Que faire le jour de Arafat? Rituels, jeûne et gestes spirituels

Que faire le jour de Arafat? Rituels, jeûne et gestes spirituels

par Salima Bachar

Il y a des jours qui ne ressemblent à aucun autre. Des instants suspendus, un peu comme si le ciel se penchait doucement sur la Terre pour écouter les cœurs. Le jour de Arafat, c’est exactement ça. Un battement d’aile entre le visible et l’invisible. Une lumière fine qui traverse les failles intérieures. Et, pour les croyants, un moment clé. Intense. Chargé. Mais alors… que faire ce jour-là ? Que vivre, que ressentir, comment l’honorer vraiment ?

🌙 À faire le jour de Arafat (en résumé)

  • Jeûner si l’on peut

  • Prier avec cœur

  • Lire quelques versets du Coran

  • Faire des douas intimes

  • Pardonner, offrir, donner

  • Méditer, respirer, ralentir

  • Partager en douceur avec ses proches

Ce n’est pas un jour ordinaire. C’est un sommet.

C’est le 9e jour du mois de Dhul Hijjah, juste avant l’Aïd al-Adha. Au cœur du Hajj, les pèlerins se tiennent sur la plaine d’Arafat, près de La Mecque, dans un silence qui parle plus que mille discours. Ils ne bougent presque pas, ils prient, ils pleurent parfois. Ils espèrent surtout. Car ce jour-là, dit-on, Allah descend aux cieux les plus proches pour tendre l’oreille aux prières. Et même ceux qui ne font pas le pèlerinage sont invités à en faire un jour à part.

Pas besoin d’être là-bas pour être touché par ce souffle. Même à des milliers de kilomètres, ce jour a une vibration unique. Une ouverture. Une invitation à se retrouver. Vraiment.

Le jeûne de Arafat : une lumière sur les péchés

C’est peut-être le geste le plus connu. Jeûner ce jour-là, pour ceux qui ne sont pas en pèlerinage, c’est un acte puissant.

« Le jeûne du jour de Arafat expie les fautes de l’année passée et de l’année suivante. »
(Hadith rapporté par Muslim)

Une sorte de grand nettoyage de l’âme. Une lessive céleste. Un vent frais sur les regrets anciens. Mais ce n’est pas qu’un calcul de jours ou de mérites. C’est un ressenti. Le ventre vide, le cœur plus réceptif, l’esprit moins dispersé. On se surprend à entendre des choses qu’on n’entend pas d’habitude. Comme un souffle intérieur. Un apaisement sans nom.

Faire des douas : parler à Dieu comme on parle à un ami

Ce jour est connu pour être le plus propice aux invocations. Pas de formule magique, pas besoin de tourner autour du pot. Ce qui compte ? C’est de parler avec sincérité. Même avec maladresse. Même avec des mots cassés. Dieu entend tout. Ce qu’on dit, ce qu’on pense, ce qu’on n’arrive pas à formuler.

« La meilleure invocation est celle du jour de Arafat. Et la meilleure chose que j’ai dite, moi et les prophètes avant moi, est : La ilaha illallah, wahdahu la sharika lah, lahul-mulk wa lahul-hamd wa huwa ‘ala kulli shay’in qadir. »
(Tirmidhi)

Certains écrivent leur dou’a à l’avance. D’autres la murmurent à voix basse, le front collé au tapis. Et puis il y a ceux qui pleurent sans mot, les yeux tournés vers le ciel. Peu importe la forme. Ce jour-là, la porte est grande ouverte.

Lire le Coran, mais pas comme un livre

Pas besoin de lire des pages entières. Même quelques versets suffisent. Mais les lire vraiment. Les laisser descendre en soi comme de l’eau douce. Les goûter. Les mâcher. Se laisser toucher, même si on ne comprend pas tout.

« Celui qui lit une lettre du Livre d’Allah obtient une bonne action, et chaque action est multipliée par dix. »
(Tirmidhi)

Certains aiment relire la sourate Al-Ikhlas. D’autres s’attardent sur les versets de miséricorde. Ce qui compte, c’est de se laisser atteindre.

Offrir du bien autour de soi : un parfum discret

Il n’y a pas de petit geste. Un sourire. Un appel à quelqu’un qu’on a négligé. Un pardon qu’on donne sans le dire. Une pièce qu’on glisse discrètement. Ce jour-là, chaque bonté prend une autre dimension. Comme si le ciel notait tout, même les gestes les plus discrets.

Et si on en profitait pour apaiser une rancune ? Pour envoyer un message qu’on retient depuis trop longtemps ? Ce genre de choses laisse un goût de paix dans la bouche. Une douceur rare.

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Méditer. Respirer. S’arrêter.

Oui, simplement ne rien faire parfois. Se poser. Respirer. Sentir l’instant. Regarder la lumière tomber sur le sol. Le jour de Arafat est un moment pour revenir à soi. Pour appuyer sur pause. Pour écouter ce qui grince à l’intérieur et ce qui vibre aussi.

On peut écrire. Tenir un carnet. Lister ses intentions. Faire le point. Ou juste… se taire un peu.

Partager autour de soi, mais doucement

Pas besoin de publier tout sur les réseaux. Pas besoin de montrer. Ce jour est précieux, il mérite d’être vécu à l’intérieur. Mais on peut glisser quelques mots à un proche. Offrir un rappel doux. Organiser un moment de silence en famille. Ce sont des offrandes invisibles qui valent de l’or.

Pour les enfants : une graine à planter

Le jour de Arafat peut devenir un souvenir fort pour les plus jeunes. Même sans jeûner, on peut leur expliquer, leur lire une histoire, leur faire allumer une bougie, écrire une prière. Planter une graine, littéralement ou symboliquement. Leur faire sentir que ce jour n’est pas comme les autres.

Avec eux, on peut fabriquer une boîte à douas. Y glisser des mots, des dessins, des souhaits. C’est simple, mais ça marque.

Le silence du soir : un écrin

Une fois le soleil couché, une fois la prière faite… il se passe souvent quelque chose. Comme un apaisement. Une gratitude étrange. Une paix discrète qui s’installe. Ce n’est pas bruyant. C’est même souvent imperceptible. Mais ça reste là. Dans la poitrine. Un peu comme une caresse qui ne s’oublie pas.

📅 Quand a lieu le jour de Arafat en 2025 ?

Selon la Grande Mosquée de Paris, l’Aïd al-Adha aura lieu le vendredi 6 juin 2025 en France. Ce qui signifie que le jour de Arafat — ce jour suspendu entre ciel et Terre — tombera la veille, soit le jeudi 5 juin 2025. Un jeudi donc, à marquer d’une pierre blanche dans l’agenda... ou plutôt d’un cœur attentif. C’est le 9e jour du mois lunaire de Dhou al-Hijja 1446, et le moment le plus intense du Hajj pour les pèlerins. Pour celles et ceux qui sont loin de La Mecque, c’est aussi l’occasion d’un recueillement fort, à vivre depuis chez soi, mais avec l’âme en direction du Mont Arafat.

FAQ – Que faire le jour de Arafat ?

Pourquoi jeûner le jour de Arafat ?
Parce que ce jeûne efface les péchés de l’année passée et de l’année suivante. Une bénédiction rare, offerte à ceux qui ne sont pas en pèlerinage.

Est-ce obligatoire de jeûner ce jour-là ?
Non, ce n’est pas une obligation, mais c’est vivement recommandé.

Peut-on faire des invocations personnelles ?
Oui. C’est même le moment parfait. Dieu écoute, vraiment.

Faut-il jeûner si on est malade ?
Non. La santé passe d’abord. Dieu connaît vos intentions.

Quels versets du Coran lire ?
Ceux qui vous touchent. Même une seule lettre compte.

Comment expliquer Arafat aux enfants ?
Avec des mots simples, une histoire, une prière, une bougie.

Peut-on demander pardon ce jour-là ?
Oui. C’est l’un des meilleurs jours pour le faire.

À propos de Salima Bachar

Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.

📮 Un mot doux, une question, un souvenir à partager ?
Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com

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