
Rêver de la ménopause: quelle signification en Islam?
par Salima Bachar
Partagez
Tiens, vous avez rêvé que vous étiez ménopausée ? Ou qu’une femme de votre entourage l’était ? Curieux… Pas anodin en tout cas. Ce genre de rêve peut piquer, déstabiliser. Il évoque la fin, mais aussi... un début.
En Islam, les rêves sont bien plus que de simples images nocturnes. On dit qu’ils sont un tiers de la prophétie. Autant dire qu’ils méritent qu’on s’y attarde.
Mais alors, que raconte ce rêve si particulier, un peu tabou parfois ?
Une fin… mais pas comme on croit
La ménopause, dans le rêve, n’a pas toujours cette image de perte qu’on lui colle souvent. Oui, c’est la fin d’un cycle biologique. Une porte qui se ferme. Les règles s’éclipsent, comme un rideau de théâtre après la dernière scène.
Mais dans les symboles islamiques, cette "fin" peut évoquer bien plus. Une métamorphose. Un passage. Une forme de sagesse qui s’installe. Comme si le corps disait : “C’est bon, maintenant, on écoute le cœur.”
Certaines exégèses, inspirées d’Ibn Sirin, suggèrent que les changements du corps dans les rêves renvoient à des changements d’état spirituel. Et si ce rêve parlait de maturité intérieure ? D’une phase où l’on ne cherche plus à plaire, mais à être.
Et si c’était la peur qui parlait ?
Mais soyons honnêtes… rêver de la ménopause peut aussi réveiller une angoisse sourde. Surtout si on ne l’a pas encore vécue dans la réalité.
Perte de fertilité ? Vieillissement du corps ? Peur de devenir invisible ?
En Islam, ces peurs ne sont pas niées. Elles sont reconnues comme des épreuves intérieures, des tests de confiance. Et parfois, elles prennent la forme de rêves pour justement… être affrontées.
C’est un peu comme quand on rêve qu’on tombe dans un puits. Le puits n’existe pas, mais la chute, elle, est bien réelle dans le cœur.
Peut-être que ce rêve, ce n’est pas “la ménopause” en elle-même… mais la peur de ne plus être utile, aimée, regardée.
Et ça, c’est autre chose.
Une image de purification ?
C’est fou, mais certains récits anciens, dans la tradition islamique, parlent de la ménopause comme d’un temps de repos spirituel. Une forme d’allègement.
On n’est plus dans le tumulte des cycles. On sort du rythme de la procréation. Et ce corps, fatigué par les lunes, se pose. Se tait un peu. Pour mieux écouter l’âme.
Rêver de la ménopause, dans ce cas, pourrait signifier que votre âme aspire à une forme de calme, de détachement. Un “assez” intérieur.
Et dans la spiritualité islamique, ce genre de sentiment est précieux. C’est souvent le signe qu’on se rapproche du tawakkul, cette confiance absolue, cette soumission douce entre les mains du divin.
Une femme âgée dans le rêve ?
Souvent, quand on rêve de la ménopause, une figure apparaît : une femme âgée. Parfois floue. Parfois votre mère. Ou une inconnue, ridée, le regard profond.
C’est une image puissante.
Dans la symbolique islamique, la vieille femme peut représenter la sagesse cachée, la mémoire du foyer, mais aussi… l’oubli de Dieu si elle est décrépite ou perdue.
Tout dépend du ressenti dans le rêve.
-
Si la femme est paisible, lumineuse : c’est souvent bon signe. Vous êtes sur une voie de paix.
-
Si elle fait peur, pleure ou crie : attention. Peut-être y a-t-il une rupture à réparer dans votre foi, ou avec votre lignée féminine.
Et puis, il y a cette autre question…
Est-ce un rêve ou un avertissement ?
Dans les hadiths, on distingue plusieurs types de rêves :
-
Ceux d’Allah (rêves sincères),
-
Ceux du shaytan (tentations, cauchemars),
-
Et ceux de l’âme (souvenirs, peurs, digestion du vécu).
Alors, votre rêve… il venait d’où ?
Si vous vous êtes réveillée apaisée, avec une sensation de clarté, c’est peut-être un rêve inspiré. Une invitation à changer de regard sur votre corps. À honorer le temps qui passe.
Mais si c’était confus, pénible, presque gênant… il se pourrait que ce soit un murmure de votre âme, votre nafs, qui peine à accepter un changement à venir.
À vous d’observer ce que ce rêve a réveillé. Ce qu’il gratte. Ce qu’il révèle.
Les douleurs dans le rêve : un message caché
Tiens, petite précision. Si, dans votre rêve, la ménopause est douloureuse — ventre qui tire, sueurs, fatigue — cela aussi peut être symbolique.
Dans la tradition musulmane, la douleur dans le rêve est souvent perçue comme une purification. Un mal temporaire pour un bien plus vaste.
On pourrait presque entendre une voix dire : “Patiente. Ce que tu traverses t’élève.”
Et là, c’est tout le rapport au corps qui change. On ne le subit plus. On le comprend. On l’honore. Même dans ses failles.
Les couleurs du rêve : un détail à noter
Rouge, blanc, gris, noir ? Les couleurs vues dans le rêve donnent des indices.
-
Du rouge, c’est parfois la nostalgie des règles, ou le souvenir d’un moment fort lié à la féminité.
-
Du gris, souvent une phase de transition. Comme un ciel entre deux saisons.
-
Du blanc, apaisement, pureté, lumière intérieure. Une belle image, vraiment.
-
Du noir, ce peut être la peur, le doute, ou un cycle karmique à clore.
Encore une fois, tout dépend du ressenti. Car dans l’analyse des rêves en Islam, le cœur est roi. Ce n’est pas la scène qui compte, mais ce qu’elle vous a laissé au réveil.
Une parole oubliée de la Oumma ?
C’est étrange, mais dans les discussions autour des rêves féminins, la ménopause est souvent absente. On parle beaucoup de grossesse, d’accouchement, de perte de bébé… mais très peu de ce moment-clé.
Comme si, une fois les règles parties, la femme disparaissait du récit.
Et pourtant, les textes disent que les rêves des femmes ont autant de valeur que ceux des hommes. Qu’ils sont parfois plus subtils, plus enveloppés de mystère. Et que leur interprétation ne peut se faire sans écouter la vie de celle qui rêve.
Car oui, chaque rêve est situé. Ce qui est un signe de maturité pour l’une, peut être un avertissement pour l’autre.
C’est là toute la complexité, mais aussi la richesse de l’interprétation islamique.
Et si ce rêve appelait une parole ?
Dernière idée, un peu à contre-courant : et si rêver de la ménopause était un appel à parler ? À briser un silence ?
Peut-être que votre âme vous dit : “Exprime ce que tu retiens. Ce que tu n’oses pas dire à ta fille, à ta sœur, à toi-même.”
Dans les cultures musulmanes, la transmission féminine est essentielle. Et la ménopause est un seuil initiatique, même s’il reste silencieux. Ce rêve pourrait être une clef, un déclencheur.
Un peu comme une cloche dans le lointain. Pas une alarme. Plutôt… une invitation.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
📮 Un mot doux, une question, un souvenir à partager ?
Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com