sens lumineux. Mais toujours touchant. Ils représentent la solitude, la persévérance, la foi ténue… mais résistante.