Qu est ce que la sounnah?
par Salima Bachar
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La Sounnah, c’est comme un phare éclairant la voie des croyants, un guide qui les aide à naviguer dans les eaux de la vie quotidienne. La Sounnah représente l’ensemble des paroles, actions et approbations du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui).
La Sunna (ou Sounnah) désigne les enseignements, les pratiques et les exemples du prophète Muhammad (que la paix soit sur lui).
Elle comprend les paroles (hadiths) et les actes du prophète, ainsi que ses approbations tacites. La Sunna est une source d'autorité importante dans l'islam, en plus du Coran.
Les musulmans considèrent la Sunna comme un guide pour leur vie quotidienne, car elle fournit des instructions détaillées sur la manière de prier, de jeûner, de se comporter socialement, de se marier, de faire des transactions commerciales, etc. Elle offre également des conseils sur la moralité, l'éthique et la conduite personnelle.
La Sunna est collectée et préservée dans des recueils de hadiths, qui sont des compilations des paroles et des actions du prophète Muhammad. Certains des recueils les plus connus sont ceux de Sahih Al-Bukhari, Sahih Muslim, Sunan Abu Dawood, Sunan At-Tirmidhi et Sunan Ibn Majah.
Les musulmans considèrent la Sunna comme une source importante de compréhension et d'interprétation du Coran. Les hadiths sont étudiés et analysés par des érudits et des spécialistes pour déterminer leur authenticité et leur fiabilité. Ils sont utilisés pour clarifier les enseignements du Coran et pour guider les musulmans dans leur pratique religieuse.
En résumé, la Sunna représente les enseignements et les exemples du prophète Muhammad, et elle joue un rôle central dans la vie des musulmans en tant que guide pratique pour suivre les préceptes de l'islam.
Qu’est-ce que la Sounnah ? Et pourquoi ce mot résonne autant dans les cœurs ?
Il suffit de l'entendre une fois. Sounnah. Et ça vibre. Comme un mot venu d’ailleurs, chargé de mémoire et de présence. Mais derrière ce mot, qu’est-ce qu’on trouve vraiment ? Une règle ? Un rituel figé ? Pas du tout. La Sounnah, c’est avant tout un chemin. Une manière d’être. Une lumière posée sur le quotidien, sans projecteur, juste avec douceur.
C’est tout ce que le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) a dit, fait, ou approuvé. Mais dit comme ça, ça reste un peu froid. En réalité, la Sounnah, c’est un souffle, un rythme, une façon de marcher dans le monde avec noblesse. Ce n’est pas juste des gestes. C’est une intention. Un battement intérieur.
Est-ce que la Sounnah est obligatoire dans l’islam ?
Grande question. Et réponse nuancée, bien sûr. Parce que dans la Sounnah, tout n’a pas le même poids.
Il y a ce qu’on appelle la Sounnah obligatoire (oui, ça existe !). Ce sont des pratiques que le Prophète a instaurées et qui complètent les obligations coraniques. Les ignorer, c’est comme oublier une pièce essentielle du puzzle.
Mais il y a aussi la Sounnah recommandée, pleine de beauté. Pas obligatoire, mais si vous la suivez, elle vous élève. Un peu comme un parfum discret qui accompagne une belle tenue. Pas nécessaire. Mais sans lui, il manque quelque chose. Ces gestes-là, ces paroles-là, ils embellissent la foi. Ils ne la définissent pas seuls, mais ils la rendent vivante.
D’où vient la Sounnah ? Et comment sait-on que c’est authentique ?
On a tous entendu parler des hadiths. Ces récits, souvent courts, parfois poignants, qui transmettent les paroles, les gestes, les silences mêmes du Prophète. Ce sont eux, les gardiens de la Sounnah. Les témoins fidèles.
Mais attention, pas n’importe lesquels. Il y a eu un travail monumental de vérification. Des générations de savants ont trié, comparé, vérifié chaque chaîne de transmission comme on vérifie des diamants. Est-ce que cette personne a bien vécu à la même époque que l’autre ? Était-elle fiable ? Avait-elle bonne mémoire ? C’est une science en soi, la science du hadith. Et c’est ce qui fait que la Sounnah ne repose pas sur du sable.
Elle est construite sur du roc. Pas un roc rigide. Un roc vivant, respirant, transmis avec soin.
Pourquoi suivre la Sounnah si le Coran suffit ?
C’est comme demander pourquoi on aurait besoin de la lune quand on a déjà le soleil. Oui, le Coran est la source. La Parole divine. Mais la Sounnah ? Elle vient l’incarner.
