Connaissez-vous les 3 jours d'obscurité en islam?

Connaissez-vous les 3 jours d'obscurité en islam?

par Salima Bachar

 

La prophétie des trois jours d’obscurité intrigue et parfois effraie. Elle est souvent mentionnée dans les discussions sur les signes de la fin des temps. Mais qu’en est-il réellement ? Certains croyants l’ont entendue lors de prêches religieux, d’autres en parlent sur les forums.

Les trois jours d’obscurité en Islam : témoignages de ceux qui ont entendu parler de cette prophétie

Voici quelques témoignages et récits de personnes ayant été marquées par cette prophétie.

Un souvenir d’enfance marquant : la peur de l’obscurité éternelle

« Je me souviens encore de la première fois que j’ai entendu parler de cette prophétie, » raconte Amina sur un forum. « J’étais enfant et l’imam de notre mosquée parlait des signes de la fin des temps. Quand il a évoqué les trois jours d’obscurité, j’ai ressenti un frisson. L’idée que le monde entier pourrait être plongé dans une nuit sans fin m’a profondément effrayée. » Beaucoup de personnes, comme Amina, grandissent avec cette idée que l’obscurité viendra comme une épreuve pour tester la foi des croyants.

Des discussions familiales autour de la prophétie

Dans certaines familles, ces prophéties sont abordées avec gravité, mais aussi espoir. « Mon grand-père nous disait toujours que ces trois jours seraient une épreuve, mais qu’ils seraient suivis d’une lumière divine, » témoigne Karim. « Il ne voulait pas qu’on ait peur, mais qu’on se prépare spirituellement. » Pour beaucoup, ces discussions familiales sont un moyen de se rappeler l’importance de la foi et de la prière, surtout dans les moments de doute.

Symbolisme et interprétation spirituelle

Bien que certains prennent cette prophétie au pied de la lettre, d’autres y voient un symbole. « Pour moi, » dit Nadia sur un autre forum, « ces trois jours représentent l’obscurité spirituelle dans laquelle le monde est plongé aujourd’hui. » Dans cette interprétation, l’obscurité n’est pas physique mais symbolique, représentant l’éloignement de l’humanité de la lumière divine. « Ces trois jours, c’est peut-être un rappel que nous devons nous reconnecter à notre foi, » ajoute-t-elle.

L’impact émotionnel de cette prophétie

Fatima se souvient d’une période où elle se sentait perdue dans sa foi. « C’était une période de doute, et puis un jour, j’ai relu un article sur ces trois jours d’obscurité. » Ce texte l’a aidée à reprendre contact avec sa spiritualité. « J’ai vu cette prophétie comme un rappel que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lumière à retrouver. » Ça m’a apaisée. »

Les trois jours d’obscurité en Islam : mythe ou réalité prophétique ?

C’est une question qui intrigue. Qui revient souvent. Presque comme une rumeur ancestrale, transmise d’oreilles en prières. Ces fameux trois jours d’obscurité, sont-ils réellement mentionnés dans l’Islam ?

Pas clairement dans le Coran. Pas explicitement. Mais dans certaines hadiths faibles ou non authentifiées, il est question de ténèbres, de fins de cycle, de perturbations cosmiques.

C’est là que la confusion commence : mélange de traditions populaires, de lectures apocalyptiques, de peurs viscérales.

Et pourtant… il y a ce sentiment qu’un voile pourrait un jour tomber sur le monde. Que le ciel pourrait se taire. Que la lumière pourrait fuir. Et cette intuition, aussi vieille que l’humanité, a laissé des traces.

Est-ce que les 3 jours d'obscurité sont cités dans le Coran ?

Non. Et c’est important de le dire franchement.

Le Coran, parole divine inaltérée, ne parle pas de trois jours consécutifs sans lumière. Il évoque bien des signes de la fin des temps, des bouleversements cosmiques, des tremblements, des cieux déchirés, des étoiles qui s’effacent. Mais rien sur une obscurité planifiée sur 72 heures.

Les versets comme : « Quand le soleil sera obscurci… » (Sourate At-Takwir, 81:1) ou « Quand le ciel se fendra… » (Sourate Inshiqaq, 84:1) parlent de chaos, de fin, de retournement. Pas d’un blackout temporaire avec chronomètre.

D’où vient alors cette histoire des trois jours ?

Ce sont souvent des traditions ésotériques, des récits mystiques, des paroles attribuées à certains sages soufis, ou des fusions entre légendes chrétiennes, islamiques et populaires.

Certains parlent des signes majeurs de la fin des temps, comme la sortie du Dajjal (l’antéchrist), la descente de Issa (Jésus), ou encore l’apparition d’une fumée qui engloutira la terre.

Mais la notion précise de “trois jours d’obscurité” ? Elle circule surtout dans des hadiths classés faibles ou non authentifiés, parfois importés de traditions extérieures à l’islam.

On est donc face à un phénomène plus culturel que canonique. Mais qui continue de fasciner.

Pourquoi cette idée nous obsède-t-elle autant ?

Peut-être parce qu’elle réveille une peur primitive. Celle de l’obscurité. Celle de ne plus voir. Celle de perdre tous les repères.

Il suffit qu’une ville soit plongée dans le noir à cause d’une coupure générale pour que les visages changent. Que les regards se cherchent. Que le silence devienne plus lourd.

Trois jours de nuit… c’est vertigineux. On imagine les oiseaux se taire. Les enfants pleurer. Le monde suspendu. Les pendules devenues folles.

C’est cette vision collective, presque biblique, qui hante les esprits. Pas besoin qu’un texte sacré l’impose. Elle vit déjà dans les peurs ancestrales.

Que disent les savants musulmans à ce sujet ?

Les oulémas traditionnels restent très clairs : aucun texte solide (ni coranique, ni hadith authentique) ne confirme l’existence de trois jours d’obscurité à venir.

Ils mettent en garde contre les exagérations, les inventions, les chaînes WhatsApp qui tournent en boucle, les vidéos YouTube qui jouent sur l’émotion.

Ce qui est recommandé dans l’Islam, ce n’est pas d’attendre dans la peur, mais de se préparer dans la foi, avec lucidité. Pas de prédictions grandiloquentes, mais une constance dans la prière, la repentance, la bonté.

Y a-t-il eu des obscurités “divines” dans le passé ?

Oui, et c’est là que les choses deviennent intéressantes.

On pense à l’histoire de Moussa (Moïse), et aux fléaux envoyés aux gens de Pharaon. L’un d’eux ? Une obscurité surnaturelle, dense comme du brouillard, pendant plusieurs jours. Un châtiment. Un rappel.

Le Coran en parle dans la sourate Al-A'raf (7:133) :

« Alors Nous leur envoyâmes l’inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et le sang — des signes explicites — mais ils s’enflèrent d’orgueil… »

Parmi ces signes, des savants y incluent cette nuit prolongée. Mais encore une fois : ce n’était pas universel, ni annoncé pour la fin des temps. C’était localisé, à une époque précise, pour un peuple précis.

Est-ce que l'Islam parle d'obscurité cosmique avant l'Heure ?

Oui. Et ça, c’est très sérieux.

Les signes majeurs de la fin des temps incluent des phénomènes qui bouleversent l’ordre cosmique :

  • Le soleil qui se lèvera à l’ouest, signe irréversible.

  • Une fumée dense (Ad-Dukhân) couvrant la terre.

  • L’éclatement des astres, des montagnes qui s’envolent, des mers qui bouillonnent.

Mais tout ça, c’est bien plus grave que trois jours de noir. Ce n’est pas une éclipse géante. C’est le renversement du monde.

Donc oui, l’Islam parle d’obscurité. Mais pas comme un simple rideau tiré sur la fenêtre. Plutôt comme un basculement d’un monde vers un autre.

Les 3 jours d’obscurité sont-ils un signe du Mahdi ou de la venue de Jésus ?

Non. Aucun hadith authentique ne fait le lien entre ces 3 jours et l’apparition du Mahdi, ou le retour de Issa (Jésus).

Ce qui est mentionné en revanche, ce sont des guerres, des confusions, des tromperies, des trompettes, des appels, des larmes, des injustices. Puis l’espoir, avec la venue de l’Imam al-Mahdi. Puis le retour de Jésus, qui brisera la croix, tuera le faux messie, et restaurera la paix.

Mais pas de blackout général de 72 heures en préambule. Ce n’est pas dans les sources fiables.

Que penser des récits où on conseille de fermer portes et fenêtres ?

Ces récits circulent souvent. On lit parfois qu’il faudra rester cloîtré, allumer des bougies, ne pas ouvrir même si quelqu’un appelle à la porte, car ce serait le diable imitant la voix d’un proche

Mais ces récits ne viennent ni du Coran, ni de hadiths solides. On les retrouve dans des traditions mystiques, parfois même venues du christianisme médiéval, notamment chez certains mystiques catholiques qui décrivent ces trois jours avec des détails quasi identiques.

Il y a donc eu, avec le temps, une fusion des imaginaires religieux, entre peur collective, intuition spirituelle et récits populaires.

Est-ce haram de croire aux trois jours d’obscurité ?

Pas forcément. Tout dépend du degré d’adhésion, et de l’usage que l’on en fait.

  • Si cela devient une croyance ferme, au même niveau que les vérités coraniques, là, ça pose problème.

  • Si c’est un ressenti personnel, une possibilité non affirmée, un récit symbolique pour rappeler la fragilité du monde, alors c’est moins grave.

Mais dans tous les cas, mieux vaut se concentrer sur ce qui est certain, authentifié, plutôt que sur les spéculations.

Et si c’était juste une métaphore ?

C’est peut-être ça, le cœur de l’affaire.

Et si ces “trois jours” représentaient un temps intérieur ? Une crise spirituelle ? Un moment où tout semble éteint, suspendu, perdu. Où plus rien ne répond. Où l’âme avance à l’aveugle.

On en vit tous, de ces nuits-là. Trois jours, trois semaines, trois mois. Des périodes de noir complet. Sans repère. Sans lumière. Et puis un matin… le cœur se rallume. Une aube revient.

L’obscurité n’est pas toujours extérieure.

Faut-il s’y préparer comme à une apocalypse ?

Non. L’Islam ne recommande pas de vivre dans la panique. Ni de stocker des conserves dans une cave. Ni de scotcher les fenêtres.

Ce qui est recommandé ? Toujours le même trio :

  • Prières constantes

  • Cœur purifié

  • Droits respectés autour de soi

Et si un jour le monde se met en veille, qu’il se fige dans le noir… ce qui comptera, ce ne sera pas le nombre de bougies. Mais la lumière qu’il y avait déjà dans le cœur.

À propos de Salima Bachar

Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.

📮 Un mot doux, une question, un souvenir à partager ?
Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com

Retour au blog

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés.