
Sourate 24 verset 31: signification et interprétation
par Salima Bachar
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Le verset 31 de la Sourate 24, c’est comme une sage recommandation qui nous pousse à réfléchir sur notre comportement et notre interaction avec les autres. Ce passage souligne l’importance de la modestie et du respect mutuel dans les relations, en indiquant comment les croyants doivent se présenter. En examinant ce verset en profondeur, nous pouvons saisir la richesse de son message et son rôle dans la promotion d’une société éthique. Découvrez comment ce verset encourage à embrasser des valeurs de respect et de dignité, et comment il peut transformer notre manière de vivre en communauté.
A quoi correspond la sourate 24 verset 31? Quelle signification?
"Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de préserver leur chasteté, de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès"
Modestie, la pudeur et la protection de la chasteté
- Ce verset fait partie des enseignements islamiques concernant la modestie, la pudeur et la protection de la chasteté.
- Il adresse spécifiquement les croyantes, leur enjoignant de baisser leurs regards pour éviter les regards indiscrets, de préserver leur chasteté en ne montrant que ce qui est légalement permis de leurs atours, et de couvrir leur poitrine d'un voile. Il énumère également les personnes devant lesquelles elles sont autorisées à dévoiler leurs atours.
- Ce verset souligne le rôle de la modestie dans les interactions sociales, en particulier en ce qui concerne la tenue vestimentaire et le comportement.
- Il encourage les croyantes à préserver leur intimité et à se protéger des regards indiscrets, en établissant des directives claires sur les situations dans lesquelles elles peuvent montrer leurs atours.
Se repentir devant Allah
- Le verset se termine en exhortant les croyants à se repentir devant Allah, afin de rechercher le succès spirituel.
Comment l'écrire en arabe?
Voici le verset 31 de la sourate 24 écrit en arabe :
وَقُل لِّلْمُؤْمِنَاتِ يَغْضُضْنَ مِنْ أَبْصَارِهِنَّ وَيَحْفَظْنَ فُرُوجَهُنَّ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا مَا ظَهَرَ مِنْهَا ۖ وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَىٰ جُيُوبِهِنَّ ۖ وَلَا يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلَّا لِبُعُولَتِهِنَّ أَوْ آبَائِهِنَّ أَوْ آبَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ أَبْنَائِهِنَّ أَوْ أَبْنَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي أَخَوَاتِهِنَّ أَوْ نِسَائِهِنَّ أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُنَّ أَوِ التَّابِعِينَ غَيْرِ أُولِي الْإِرْبَةِ مِنَ الرِّجَالِ أَوِ الطِّفْلِ الَّذِينَ لَمْ يَظْهَرُوا عَلَىٰ عَوْرَاتِ النِّسَاءِ ۖ وَلَا يَضْرِبْنَ بِأَرْجُلِهِنَّ لِيُعْلَمَ مَا يُخْفِينَ مِن زِينَتِهِنَّ ۚ وَتُوبُوا إِلَى اللَّهِ جَمِيعًا أَيُّهَ الْمُؤْمِنُونَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ
Ce que dit vraiment la Sourate 24 verset 31
Dans un monde où tout s’accélère, où les corps sont scrutés, comparés, exposés comme des vitrines en vitrine... certains versets viennent comme un souffle. Un rappel doux, mais ferme. Un ancrage. La Sourate 24 verset 31, aussi appelée An-Nur (La Lumière), fait partie de ces textes qui s’adressent à l’intime. À ce qu’on ne montre pas. À ce qu’on choisit, librement, de préserver.
Mais que dit ce verset exactement ? Et surtout, comment le ressentir aujourd’hui, sans le déformer, sans l’arracher à sa poésie originelle ? Parlons-en franchement, sans filtres, comme entre nous.
Un verset qui parle du regard… et du cœur
Voici une traduction fidèle de la Sourate 24 verset 31 (extrait principal) :
“Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît, et de rabattre leur voile sur leurs poitrines [...]”
C’est clair, net, presque tranchant. Et pourtant, il y a dans ces mots une immense pudeur. Pas un ordre. Plutôt une orientation, une invitation à se tenir droite dans un monde qui tord.
Il ne s’agit pas simplement de vêtements. Ce verset ne parle pas de tissu, mais de positionnement. Il parle d’intention, de dignité, de regard sur soi et sur les autres.
Et ça… c’est tout sauf superficiel.
“Rabattre le voile” : un geste, pas un symbole figé
Ce fameux passage qui évoque le fait de rabattre le voile sur la poitrine a souvent été interprété — et parfois instrumentalisé — à tort et à travers.
Mais si on écoute bien… ce n’est pas une injonction brute. C’est un appel au respect de soi. Au respect des autres. Un geste simple, humble. Comme lorsqu’on referme doucement une porte pour garder la chaleur à l’intérieur. Ce n’est pas un repli. C’est une protection. Volontaire. Une manière de dire : “ce corps m’appartient”. Rien de plus, rien de moins.
Et ce geste, chaque femme musulmane peut le faire avec son propre tempo. Sa propre sensibilité. Il n’est pas question d’être parfaite. Il est question d’être alignée.
Qui regarde, qui est regardée ?
Un autre passage du verset rappelle de “baisser les regards”. Et là, on touche à quelque chose de profondément actuel. Parce que dans un monde où les regards volent, capturent, jugent, consomment… que veut dire baisser le regard ?
Ce n’est pas fuir. C’est choisir ce que l’on regarde. C’est aussi apprendre à ne pas objectifier. À ne pas réduire une personne à une silhouette ou à une apparence. C’est un appel à la tendresse du regard. À sa décence. À sa bienveillance.
Et franchement… on en manque cruellement aujourd’hui, non ?
Une pudeur libre, pas imposée
La Sourate 24 verset 31, c’est aussi ça : une pudeur choisie, non imposée. Une forme de maîtrise de soi qui donne du pouvoir, au lieu d’en retirer. À contre-courant de tout ce qu’on entend dans certains débats enflammés, où chacun veut dire à l’autre quoi faire de son corps.
Ce verset, quand on l’écoute vraiment, parle d’autonomie. Pas de contrôle.
Il ne dit pas “cache-toi”, il dit “protège-toi”. Il ne dit pas “rends-toi invisible”, il dit “sois précieuse”.
Et il faut avoir une sacrée force intérieure pour assumer cette lecture aujourd’hui, face aux pressions des deux côtés.
Une lumière dans les zones grises
Dans un monde où la foi est souvent caricaturée, ce verset vient comme une brèche de lumière dans une pièce mal éclairée. Il ne juge pas. Il guide. Il rappelle que la spiritualité n’est pas une série d’interdits mais une boussole.
Et pour beaucoup de femmes croyantes, cette boussole est un point d’équilibre. Ce n’est pas une chaîne. C’est un ancrage. Une manière de dire : “je choisis la paix, même si ça dérange”.
Car oui, ça dérange parfois. On le sait. Mais cette paix-là, celle qu’offre la Sourate 24 verset 31, elle se passe d’approbation. Elle est plus grande que les modes ou les polémiques.
Et aujourd’hui, comment l’incarner ?
Alors… comment vivre ce verset aujourd’hui, sans tomber dans le dogme ni dans l’oubli ? Peut-être en se posant une question toute simple : “qu’est-ce que je choisis de montrer, et pourquoi ?” Pas pour plaire. Pas pour provoquer. Juste pour être cohérente avec soi-même.
Certaines y répondront avec un foulard. D’autres avec un regard doux. D’autres encore avec un silence assumé, ou une posture digne. Il n’y a pas une seule réponse. Il y a mille chemins.
Et c’est ça, la beauté de ce verset. Il ne donne pas une formule. Il donne une direction. À chacune de la suivre… ou pas. Mais toujours, en conscience.
La pudeur comme révolution douce
Il y a quelque chose d’infiniment puissant dans la pudeur volontaire. C’est un acte de résistance silencieuse. Un refus de se laisser dévorer par les injonctions, qu’elles viennent de la rue ou des réseaux sociaux. Un moyen de reprendre la main. De dire : “je me définis moi-même”.
La Sourate 24 verset 31, c’est cette petite étincelle. Celle qui rappelle qu’il est possible de choisir une forme de discrétion… et d’en faire une force.
Pas besoin de grands discours. Pas besoin d’uniformes.
Juste une posture. Une vibration. Une lumière intérieure.
Si ce verset continue de résonner autant, même des siècles plus tard, ce n’est pas par hasard. C’est parce qu’il touche à quelque chose de profond, d’universel, de tellement humain. Cette envie de se sentir entière. Respectée. En paix.
Et franchement… qui ne cherche pas ça ?
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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