
Que peut-on mettre sur une tombe islam?
par Salima Bachar
Partagez
En Islam, les tombes sont généralement simples et modestes, reflétant les valeurs d'humilité et de respect envers les défunts. Certaines pratiques culturelles peuvent influencer ce qui est placé sur une tombe. Voici ce que l'on peut typiquement trouver sur une tombe islamique, y compris la pratique du bol d'eau :
-
Une pierre tombale avec inscription est souvent placée à la tête de la tombe. Elle peut comporter le nom du défunt, ses dates de naissance et de décès, ainsi qu'une invocation telle que "Inna Lillahi wa Inna Ilayhi Raji'un" (Nous appartenons à Allah et c'est à Lui que nous retournons). Certaines personnes ajoutent aussi des versets du Coran ou des prières pour le défunt.
-
Dans certaines cultures musulmanes, comme en Turquie, en Inde, en Iran et dans certains pays d'Afrique du Nord, il est courant de placer un bol d'eau sur la tombe. Cette pratique n'est pas universellement répandue ni prescrite dans les textes religieux islamiques, mais elle est parfois vue comme un symbole de miséricorde ou de purification. L'eau peut également servir à étancher la soif des oiseaux ou des animaux, ce qui est considéré comme une action méritoire dans l'Islam. Cette coutume, bien qu'elle puisse varier, est souvent liée à l'idée de faire preuve de miséricorde envers toutes les créatures, ce qui, dans certaines croyances, pourrait aider l'âme du défunt.
-
Outre les inscriptions sur la pierre tombale, il est courant d’ajouter un verset du Coran ou une invocation en mémoire du défunt. Cela peut être gravé sur la pierre tombale ou simplement récité lors de la visite de la tombe.
-
Bien que les décorations ostentatoires soient évitées, il est parfois acceptable de déposer des fleurs naturelles sur la tombe. Ces fleurs ne sont pas destinées à embellir la tombe, mais plutôt à exprimer des sentiments de respect et de prière. De plus, certaines personnes peuvent planter des arbustes ou de petites plantes autour de la tombe pour symboliser la continuité de la vie.
-
Simples pierres ou galets : ces éléments ne sont pas décoratifs, mais servent à marquer l'emplacement de la tombe de manière sobre.
La tombe en Islam : quand le silence parle pour le cœur
Pas de marbre imposant. Pas de dorures, de statues ou d’enluminures. Juste un morceau de terre, une pierre discrète, parfois même rien. En Islam, la tombe ne joue pas à qui brillera le plus. Elle reste humaine, humble, directe, presque nue. Parce que dans cette nudité, il y a une vérité : la vie passe, l’âme reste.
Une simplicité choisie, pas une absence
Ce n’est pas un oubli, ni un manque de moyens. C’est un choix de foi. L’islam insiste : la mort n’est pas un spectacle. Ce n’est pas un tableau à décorer. La tombe devient alors un rappel, pas une vitrine. On y dépose le défunt comme on refermerait une lettre confiée à Dieu. En douceur. Sans fioritures. Juste l’essentiel.
Un corps lavé. Enveloppé de blanc. Une prière. Puis la terre, doucement.
Il y a dans ce rituel une tendresse presque animale. Comme si la terre elle-même venait enlacer celui ou celle qui retourne à elle. Pas besoin d’en faire des tonnes. La modestie suffit.
Le bol d’eau : geste d’amour ou folklore ?
Dans certains pays, on voit un petit bol rempli d’eau posé près de la tombe. Une goutte pour les oiseaux. Une offrande pour les vivants. Un geste, pas une obligation. Aucune prescription religieuse ne l’exige. Mais parfois, les traditions s’invitent à la table du sacré.
Est-ce mal ? Pas forcément. Tant qu’on ne le confond pas avec une règle divine. Tant qu’on ne juge pas celui qui n’en met pas. Ce petit bol devient alors un clin d’œil d’amour, un souvenir liquide, une main tendue vers ce qui n’est plus là.
Mais la foi islamique, elle, reste claire : pas de surcharge. Pas de monuments. Le Prophète lui-même a dit : “Ne prenez pas ma tombe pour un lieu de fête.” C’est dit. Et c’est fort.
Une pierre, parfois. Une orientation, toujours.
Ce qui compte, ce n’est pas le granit. C’est l’intention. En islam, la tombe est orientée vers la Mecque. Même dans la mort, on garde le cap. C’est comme une boussole invisible pour l’âme. Une direction pleine de sens.
La pierre posée au bout n’est là que pour marquer un lieu de prière. Pas un monument. Juste un repère. Comme un phare discret dans la nuit du souvenir. Certains y inscrivent le nom. D’autres laissent la nature faire son travail. Dans tous les cas, l’important reste le respect.
Pour les vivants : un rappel, pas un décor
Une tombe musulmane n’est pas là pour impressionner. Elle est là pour rappeler. Rappeler que la vie est courte, que l’essentiel est ailleurs. Et ça, franchement, ça bouscule. Dans nos sociétés qui cherchent à tout graver, tout montrer, cette sobriété détonne.
Mais elle repose. Elle pose aussi des questions. Est-ce qu’on vit vraiment ? Est-ce qu’on oublie pas, parfois, que le plus fort n’est pas ce qu’on laisse sur pierre, mais ce qu’on transmet en silence ?
Les cimetières musulmans : lieux de passage, pas de parade
Pas de mausolées. Pas de portraits. Les cimetières musulmans ressemblent souvent à des jardins sans luxe, où chaque tombe se fond dans les autres. On s’y promène doucement. On lit une sourate. On parle à voix basse. Et surtout, on se souvient.
De quoi ? D’un rire. D’un regard. D’une main qui préparait le thé. Parce que la tombe ne garde pas tout. Elle signale juste un départ. L’amour, lui, continue ailleurs.
En Islam, la simplicité est au cœur des pratiques funéraires, et les tombes doivent refléter cette modestie.
Bien que certaines coutumes locales, comme le bol d'eau, puissent s'ajouter à ces pratiques, elles ne sont pas universelles ni obligatoires. L'essentiel reste de montrer du respect pour le défunt tout en suivant les principes islamiques de sobriété et d'humilité.