
Que dire lors d'une naissance islam?
par Salima Bachar
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Accueillir un nouveau-né, c’est comme ouvrir un cadeau venu du ciel, un moment rempli d’une joie infinie. Dans l’islam, cet instant précieux est entouré de gestes pleins de sens et d’invocations profondes, demandant protection et bénédiction pour l’enfant.
Ces pratiques ne sont pas là par hasard. Elles rappellent la gratitude envers Allah, posent les premières pierres de la foi et ancrent l’enfant dans la communauté musulmane dès ses premiers souffles. Ce n’est pas juste un rituel, c’est une véritable étreinte spirituelle, un témoignage de la richesse et de la profondeur des traditions islamiques autour de la naissance. Une manière d’accueillir l’âme nouvelle avec amour et foi.
1. Prononcer l'Adhan dans l'oreille du nouveau-né
Le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) a posé un geste empreint de douceur et de foi envers son petit-fils Hassan. Peu après sa naissance, il a murmuré l’Adhan à son oreille droite, offrant ainsi les premiers mots de foi à son âme naissante.
Dans l'islam, cette tradition porte un poids spirituel immense. Prononcer l’Adhan dans l’oreille d’un nouveau-né n’est pas un simple rituel, c’est un message profond : dès son arrivée dans ce monde, l’enfant entend l’appel à l’unicité d’Allah (Tawhid) et à la prophétie de Muhammad.
2. Dire "Tahnik" !
Le Tahnik était pratiqué par le Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) sur ses petits-enfants et les nouveau-nés de sa communauté. Imaginez ce moment : une datte, symbole de douceur et de prospérité, adoucie entre les doigts, devient la première saveur que goûte un nouveau-né. Une tradition simple, mais chargée de spiritualité.
Ce rituel consiste à mâcher une petite portion de datte jusqu'à ce qu'elle devienne tendre, puis à frotter délicatement l'intérieur de la bouche du bébé avec. Si les dattes ne sont pas disponibles, un autre aliment sucré peut être utilisé. Ce geste n'est pas seulement symbolique, il est aussi une prière silencieuse pour la santé et la prospérité de l'enfant. Une douce introduction à la vie, teintée d'amour et de foi.
Un exemple précieux de Tahnik nous vient du Prophète lui-même. À la naissance de son petit-fils Hasan, on apporta l'enfant au Prophète (paix et bénédictions sur lui). Il prit une datte, la mâcha avec soin, puis en frotta doucement les gencives de Hasan. Un moment intime, empreint de spiritualité, un lien direct entre le cœur du Prophète et celui de son petit-fils.
Une invocation peut accompagner ce rituel sacré, murmurée dans un élan de dévotion :
"Allahumma inni as'aluka min khayriha wa khayri ma jubilat 'alayh, wa a'udhu bika min sharriha wa sharri ma jubilat 'alayh."
Traduction : "Ô Allah, je Te demande le bien de cela et le bien pour lequel il a été créé, et je cherche refuge en Toi contre le mal de cela et le mal pour lequel il a été créé."
Un geste simple, mais puissant, où la douceur d’une datte devient un lien entre le ciel et la terre.
3. Faire une invocation de bénédiction pour le nouveau-né
Les invocations du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) pour ses petits-enfants sont un trésor de tendresse et de foi. Elles portaient une prière pleine d'espoir : qu'Allah bénisse l'enfant et qu'il grandisse dans la piété. Un souhait universel, n'est-ce pas ? Voir un enfant devenir une lumière de vertu et un pilier de bien.
Bien qu'aucune formule précise ne soit rapportée pour chaque nouveau-né, les invocations du Prophète reflètent toujours une profonde connexion spirituelle.
Un exemple souvent cité dans les enseignements islamiques est le suivant :
Translittération : "Allahumma barik lahu (ou laha) wa ja'alhu (ou ja'alha) min as-saliheen."
Traduction : "Ô Allah, bénis-le (ou bénis-la) et fais de lui (ou d'elle) une personne parmi les vertueux."
Ils demandent à Allah d’accorder Sa bénédiction au nouveau-né et de guider ses pas vers une vie remplie de droiture. Imaginez la puissance de ces mots, murmurés au creux de l’oreille d’un tout-petit, un souffle d’espoir pour un avenir lumineux.
Chaque parent aspire à ce que son enfant devienne un bienfait, non seulement pour sa famille, mais pour la communauté tout entière. Ces invocations, empreintes d’amour, traduisent ce vœu universel : que la vie de l’enfant soit riche de sens, ici-bas et dans l’au-delà.
4. Prier pour la santé et la foi de l'enfant
Confier la protection de l'enfant à Allah, comme le Prophète le faisait, souligne l'importance de la prière pour sa santé et sa foi.
Un exemple spécifique d'une telle invocation, bien qu'il ne soit pas directement lié à un événement spécifique, reflète l'esprit des prières que le Prophète aurait pu faire pour les enfants. Cette invocation peut servir de modèle pour prier pour la santé et la foi d'un enfant :
- Translittération : "Allahumma a'izhu (a'izha) min sharri kulli shay'in anta akhidhun binasiyatihi. Allahumma ihfazhu (ihfazha) bima tahfazu bihi ibadakas-salihin."
- Traduction : "Ô Allah, protège-le (protège-la) du mal de tout ce que Tu tiens par le forelock. Ô Allah, garde-le (garde-la) comme Tu gardes Tes pieux serviteurs."
5. Nommer l'enfant
Le choix de noms significatifs par le Prophète pour ses proches met en lumière l'importance d'un nom béni portant une belle espérance. Lisez nos articles sur les idées de prénom fille et de prénoms garçons pour vous inspirer.
6. Aqiqah, le sacrifice en action de grâce
L'Aqiqah recommandée par le Prophète renforce les liens communautaires et souligne la gratitude envers Allah pour le don de la vie.
FAQ
Que dire à des parents musulmans pour féliciter une naissance ?
Vous pouvez dire tout simplement :
"Mabrouk pour cette belle naissance !"
"Mabrouk" signifie félicitations, bénédiction, et c’est un mot universellement joyeux. Même si vous n’êtes pas musulman, ce mot est doux à l’oreille et plein d’élégance. Vous pouvez l’accompagner d’un message plus personnel : "Que votre enfant grandisse en paix, dans la lumière et l’amour." Pas besoin d’en faire trop. L’intention compte plus que la formule.
Existe-t-il une phrase traditionnelle à dire ?
Oui, certains disent avec le sourire :
"Barak’Allahou fikoum pour ce magnifique cadeau."
Ce qui signifie : "Que la bénédiction de Dieu soit sur vous."
C’est une façon de célébrer sans emphase, de relier la joie à quelque chose de plus grand. Vous pouvez aussi dire :
"Qu’Allah bénisse ce nouveau-né et le protège tout au long de sa vie."
Mais n’oubliez jamais : si vous parlez avec sincérité, même en vos propres mots, cela touche autant qu’une formule classique.
Que signifie « Adhan » et pourquoi le fait-on à la naissance ?
L’Adhan, c’est l’appel à la prière. Dans la tradition musulmane, on le chuchote dans l’oreille droite du nouveau-né, souvent par le père ou un proche. Ce n’est pas une obligation, mais un geste symbolique fort. C’est comme offrir au bébé son premier souffle spirituel. On lui transmet la paix, la foi, la connexion. C’est une façon de dire : “Tu es accueilli, dans ce monde et dans le souffle sacré.”
Y a-t-il d’autres rituels liés à la naissance ?
Oui, il y en a plusieurs. Le plus connu est sans doute l’Aqiqah : on y sacrifie un mouton, on donne un prénom, et on partage de la nourriture avec les proches et les plus démunis. C’est un acte de générosité. Un lien entre la joie intime et la communauté. On rase aussi souvent les cheveux du bébé, symboliquement, puis on offre une aumône équivalente au poids des cheveux en argent. Mais tout cela varie selon les familles, les cultures, les sensibilités.
Est-ce qu’on offre un cadeau à cette occasion ?
Oui, et le geste a plus de valeur que le prix. On peut offrir des vêtements pour bébé, un Coran illustré pour enfant, une veilleuse en forme de lune, ou même un bijou gravé du prénom. Certains glissent une sourate dans une carte, d’autres une douce couverture ou une bracelet avec “Allah veille sur toi”. L’important est de transmettre un peu de chaleur, de protection, de beauté.
Et si je ne suis pas musulman, est-ce que je peux participer ?
Oui, mille fois oui. Vous n’avez pas besoin de connaître tous les rites pour être là, avec respect et affection. Dire “Je suis heureux pour vous, c’est un moment précieux”, ça suffit. C’est l’authenticité qui compte. Être présent, c’est déjà un cadeau.
Peut-on écrire un message dans une carte de naissance islamique ?
