Pourquoi boire assis en islam?

par Salima Bachar

 

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, en islam, il est conseillé de boire assis ? Ce geste, loin d’être anodin, est enraciné dans la tradition pour des raisons de santé, de respect, et d’humilité. Boire assis permet non seulement d’éviter de boire trop vite, mais aussi de mieux contrôler la digestion et l’assimilation de l’eau. C’est une manière de rester connecté à soi, de savourer chaque gorgée, et d’adopter une posture de calme et de modération. Un geste simple, mais chargé de sagesse et de bienveillance pour le corps et l’esprit.

Dans l'islam, il est recommandé de boire assis plutôt que debout pour des raisons de bonnes manières et d'étiquette. Cela est basé sur les enseignements et les pratiques du Prophète Muhammad (paix soit sur lui) qui, selon les hadiths, buvait généralement assis.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles boire assis est préféré dans l'islam :

  1. Modération : boire assis favorise une consommation plus modérée, ce qui est encouragé dans l'islam. En étant assis, il est plus facile de contrôler la quantité de liquide ingéré et de ne pas trop boire rapidement.

  2. Respect et décence : boire assis est considéré comme un signe de respect et de décence envers la nourriture et les boissons. Cela démontre une attitude de gratitude envers les bienfaits d'Allah.

  3. Prévention des éclaboussures : boire debout peut entraîner des éclaboussures ou des renversements, ce qui peut être considéré comme négligent ou peu respectueux envers la nourriture et les autres personnes présentes.

Boire debout n'est pas interdit en soi dans l'islam, mais boire assis est préféré et recommandé. Cependant, les pratiques culturelles et les coutumes locales peuvent varier, donc regardez autour de vous!

Boire assis en Islam : un simple geste, un grand sens

Est-ce vraiment important, cette manière de boire ?

À première vue, ça peut sembler anodin. Boire debout ou assis, quelle différence, non ? Et pourtant… dans la tradition islamique, chaque geste compte. Ce n’est pas juste une question de forme, c’est un état d’esprit, une manière de vivre en conscience. Boire assis, ce n’est pas une règle sortie de nulle part. C’est un rappel. Une sagesse ancienne. Un respect du corps. Une manière d’accueillir l’eau, comme un cadeau.

D’où vient cette recommandation ?

Elle vient tout droit des hadiths du Prophète Muhammad ﷺ. Plusieurs récits authentiques racontent qu’il buvait assis, avec calme, avec gratitude. Dans Sahih Muslim et Sahih al-Bukhari, on trouve ces instants de la vie quotidienne où le Prophète enseigne autant par ses gestes que par ses paroles. Il ne faisait rien à moitié. Même s’hydrater devenait une façon de se relier à Dieu. Boire debout, c’est possible dans certaines situations. Mais boire assis reste la voie la plus recommandée, celle qui unit le corps, le cœur et la foi.

Mais pourquoi exactement faut-il s’asseoir ?

Y a-t-il une sagesse médicale derrière ce geste ?

Oui, et les scientifiques modernes en parlent aussi. Boire assis permet au corps de mieux digérer, de mieux absorber. Quand on est debout, le liquide descend rapidement, sans pause. Ça secoue l’estomac, ça perturbe parfois la digestion. Assis, le rythme ralentit. Le corps suit la cadence. L’eau s’installe doucement. Et on sent qu’on prend soin de soi. Comme si le corps disait merci.

C’est aussi une question de respect ?

Exactement. Respect pour le don divin. L’eau, en Islam, ce n’est pas une ressource banale. C’est un symbole de vie, une bénédiction. Boire vite, debout, à la va-vite… ça coupe ce lien. C’est comme avaler sans regarder. S’asseoir, c’est marquer une pause, c’est être présent. C’est dire : “Je reconnais la valeur de ce que je reçois.” Et dans un monde qui court, c’est un petit acte de résistance spirituelle.

Et si on oublie ou qu’on n’a pas le choix ?

Est-ce que boire debout est interdit ?

Non, ce n’est pas un péché en soi. Le Prophète ﷺ l’a fait dans des cas particuliers, comme lors du pèlerinage ou par nécessité. Il ne s’agit donc pas d’un interdit rigide. Mais il s’agit d’une préférence forte, une sunna, un modèle doux qu’on essaie de suivre. Si on oublie ? Pas de drame. Si on n’a pas le choix ? Allah est Miséricordieux. L’intention compte autant que le geste. Mais quand on peut, on choisit l’apaisement.

Peut-on corriger après coup ?

Oui. Et même cela fait partie de la sagesse islamique. Si on boit debout par distraction, on peut ensuite s’asseoir et boire encore une gorgée, comme l’a enseigné l’Imam An-Nawawi. C’est une façon élégante de revenir à l’équilibre. Une manière de dire : “Je reprends la direction.” Ce n’est pas rigide. C’est fin. C’est plein de douceur.

Ce geste a-t-il une portée spirituelle plus profonde ?

Pourquoi ce détail revient-il souvent dans les enseignements ?

Parce qu’en Islam, les détails forment un tout. La foi n’est pas qu’un concept. Elle est dans le regard, la marche, la façon de manger, de saluer, de boire. Rien n’est laissé au hasard. Le corps devient un temple vivant, chaque geste un acte de présence. Boire assis, c’est s’ancrer dans l’instant. C’est faire de l’ordinaire une prière. C’est transformer l’habitude en adoration.

Cela crée-t-il un lien avec le Prophète ﷺ ?

Oui, et c’est là la beauté. Quand on boit assis, on imite un geste prophétique. On entre dans la continuité. On prolonge une attitude. Ce n’est pas un geste isolé. C’est une manière de dire : “Je marche sur ses traces.” Et cette connexion, même invisible, change tout. Elle donne une autre couleur au quotidien.

Et chez les soufis ou les plus spirituels ?

Est-ce que le couteau du monde moderne coupe ce lien ?

Complètement. Aujourd’hui, on vit debout, on mange debout, on boit en courant. Toujours pressés. Toujours ailleurs. Le rêve soufi, c’est de réconcilier l’intérieur et l’extérieur. Boire assis devient un acte d’alignement. Une manière de retrouver sa verticalité… en s’asseyant. Paradoxe apparent. Vérité profonde.

Le corps devient alors un témoin ?

Oui. Un témoin de notre attention. Le moindre geste devient miroir de l’intention. C’est simple et immense à la fois. Boire assis, c’est aussi se rappeler que tout est sacré. Même une gorgée d’eau. Même une pause. C’est cela, vivre avec Dieu. Même dans la soif.

 

À propos de Salima Bachar

Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.

📮 Un mot doux, une question, un souvenir à partager ?
Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com

Retour au blog

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés.