
Chicha électronique: avantages et inconvénients
par Salima Bachar
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Chicha électronique : révolution ou fausse bonne idée ?
On l’a tous vue passer. Ce petit objet futuriste qui remplace les charbons et la fumée épaisse des salons orientaux… La chicha électronique intrigue, séduit, mais soulève aussi des questions. Gadget ou vraie alternative ?
Les promesses alléchantes de la chicha électronique
Une fumée sans fumée ?
Adieu les braises, bonjour la vapeur ! La chicha électronique fonctionne avec un e-liquide chauffé, comme une cigarette électronique. Moins de combustion, donc moins de substances toxiques… Du moins en théorie.
Un large choix de saveurs
Mangue glacée, mojito, barbe à papa… On est loin du bon vieux goût double pomme. La diversité des arômes attire, surtout ceux qui veulent une expérience plus légère et personnalisée.
Moins d'odeur, plus de discrétion
Avec une chicha traditionnelle, votre salon sent le tabac blond pendant des heures. Avec la version électronique, les vapeurs sont plus volatiles. Pas d’odeur persistante, pas de cendrier à vider. Un vrai plus !
Facilité d’utilisation et transport pratique
Fini les sessions de 10 minutes à allumer un charbon. Ici, on appuie, on aspire, on profite. Certains modèles tiennent même dans la poche ! Pratique pour les amateurs nomades.
L’origine de la chicha : entre braises, murmures et traditions
Il suffit d’une odeur. Un parfum chaud, sucré, un peu épicé… et tout remonte. L’ombre d’une terrasse, les verres de thé qui tintent, et ce tuyau coloré qu’on se passe en riant doucement. La chicha, c’est bien plus qu’un objet. C’est un geste, un rythme, une mémoire. Mais au fond… d’où vient-elle vraiment ?
Pas si simple. Pas si clair. Et c’est justement ça, qui rend son histoire captivante.
Une naissance entre les sables et les rivières
On a longtemps dit que la chicha venait de l’Inde. Un médecin de cour, au XVIe siècle, aurait conçu un système rudimentaire pour filtrer la fumée à travers l’eau. Pour que ce soit, disons… un peu moins toxique. L’intention était noble. Mais on est loin de l’objet raffiné qu’on connaît aujourd’hui.
D'autres pistes nous mènent ailleurs. En Perse. En Égypte. En Afrique de l’Est. Bref, dans tous ces lieux où la fumée n’est pas qu’une affaire de combustion, mais un rituel. Un lien. Une manière d’être ensemble.
Et si on arrêtait de chercher un point de départ unique ? Peut-être que la chicha, comme les légendes, est née en plusieurs endroits à la fois, dans les souffles croisés des caravanes, au rythme lent des couchers de soleil sur les marchés.
Le mot lui-même est un voyage
“Chicha” ? “Hookah” ? “Narguilé” ? “Shisha” ?
Chaque langue y met sa touche. En arabe, “narguilé” viendrait du persan “nargil”, qui signifie “noix de coco”... car les premiers récipients étaient parfois creusés dans une coque de coco séchée. Plutôt ingénieux, non ? Ça tient dans la main, c’est léger, et ça flotte. (Oui, quelqu’un a probablement essayé.)
En Turquie, on parle de nargile, avec cette sonorité ronde, presque chantante. En Égypte, la shisha est une institution. En Inde, on dit hookah, et c’est souvent accompagné de silence. Pas de discussion bruyante, mais un échange de regards. Tout est dans le rythme des bouffées.
Et ce mot, “chicha”, que l’on entend aujourd’hui sur les terrasses européennes ? Il a traversé mers et continents… tout en gardant ce petit goût d’Orient.
Une pipe à eau, oui, mais pas n’importe comment
Techniquement, la chicha est une pipe à eau. Mais c’est comme dire que le thé n’est qu’une infusion. Ce n’est pas faux… mais ça manque de chair.
Une chicha, c’est un corps en verre ou en métal, un vase rempli d’eau (parfois de lait, parfois de vin… parfois d’autres bizarreries qu’on préfère ne pas citer), un foyer en terre cuite, du tabac parfumé, des braises qui crépitent, un tuyau long et souple, et surtout : une ambiance.
Ce n’est pas un objet isolé. C’est un centre de gravité autour duquel les gens se rassemblent. On la prépare, on l’écoute, on attend qu’elle “monte”. Elle vous dit “pas si vite”. Elle ralentit le monde.
Des saveurs et des couleurs
On ne fume pas une chicha. On l’explore.
Le tabac est souvent mélangé à du miel, de la mélasse, et des arômes : menthe glacée, raisin noir, pomme verte, citron cannelle, pastèque, chewing-gum (oui, chewing-gum)… Un marché entier de senteurs qui tournent autour du feu.
Ce n’est pas une cigarette. Pas un simple coup de nicotine. C’est une expérience multisensorielle. Ça colle aux doigts, ça parfume les vêtements, ça laisse des traces sur les lèvres. On dirait presque un baiser sucré, qu’on oublierait volontairement d’effacer.