Bien sûr, et vous pouvez mêler vos mots à une bénédiction. Par exemple :
"Félicitations pour ce petit miracle. Que votre enfant soit une lumière dans vos vies et un apaisement pour vos cœurs. Barak Allahou fikoum."
Ou encore :
"Bienvenue à ce petit être. Qu’il grandisse avec sagesse, tendresse et foi."
Pas besoin d’en faire trop long. Quelques phrases, bien senties, valent plus qu’un discours.
Quel est le sens spirituel d’une naissance dans l’islam ?
La naissance est vue comme un don, une épreuve sacrée aussi. L’enfant ne nous “appartient” pas, il nous est confié. C’est une responsabilité pleine de douceur, un appel à l’amour vrai, patient, éducateur. Dans l’islam, le bébé naît pur, lavé de tout péché. Il est lumière. Il est promesse. Il est lien entre le visible et l’invisible. D’ailleurs, beaucoup disent que lorsqu’un enfant vient au monde, un ange se penche pour chuchoter son destin.
Peut-on offrir une prière ou une sourate pour la naissance ?
Oui, cela se fait souvent, et c’est très apprécié. Vous pouvez réciter ou offrir un verset doux comme :
“Rabbi hab li min ladounka dhouriyatan tayyibatan.”
(Seigneur, accorde-moi une descendance pure et bénie – Coran, sourate 3:38)
Ou encore écrire simplement : “Que ton enfant soit parmi les gens du bien, sous la lumière d’Allah.”
C’est un beau geste, même dans une carte, même par SMS. Cela touche, vraiment.
Une bénédiction dès les premiers instants
Dès le premier cri, le nouveau-né est accueilli avec douceur. Saviez-vous que le premier mot chuchoté à son oreille est l'adhan ? Ce sont les paroles de l’appel à la prière. Un murmure qui relie l’âme à son Créateur dès ses premières secondes. Imaginez ce moment : un calme solennel, une voix douce, un message d’amour spirituel.
L’importance de l’appel à la prière
Pourquoi cette tradition ? Elle installe un lien direct avec le divin. C’est un peu comme donner un cap à suivre, une boussole pour l’âme. Ce geste rappelle aux parents leur rôle : élever un enfant dans la foi, la bienveillance et la droiture.
Le rituel de l’aqiqah : un acte de gratitude
Quelques jours après la naissance, une fête s’organise : l’aqiqah. C’est une cérémonie simple mais pleine de sens. Vous vous demandez en quoi cela consiste ?
- Sacrifice d’un animal : généralement un mouton ou une chèvre. La viande est partagée avec les proches et les nécessiteux.
- Nommer l’enfant : ce moment est solennel. Le choix du prénom n’est pas anodin.
- Raser les cheveux du bébé : ce geste symbolise la pureté. Les cheveux sont pesés, et leur équivalent en argent est donné en aumône.
Et si on parlait des prénoms ?
Choisir un prénom, c’est un peu comme peindre un tableau. En Islam, on privilégie des prénoms porteurs de vertus : douceur, sagesse, courage. Un prénom, c’est aussi un héritage. Il raconte une histoire, rappelle des figures exemplaires.
Les 7 premiers jours : un temps sacré
En Islam, les sept premiers jours sont riches en rituels. Mais ce n’est pas qu’une question de pratiques : c’est un moment de recueillement et d’amour.
La tahnik : savez-vous que cette tradition consiste à frotter une datte mâchée sur le palais du bébé ? Ce geste doux, souvent réalisé par une personne pieuse, symbolise une bénédiction pour l’enfant.
L’aumône pour les cheveux rasés : ce geste relie pureté et générosité.
Pourquoi sept jours ? Le chiffre 7 a une résonance particulière en Islam. Sept cieux, sept tours autour de la Kaaba…
Une éducation ancrée dans la foi
Accueillir un enfant, c’est aussi une promesse : celle de l’éduquer avec amour et droiture. En Islam, chaque étape de la vie d’un enfant est guidée par des valeurs spirituelles.
La communauté : un soutien essentiel
En Islam, la naissance ne concerne pas seulement la famille proche. Elle rassemble la communauté entière. Vous avez sûrement remarqué que dans les moments importants, les proches sont toujours là, présents et solidaires.
Une spiritualité qui accompagne toute la vie
La naissance marque le début d’un chemin. Mais ce n’est que le premier chapitre. En Islam, chaque étape est ponctuée de rituels et de rappels spirituels. Chaque moment est une opportunité pour se connecter au divin.
Chaque geste, chaque prière, chaque mot tisse un lien sacré.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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