Le Prophète était comme un Coran qui marche, disent les anciens. Il a montré comment vivre le Livre, comment prier, comment aimer, comment pardonner, comment rire même. Sans la Sounnah, le Coran serait un peu comme une partition sans interprète. La musique est là. Mais qui la joue ? Qui en révèle les nuances ?
Et si vous aimez quelqu’un profondément, vous voulez connaître ses gestes, ses silences, ses habitudes, non ? La Sounnah, c’est ça. C’est une preuve d’amour.
Est-ce que la Sounnah change selon les écoles juridiques ?
Oui. Et non. D’un côté, la Sounnah reste la même. Ce sont les mêmes textes, les mêmes sources. Mais l’interprétation, la manière de l’appliquer ? Là, oui, ça peut changer.
Les quatre grandes écoles de pensée en islam (hanafite, malikite, chaféite, hanbalite) ne sont pas des adversaires. Ce sont plutôt des regards différents posés sur une même lumière. Un peu comme quatre artistes qui peignent le même paysage avec des couleurs différentes.
L’un mettra l’accent sur le ciel. L’autre sur les ombres. Mais au fond, ils parlent du même lieu.
Donc oui, la Sounnah peut être vécue de manières différentes, selon les régions, les traditions, les écoles. Et ce n’est pas un problème. C’est une richesse.
Est-ce que tout ce qui est « Sounnah » est d’ordre religieux ?
Pas toujours. Et c’est là que ça devient fascinant. Il y a des gestes quotidiens, des manières de s’habiller, de manger, de dormir, qui relèvent de la Sounnah. Mais ils peuvent être culturels, ou personnels au Prophète.
Par exemple, qu’il ait mangé tel plat ou dormi sur le côté droit, est-ce un ordre ? Non. Mais c’est une trace de lui. Et certains aiment la suivre pour se sentir plus proches. Ce n’est pas une obligation, c’est une tendresse.
La Sounnah, ce n’est pas juste un code. C’est aussi une intimité.
Pourquoi certains insistent autant sur la Sounnah ?
Parce que la Sounnah, c’est un ancrage. Dans un monde qui va vite, où tout change tout le temps, elle propose un repère stable. Une manière de ne pas se perdre.
C’est un peu comme une étoile dans le ciel quand on navigue de nuit. On sait qu’on ne va pas l’atteindre. Mais elle donne la direction.
Et parfois, quand on sent que la foi faiblit, que le cœur se brouille, il suffit d’un petit geste de la Sounnah – un dhikr, une manière de saluer, une aumône discrète – pour se raccrocher à la foi.
Peut-on suivre la Sounnah dans un monde moderne ?
Évidemment. Et c’est même là qu’elle prend tout son sens.
La Sounnah n’est pas un costume d’époque. Elle traverse les siècles. Elle ne demande pas de vivre comme au VIIe siècle. Elle demande d’incarner un esprit : l’honnêteté, la bienveillance, la dignité, le respect des autres.
Alors oui, on peut vivre dans une grande ville, avoir un travail moderne, un smartphone dans la poche, et suivre la Sounnah. Ce n’est pas une question de décor. C’est une question de cœur.
Est-ce que suivre la Sounnah rend meilleur ?
C’est un chemin. Pas une garantie. Mais ceux qui la suivent sincèrement, sans rigidité, sans arrogance, développent souvent une douceur dans le regard. Une force tranquille.
Ils apprennent à se taire quand il faut. À parler juste. À sourire plus souvent. À marcher avec conscience, même dans un couloir d’entreprise.
La Sounnah ne fabrique pas des anges. Elle aide à devenir plus humain.
Y a-t-il des Sounnah oubliées, méconnues ?
Oui, et c’est presque bouleversant. Certaines pratiques, pourtant simples, ont été reléguées dans les marges. Par exemple, poser la main sur l’épaule de quelqu’un pour le réconforter. Dire une parole apaisante. Offrir un verre d’eau. Éviter de couper la parole. Écouter vraiment.
Ce sont des Sounnah du cœur. Des Sounnah de l’instant. Elles ne font pas de bruit. Mais elles changent des vies.
Et puis il y a celles qu’on redécouvre aujourd’hui. Le respect de la nature. La modération dans la consommation. Le soin du voisin. L’écologie, sans le mot.
Et si on ne suit pas la Sounnah, est-ce grave ?
Personne n’est parfait. Et personne n’a à porter un manteau trop lourd. Mais ignorer totalement la Sounnah, c’est se priver d’une boussole précieuse.
On peut prier sans elle. Mais avec elle, la prière a un autre parfum.
On peut vivre sans elle. Mais avec elle, la vie devient un peu plus alignée, un peu plus pleine.
Et si un jour vous tombez, c’est souvent elle qui vous tend la main pour vous relever. Sans juger. Juste pour vous rappeler que vous êtes capable de beauté.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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