Pourquoi l'or est interdit pour l'homme en islam?

Pourquoi l'or est interdit pour l'homme en islam?

par Salima Bachar

L’or, cet éclat précieux, a toujours fasciné l’humanité. Il brille, il attire les regards, il est symbole de richesse et de luxe. Mais en islam, un principe se démarque : l’or est interdit pour les hommes.

Pourquoi l'or est interdit pour les hommes en islam ?

Curieux, non ? Pourquoi cette interdiction ? Pourquoi seuls les hommes sont concernés ? Vous verrez, il y a une logique profonde derrière cette règle.

L’or dans l’histoire : entre luxe et spiritualité

Dans l’histoire, l’or a toujours eu une place à part. Les pharaons s’en couvraient, les rois en faisaient des couronnes, et même aujourd’hui, il symbolise encore le luxe ultime. Mais l’islam, dès ses débuts, a pris une position particulière vis-à-vis de ce métal précieux. Le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) a recommandé que les hommes évitent l’or, et il l’a fait pour une raison bien précise.

Imaginez une société où les gens recherchent l’humilité, la simplicité. Dans cette optique, l’or peut devenir un obstacle, un moyen de montrer sa richesse, sa supériorité. L’or, c’est un peu comme une couronne scintillante, quelque chose qui attire les regards… mais l’islam encourage plutôt la modestie.

Les hommes et l’or : une question de modestie

Pourquoi les hommes, et pas les femmes ? En islam, les règles de modestie sont différentes pour les deux sexes. Les femmes peuvent porter de l’or, car cela entre dans le cadre des parures acceptées. Pour elles, l’or fait partie de leurs droits, de leur expression de féminité. En revanche, pour les hommes, cela pourrait être perçu comme une forme d’ostentation, de luxe inutile.

Pourquoi l'or est-il mauvais pour les hommes ?


C’est un peu comme si l’or pour les hommes symbolisait une « richesse visible », une façon de se faire remarquer. Et dans l’islam, l’humilité et la modestie sont des valeurs importantes. Un homme qui se couvre d’or pourrait sembler se donner de l’importance, afficher sa richesse de manière ostentatoire. Or, l’islam encourage plutôt les hommes à la discrétion.

Une question de discipline et de détachement

L’or peut représenter une forme d’attachement aux biens matériels, un désir de montrer ce que l’on possède. En limitant ce type d’affichage pour les hommes, l’islam pose une sorte de barrière contre l’avidité et l’orgueil. En quelque sorte, c’est un moyen de dire : « Ce n’est pas ce que tu portes qui te définit. »

L’islam prône le détachement des choses éphémères, comme les bijoux et les apparences. En interdisant l’or aux hommes, l’islam les invite à se concentrer sur l’essentiel, sur la beauté intérieure. Ce n’est pas pour les priver de plaisir, mais pour encourager une forme de discipline, un rappel de ce qui compte vraiment.

Quelle quantité d’or un homme peut-il porter en Islam ?

Dans certains cas, comme les accessoires médicaux ou certains composants de montres, l’or peut être toléré s’il est en quantité infime, mais cela reste sujet à l’interprétation et aux recommandations culturelles ou locales.

L’or et la santé : des hypothèses modernes

Certains avancent des hypothèses sur les effets de l’or sur la santé des hommes. Bien que ces théories ne soient pas universellement prouvées, certains suggèrent que l’or aurait des effets différents sur le corps masculin et féminin. Par exemple, porter de l’or pourrait influencer les niveaux d’énergie ou l’équilibre des ions dans le corps.

Même si ces hypothèses ne sont pas scientifiquement prouvées, elles ajoutent une touche de mystère. Peut-être y a-t-il des effets que l’on ne connaît pas encore ? Et si cette interdiction cachait une vérité plus profonde, que la science n’a pas encore totalement découverte ?

L’or comme test de modestie et de valeur

Dans un monde où les bijoux et les objets de valeur sont souvent vus comme des signes de réussite, cette interdiction de l’or pour les hommes est un rappel fort. Elle dit, en quelque sorte : « La vraie valeur d’un homme ne se mesure pas à son or. » Elle encourage les hommes à ne pas se définir par leurs possessions, mais par leur caractère, leur foi, leurs actions.

Un homme qui respecte cette règle montre qu’il est capable de se détacher des biens matériels, qu’il peut renoncer à l’apparat pour se concentrer sur des valeurs plus profondes. C’est un peu comme un entraînement spirituel, un test d’humilité. Porter de l’or, c’est attirant, c’est un plaisir, mais savoir s’en passer est une force.

Et l’argent, alors ?

Si l’or est interdit pour les hommes, qu’en est-il de l’argent ? Eh bien, bonne nouvelle, l’argent est autorisé pour les hommes en islam ! Les hommes peuvent porter des bagues ou des bracelets en argent sans souci. Pourquoi cette différence ? L’argent, tout simplement, est moins ostentatoire, moins lié à l’image de richesse. Il reste une option sobre, simple, qui permet aux hommes de porter des bijoux tout en respectant la modestie prônée par l’islam.

L’argent a une valeur, certes, mais il n’est pas associé à la même symbolique de luxe et de richesse que l’or. En portant de l’argent, un homme peut exprimer son style sans risquer de tomber dans l’ostentation.

Une question de tradition et de respect

Enfin, il y a aussi un aspect culturel et traditionnel. Cette interdiction de l’or pour les hommes est devenue, au fil du temps, une forme de respect pour les enseignements du Prophète. En choisissant de ne pas porter d’or, les hommes montrent qu’ils respectent ces principes, qu’ils suivent les valeurs transmises à travers les générations.

L’or est-il vraiment interdit pour les hommes en Islam ?

Oui. L’interdiction est bien là. Claire. Franche. Sans détour. Dans les hadiths authentiques, le Prophète ﷺ a explicitement interdit aux hommes de porter de l’or. Il l’a même montré du doigt, littéralement. Une fois, il a vu un homme porter une bague en or, et il l’a retirée de sa main en disant que c’était haram (interdit). Ce n’est pas une rumeur. Ce n’est pas une interprétation. C’est une règle établie.

Mais cette règle, comme souvent en Islam, n’est pas juste une liste d’interdits. Elle raconte quelque chose. Elle protège quelque chose. Elle invite à réfléchir.

Quelle est la source religieuse de cette interdiction ?

Elle vient de plusieurs hadiths, dont un rapporté par Abû Dâwûd et Ibn Mâjah. Le Prophète ﷺ a dit : “L’or et la soie sont permis pour les femmes de ma communauté, mais interdits aux hommes.” C’est limpide. L’or, tout comme la soie, représente un certain raffinement, une douceur, une forme de luxe assumé. En interdisant ces matières aux hommes, l’islam trace une ligne. Une ligne symbolique, mais pas rigide. Une ligne qui questionne : qu’est-ce que la virilité, dans une spiritualité qui valorise la simplicité et l’humilité ?

Mais pourquoi exactement ? Quelle est la sagesse derrière cette interdiction ?

Il y a plusieurs lectures possibles. La plus évidente : l’or est un symbole de richesse. De statut. De pouvoir. Et dans certaines cultures, il est aussi associé à la parade, à la séduction, à la démonstration. L’islam, lui, propose une autre posture. Il invite l’homme à l’austérité noble, à la retenue, à une beauté plus intérieure. Pas dans le sens de s’effacer ou de se négliger. Mais de ne pas se définir par le clinquant.

L’or, porté par un homme, peut très vite devenir un miroir déformant. Il renvoie à l’ego. À la vanité. À ce besoin d’être vu. Et l’islam, en tant que chemin spirituel, ne veut pas que l’apparence prenne le pas sur l’essence.

Est-ce une règle rigide ou une simple recommandation ?