Tiens, ça me fait penser à ces salons feutrés à Istanbul, lumière basse, coussins profonds, le bruit de l’eau dans la base de la chicha… comme une respiration calme au cœur du tumulte.
La chicha dans les palais et les ruelles
Elle a eu son heure de noblesse, la chicha. Dans les palais des califes, on la fumait lentement, pendant les discussions politiques ou les poèmes. C’était une affaire sérieuse, raffinée, presque cérémonielle.
Mais elle a aussi vécu dans les ruelles. Sur les bancs, au coin des cafés populaires, dans les jardins publics. La chicha n’a pas de classe sociale. Elle se glisse partout. Elle est capable de réunir deux générations autour du même tuyau, sans qu’on ait besoin de se parler vraiment.
C’est d’ailleurs peut-être ça, son secret : elle crée des silences qui rassemblent, des moments où on ne dit rien, mais où tout est dit.
La France l’a adoptée… à sa façon
Aujourd’hui, dans beaucoup de grandes villes françaises, la chicha fait partie du décor. Dans les quartiers vivants, on la retrouve presque à chaque coin de rue. Parfum cerise, fauteuil velours, playlist trap ou raï.
Mais ce n’est pas juste une tendance. C’est un bout d’ailleurs qu’on s’offre, le temps d’une soirée. Une pause dans le quotidien. Un clin d’œil aux origines, même si elles se sont un peu perdues en chemin.
Certains diront que la chicha a changé. Qu’elle s’est européanisée. D’autres diront qu’elle s’adapte, tout simplement. Qu’elle voyage, comme elle l’a toujours fait.
Un objet contesté, parfois décrié
Évidemment, tout n’est pas rose.
La chicha est souvent pointée du doigt. Santé publique, réglementation, âge légal… Elle soulève des débats. Et c’est légitime. Comme tout objet culturel fort, elle dérange. Parce qu’elle est visible. Parce qu’elle rassemble. Parce qu’elle vient d’ailleurs.
Mais attention à ne pas tout jeter. Derrière la fumée, il y a une histoire. Une culture. Des usages ancestraux. Et ce serait dommage de les oublier dans un nuage d’interdictions.
Ce qu’elle représente encore aujourd’hui
Alors, la chicha, en 2025, c’est quoi ?
Ce n’est plus seulement une pipe à eau.
C’est :
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une trace vivante d’un Orient pluriel,
-
un objet de transmission entre générations,
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un art de vivre, lent, tactile, chaleureux,
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un paradoxe entre modernité et tradition,
-
un prétexte pour rester ensemble un peu plus longtemps.
Et ce n’est pas rien, dans un monde où tout va trop vite.
Et chez La Maison des Sultans, alors ?
Ah… voilà qui nous ramène à vous.
Chez La Maison des Sultans, cette atmosphère, on la cultive. Pas besoin de braises ni de tabac pour convoquer l’esprit d’un salon oriental.
Chaque parfum, chaque soin, chaque accessoire qu’on propose, c’est une manière de prolonger cette expérience sensorielle. Sans fumée, mais avec du mystère. Sans tuyau, mais avec du lien.
On ne vend pas de chichas, non. Mais on vend ce qu’il y a autour : le rituel, la lenteur, la douceur, la sensation. L’impression d’être ailleurs, d’être bien, d’être ensemble.
L'origine de la chicha ... une histoire pleine de volutes et de mystère
Un nuage de questions...
D'où vient la chicha ? Pourquoi cette fumée douce fascine tant ? Objet de partage ou simple plaisir solitaire ? Vous vous êtes déjà posé ces questions, non ? Accrochez-vous, on remonte le fil de l'histoire...
Entre Orient et lointains voyages
La chicha, c'est un peu comme une vieille chanson qu'on fredonne sans savoir qui l'a écrite. Ça commence en Inde, il y a plus de 500 ans. Là-bas, un certain Hakim Aboul Futuh, médecin de l'empereur moghol, imagine un système pour filtrer la fumée avec de l'eau. Une idée toute simple, mais qui va traverser les siècles et les continents...
Puis, direction la Perse. Les artisans perfectionnent l'objet, lui donnent du style, l'intègrent dans leurs salons comme une pièce d'art. On n'est plus dans le simple tube de bambou indien ! Petit à petit, la chicha s'impose comme un rituel social. Un prétexte à discuter, à philosopher, à refaire le monde autour d'un foyer ardent.
L'explosion ottomane : l'âge d'or de la chicha
Les Ottomans prennent le relais au XVIIe siècle et transforment l'objet en véritable œuvre d'art. Les cafés débordent de volutes parfumées, et fumer la chicha devient un symbole de raffinement.
Les sultans eux-mêmes s'y adonnent avec délice. Offrir une chicha, c'était honorer un invité. La préparer, un art. Tout est codifié : le choix du tabac, la gestuelle, la durée... Vous voyez le tableau ?
De l'Orient à nos terrasses
Et puis, boom ! La chicha débarque en Europe et dans le monde arabe moderne. Des bars à chicha fleurissent, du Caire à Paris. Elle se métamorphose. On passe du tabac nature aux parfums exotiques : pomme, menthe, fruits rouges... Certains la modernisent, d'autres préfèrent l'authentique.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com