Découvrez les 10 secrets de beauté des Tunisiennes
par Salima Bachar
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Si vous avez déjà croisé une Tunisienne, vous avez sans doute remarqué son teint lumineux et ses cheveux brillants. Mais comment font-elles ? Leur beauté ne doit rien au hasard, elle est le fruit de recettes simples, souvent naturelles, et de rituels transmis de mère en fille…
Percez les secrets de beauté à la Tunisienne
les soins au hammam de la médina de Tunis
- Dans la médina de Tunis, le hammam est une tradition incontournable.
 - Les bains maure, comme le hammam Ezzedine, offrent un rituel de purification ancestral où les soins sont effectués avec du savon noir beldi, suivi d'un gommage avec un gant de kessa qui exfolie en profondeur la peau.
 
le khôl de Kairouan
- Kairouan, célèbre pour ses mosquées et son riche patrimoine, est aussi connue pour la qualité de son khôl.
 - Les artisans locaux perpétuent la tradition en fabriquant ce khôl selon des méthodes séculaires, assurant un produit fini pur et naturel, souvent conditionné dans de petits flacons ornés.
 
l'huile d'olive de Sfax
- La région de Sfax est réputée pour ses oliveraies luxuriantes. Les huiles d'olive qui en sont issues sont parmi les meilleures de Tunisie.
 - Utilisées dans les soins de la peau, elles apportent une hydratation profonde et sont réputées pour leurs vertus cicatrisantes.
 
les tatouages au henné de Djerba
- À Djerba, le henné est utilisé tant pour ses bienfaits cosmétiques que pour ses designs traditionnels.
 - Les femmes de l'île le préparent de manière traditionnelle et l'utilisent pour créer des motifs complexes, lors des mariages et des fêtes.
 
Les masques au curcuma de Nabeul
- Nabeul, ville célèbre pour sa poterie, est également connue pour ses marchés où l'on trouve des épices pures, comme le curcuma.
 - Celui-ci est souvent utilisé dans des masques faits maison pour ses propriétés antioxydantes et éclaircissantes.
 
l'eau de rose de Zaghouan
- Zaghouan, avec ses jardins fleuris, est un lieu de production d'eau de rose de qualité.
 - Les pétales sont distillés dans la pure tradition pour obtenir une eau de rose concentrée, utilisée pour tonifier et parfumer délicatement la peau.
 
l'argile verte des Andalous
- L'utilisation de l'argile verte pour les soins de la peau est fréquente dans les régions montagneuses, comme les Andalous, où les dépôts d'argile sont abondants.
 - Elle est appliquée en masques pour purifier et revitaliser la peau.
 
l'huile de figue de barbarie du Sud tunisien
- Le sud tunisien, avec ses vastes champs de figues de barbarie, est le berceau de l'huile de figue de barbarie. Précieuse et rare, cette huile est utilisée pour ses propriétés anti-âge et est souvent vendue dans les souks et les marchés locaux.
 
le savon noir d'El Kef
- Dans la région d'El Kef, le savon noir est produit de façon traditionnelle.
 - Utilisé dans les hammams locaux, il est reconnu pour ses qualités exfoliantes et est un élément essentiel du rituel de gommage.
 
l'eau de géranium de Cap Bon
- Le Cap Bon, connu pour sa fertile terre agricole, est également un producteur d'eau de géranium utilisée dans les soins de la peau.
 - Elle est appréciée pour ses propriétés tonifiantes et régénérantes et est fréquemment utilisée dans les spas locaux.
 