C’est une règle. Un interdit clair. Pas un simple conseil. Les savants, toutes écoles confondues, sont unanimes là-dessus. Ce n’est pas une zone grise. Ce n’est pas un “à éviter si possible”. C’est un non net et précis. Mais attention : cela ne veut pas dire que c’est une condamnation. Celui qui a porté de l’or sans le savoir, ou par mimétisme, n’est pas un pécheur irrécupérable. Comme toujours en Islam, il y a de la place pour la compréhension, pour le retour, pour la correction douce.

Est-ce que c’est valable pour tous les types d’or ?

Oui. Peu importe sa forme, sa pureté, sa quantité. Que ce soit une chaîne fine, une montre plaquée, une bague, ou même un bouton de chemise doré… Si c’est réellement de l’or, c’est interdit. Même si c’est discret. Même si “ça ne se voit pas”. Ce n’est pas une question de taille. C’est une question de matière. D’intention. D’alignement avec un code spirituel.

Et pour les bijoux dorés mais pas en or véritable ?

Là, ça change tout. S’il ne s’agit pas de véritable or, mais d’un métal doré (laiton, cuivre, acier doré, etc), l’interdiction ne s’applique pas. Parce que ce n’est pas la couleur qui pose problème, c’est la substance. Bien sûr, si on cherche volontairement à “imiter” l’or pour tromper ou frimer, ça peut poser question. L’intention compte. Mais en soi, un homme peut porter une bague dorée en acier, s’il n’y a pas d’or dedans.

Pourquoi les femmes peuvent-elles porter de l’or alors ?

Parce que la féminité, en Islam, a une autre manière d’exister. L’ornement n’y est pas un mal. Au contraire. Il est valorisé, encadré, sacralisé même. Le Prophète ﷺ encourageait les femmes à se parer pour leurs maris, à porter de beaux vêtements, à se parfumer chez elles. La beauté féminine est honorée, pas méprisée. Mais elle doit rester dans un cadre de pudeur, de respect, de non-exposition publique.

Donc l’or, pour la femme, devient une joie, un droit, un plaisir licite. Une forme d’expression de son goût, de sa délicatesse. Il n’y a pas ici d’injustice entre les genres. Juste deux voies différentes pour exprimer sa spiritualité.

Est-ce que les hommes peuvent offrir de l’or à leurs épouses ?

Oui, bien sûr. Et c’est même un très beau geste. Offrir un bijou en or à sa femme, c’est une preuve d’attention, d’amour, de générosité. C’est valorisé, tant que cela reste dans les limites du raisonnable. Pas besoin d’offrir un collier de princesse arabe. Mais un bijou simple, élégant, choisi avec cœur, peut devenir un acte de tendresse dans la foi. Et on rappelle que le Prophète ﷺ offrait des cadeaux à ses épouses. Il y a donc dans le don d’un bijou une dimension affective, spirituelle, presque poétique.

Est-ce que l’interdiction de l’or concerne aussi les dents, les appareils médicaux ?

Très bonne question. Dans les cas médicaux, l’usage de l’or peut être autorisé, si aucun autre matériau ne peut remplacer sa fonction. C’est le cas pour certaines prothèses dentaires, implants, appareils chirurgicaux. Là, on est dans le domaine de la nécessité. Pas de l’esthétique. Et l’islam, comme toujours, fait la différence. Il n’interdit pas au point de nuire à la santé. Il interdit ce qui détourne du sens. Pas ce qui soulage.

Et les montres en or, très populaires chez les hommes aujourd’hui ?

Si elles sont en or véritable, même si c’est “juste” un bracelet ou un contour, c’est interdit. La montre, c’est un accessoire comme un autre. Si elle est en or, elle devient un bijou. Et donc, l’homme sort du cadre. Beaucoup cherchent à se justifier : “c’est pour l’élégance”, “c’est discret”, “c’est un cadeau”. Mais encore une fois, l’élégance n’est pas synonyme d’or. Un homme peut être élégant, digne, raffiné, sans briller comme une pièce d’or.

À propos de Salima Bachar

Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.

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