Chacun de ces exemples témoigne de la richesse des traditions de beauté en Tunisie et de leur intégration dans la vie quotidienne, à travers des pratiques et des produits issus d'un héritage culturel profondément enraciné.
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FAQ sur les secrets de beauté à la Tunisienne
Est-ce que les soins tunisiens sont vraiment naturels ou c’est juste pour le folklore ?
Ils le sont, et ce n’est pas une promesse marketing. En Tunisie, le mot “naturel” n’est pas un argument de vente, c’est une évidence du quotidien. Beaucoup de femmes utilisent encore les mêmes ingrédients que leurs grands-mères. Pas parce que c’est tendance, mais parce que ça marche. L’huile d’olive vient directement du pressoir du village. Le khôl est broyé à la main. Le henné est préparé avec patience, dans la cuisine. Il n’y a rien de chimique ou de trafiqué. Et c’est ce qui donne à ces soins cette sincérité et cette efficacité qu’on ne trouve pas dans un flacon sophistiqué.
L’huile de figue de barbarie, c’est pas juste un produit de luxe à la mode ?
Ça pourrait le devenir, vu son succès… mais à la base, c’est une fierté locale. Dans le sud tunisien, ce fruit qu’on appelle parfois “zbitna” pousse librement. On ne le traite pas, on ne l’arrose même pas. Il se débrouille tout seul, dans la sécheresse. L’huile, elle, est extraite graine par graine, ce qui en fait une des huiles les plus rares au monde. Anti-âge, cicatrisante, elle est précieuse, oui. Mais pour les Tunisiennes, c’est aussi une manière d’honorer une ressource locale, avec respect et savoir-faire.
Le hammam tunisien, c’est comme les autres hammams du Maghreb ?
Chaque région a ses variantes, mais le hammam tunisien a sa propre poésie. Il y a le lieu, souvent vieux de plusieurs siècles. Il y a les gestes : le savon noir appliqué lentement, la vapeur épaisse, le gant de kessa qui frotte sans pitié mais avec tendresse. Et surtout, il y a l’ambiance : les femmes qui parlent, qui rient, qui se conseillent des recettes de grand-mère. Ce n’est pas juste un lieu pour se laver. C’est un endroit où on dépose ses tensions, son stress, et parfois même ses secrets.
Peut-on faire ces rituels chez soi, ou faut-il aller en Tunisie ?
On peut, bien sûr. Ce qui compte, c’est l’esprit dans lequel on le fait. Allumer une bougie, préparer son savon noir, faire chauffer un peu d’eau de rose, poser un masque au curcuma et prendre le temps. Pas cinq minutes entre deux mails. Non, vraiment le temps. Celui qu’on ne prend plus. Recréer un moment à soi, comme si on ouvrait une parenthèse entre deux échos de la journée. Et là, même à Paris, à Montréal ou à Marseille… on sent un peu de Tunis vibrer dans la salle de bain.
Est-ce que ces rituels ont une vraie efficacité sur la peau ?
Oui, et pas seulement parce qu’ils sont anciens. Ils sont efficaces parce qu’ils sont logiques, cohérents, holistiques. L’huile d’olive hydrate en profondeur. L’argile verte purifie sans agresser. L’eau de rose réveille les peaux fatiguées. Ce sont des soins qui respectent la peau, qui travaillent avec elle, pas contre elle. Et surtout, ils n’envoient pas 40 ingrédients artificiels d’un coup, comme certains soins modernes. Juste l’essentiel. Et ça, la peau le sent.
Quelle est la différence entre l’eau de rose de Zaghouan et celles du commerce ?
Zaghouan ne fait pas dans le superficiel. Là-bas, chaque pétale est cueilli à la main, souvent à l’aube. On ne les écrase pas, on les distille. Lentement. Avec des gestes transmis depuis des générations. Le résultat ? Une eau de rose concentrée, douce, qui sent la fleur, pas le parfum bon marché. Rien à voir avec certaines eaux industrielles diluées qu’on trouve en grande surface. Celle de Zaghouan, on la sent dans le cœur autant que sur la peau.
Est-ce que les jeunes Tunisiennes utilisent encore ces produits ou c’est dépassé ?
Elles y reviennent. Parfois après s’être perdues dans les rayons d’enseignes internationales. Beaucoup réalisent que la beauté ne se cache pas dans un flacon étranger, mais dans un rituel qu’on connaît depuis l’enfance. C’est un retour aux sources, mais assumé, revendiqué, moderne. On mélange un masque maison avec un peu d’argile et trois gouttes d’huile de figue. On va au hammam mais on poste la serviette en lin sur Instagram. C’est une fusion entre tradition et présent, avec fierté.
Le khôl, c’est pas dangereux pour les yeux ?
S’il est pur, non. Et c’est là que la différence est énorme. À Kairouan, le khôl est fabriqué avec un soin infini, souvent par des artisans qui le font à partir de minéraux finement broyés, sans plomb ni toxines. Rien à voir avec certaines imitations douteuses. Celui de Kairouan, c’est presque un rituel de protection, autant qu’un maquillage. Il est appliqué pour la beauté, oui, mais aussi pour renforcer le regard, apaiser les yeux fatigués, et... éloigner le mauvais œil, selon certaines croyances.
Est-ce qu’il existe une “routine tunisienne” type qu’on peut adopter ?
Il n’y a pas UNE routine, mais une philosophie. Douceur. Temps. Intention. Se laver au savon noir, exfolier doucement, nourrir à l’huile d’olive ou de figue de barbarie, apaiser avec de l’eau florale, maquiller les yeux au khôl si le cœur vous en dit. Et surtout… faire tout cela dans une atmosphère calme, respectueuse, sans se brusquer. C’est un soin du corps, oui, mais c’est aussi un soin de l’âme.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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