Quelles recettes traditionnelles pour le Mawlid Nabawi 2025?
par Salima Bachar
Partagez
Le Mawlid Nabawi, célébration de la naissance du Prophète Muhammad, est une fête spirituelle marquée par des moments de prière, de réflexion, et de partage en famille ou entre amis. Cette fête, célébrée par des millions de musulmans à travers le monde, s'accompagne de plats emblématiques qui varient selon les cultures et les traditions. Qu'il s'agisse de friandises sucrées ou de plats plus consistants, la nourriture occupe une place centrale dans cette fête. Voici un tour d’horizon des recettes traditionnelles que vous pourrez préparer pour célébrer le Mawlid Nabawi 2025.
1. Assida (Tunisie) : une douceur réconfortante
Ingrédients : semoule, beurre, miel, eau de rose.
En Tunisie, l'Assida est incontournable pour le Mawlid. Ce dessert, à base de semoule, est souvent servi avec du beurre fondu et du miel, créant ainsi un mélange riche et réconfortant. Préparée à la manière d'une bouillie sucrée, elle est consommée chaude et symbolise la simplicité et la générosité des repas partagés en famille.
Astuce : pour un parfum plus subtil, ajoutez quelques gouttes d’eau de rose, un ingrédient très prisé dans la cuisine tunisienne.
2. Halwa el Mouled (Égypte) : la gourmandise des fruits secs
Ingrédients : graines de sésame, amandes, noisettes, sucre, sirop de glucose.
En Égypte, le Mawlid est souvent associé à la dégustation de la Halwa el Mouled, une confiserie à base de fruits secs, graines de sésame et sirop de glucose. Les sucreries sont souvent présentées sous forme de barres ou de petits cubes, et chaque bouchée est un concentré de saveurs sucrées et croquantes. Cette douceur est un véritable festin pour les amateurs de fruits secs.
Astuce : mélangez amandes, noisettes et graines de sésame pour varier les textures.
3. Zlabia (Algérie, Tunisie, Maroc) : la friandise croustillante
Ingrédients : farine, eau, sucre, miel, huile de friture.
La Zlabia est une pâtisserie frite, trempée dans un sirop de miel ou de sucre. Sa texture croustillante à l'extérieur et fondante à l'intérieur en fait un incontournable des festivités dans plusieurs pays du Maghreb. Qu'elle soit en forme de spirale ou de bâtonnets, cette sucrerie est irrésistible lors des fêtes religieuses comme le Mawlid.
Astuce : laissez reposer la pâte avant de la frire pour obtenir une texture plus légère et aérienne.
4. Sohan Papdi (Inde, Pakistan) : un nuage de douceur
Ingrédients : farine de pois chiche, ghee (beurre clarifié), sucre, eau de rose, pistaches, amandes.
Au Pakistan et en Inde, la douceur du Sohan Papdi ravit les papilles pendant le Mawlid. Cette friandise légère et friable est composée de farine de pois chiche, de ghee et de sucre, et parsemée de pistaches et d'amandes pour apporter une touche croquante. Chaque morceau fond dans la bouche, offrant un contraste parfait entre la légèreté de la texture et la richesse du goût.
Astuce : ajoutez une touche de cardamome pour un parfum délicatement épicé.
5. Mrouzia (Maroc) : l'agneau aux saveurs sucrées
Ingrédients : viande d'agneau, miel, amandes, raisins secs, cannelle, curcuma.
La Mrouzia est un plat marocain traditionnel qui mêle subtilement le sucré et le salé. Ce ragoût d’agneau, cuit lentement avec du miel, des amandes et des raisins secs, est parfumé de cannelle et de curcuma, donnant une richesse aromatique à chaque bouchée. Souvent réservé aux grandes occasions comme le Mawlid, ce plat est un véritable festin à partager.
Astuce : pour un contraste de textures, ajoutez des amandes grillées juste avant de servir.
6. Harissa sucrée (Tunisie) : le goût de la tradition
Ingrédients : semoule, amandes, sucre, eau de rose, eau de fleur d’oranger.
Ne confondez pas cette Harissa avec la pâte épicée ! En Tunisie, la Harissa sucrée est un dessert à base de semoule, souvent garni d’amandes et parfumé à l’eau de rose ou de fleur d’oranger. Ce gâteau est un incontournable des fêtes religieuses, offrant une douceur riche en saveurs.
Astuce : pour un goût plus authentique, utilisez de l’eau de fleur d’oranger fraîche pour parfumer la pâte.
7. Luqaimat (Moyen-Orient) : petites bouchées dorées
Ingrédients : farine, yaourt, levure, sucre, miel, cardamome.
Les Luqaimat sont de petites boules de pâte frites et imbibées de sirop de miel. D’origine moyen-orientale, ces douceurs dorées sont croustillantes à l'extérieur et moelleuses à l'intérieur. Très populaires pendant le Mawlid, elles sont souvent servies avec une pincée de cardamome, qui leur apporte un arôme unique.
Astuce : trempez-les directement dans le miel après les avoir frites pour un enrobage sucré parfait.
8. Kebda Mchermla (Algérie) : un plat épicé pour les amateurs de saveurs fortes
Ingrédients : foie de veau, ail, coriandre, cumin, huile d’olive, citron.
Pour ceux qui préfèrent les plats salés, la Kebda Mchermla est une spécialité algérienne à base de foie de veau mariné. Ce plat est préparé avec des épices comme le cumin et l'ail, et relevé par une touche de citron. Parfait pour ceux qui cherchent une alternative aux plats sucrés pendant les festivités.
Astuce : pour plus de tendreté, laissez mariner le foie plusieurs heures avant la cuisson.
9. Baklava (Turquie, Balkans) : l’incontournable des fêtes
Ingrédients : pâte filo, noix, pistaches, sirop de sucre, miel.
La Baklava est une pâtisserie feuilletée imbibée de sirop sucré et farcie de noix ou de pistaches. Originaire de Turquie et des Balkans, ce dessert est souvent préparé pour les grandes occasions, y compris le Mawlid. Chaque bouchée allie le croustillant de la pâte filo et la douceur du sirop, en faisant un dessert incontournable.
Astuce : utilisez du beurre fondu entre chaque feuille de pâte filo pour une texture croustillante parfaite.
10. Mahalabiya (Moyen-Orient) : un dessert crémeux et léger
Ingrédients : lait, fécule de maïs, sucre, eau de rose, pistaches.
La Mahalabiya est un dessert traditionnel crémeux, souvent servi après un repas copieux. Fait à base de lait et de fécule de maïs, ce flan parfumé à l’eau de rose est garni de pistaches concassées. Très populaire au Moyen-Orient, c’est un dessert léger et rafraîchissant, idéal pour clore les festivités du Mawlid.
Astuce : ajoutez une touche d’eau de rose pour sublimer la saveur du flan.
Quelles recettes traditionnelles pour le Mawlid Nabawi ?
Le Mawlid Nabawi, ce n’est pas juste une date sur le calendrier lunaire. C’est une chaleur qui revient chaque année, comme un rayon doux qui glisse entre les jours ordinaires. C’est la naissance du Prophète Muhammad, paix et bénédictions sur lui. Et dans de nombreux foyers du monde musulman, cette commémoration passe aussi... par la cuisine.
Parce qu’on ne fête pas sans partager. Et on ne partage pas sans nourrir. Ce jour-là, les fourneaux reprennent leur souffle sacré. On y prépare des plats remplis d’histoire, de gestes transmis, d’épices racontées. Et dans chaque bouchée, une intention : honorer, remercier, transmettre.
Alors non, il n’existe pas une seule recette du Mawlid. Il y en a des dizaines. Par pays. Par région. Par maison. Et souvent, même à quelques rues près, on ne fait pas tout à fait la même chose. Mais c’est ce qui rend ça beau : cette diversité qui ne divise pas, mais multiplie la douceur.
Que cuisine-t-on au Maghreb pour le Mawlid ?
On commence souvent par une ambiance. Un parfum. Celui du beurre fondu, de l’amande, de la cannelle. Au Maroc, en Algérie, en Tunisie, ce jour-là, les cuisines s’emplissent de sons calmes et de marmites qui murmurent.
Dans de nombreuses familles marocaines, on prépare le Rfissa, un plat généreux à base de msemen déchiré, de poulet, de lentilles, et d’un bouillon parfumé à la fenugrec. Ça colle un peu aux doigts, mais ça reste longtemps dans le cœur.
En Algérie, on voit souvent revenir le Tamina. C’est sucré, réconfortant, presque tendre. De la semoule grillée, du miel, du beurre. Pas besoin d’un grand festin : juste de quoi rappeler la douceur de la naissance.
Et en Tunisie, les cuillères plongent dans un Assidat Zgougou. Une crème sombre et parfumée, faite à base de graines de pin d’Alep, nappée de crème et décorée comme un bijou. C’est unique. C’est ancestral. C’est presque poétique.
En Égypte, qu’est-ce qui mijote pour le Mawlid ?
Ah, l’Égypte ! Là-bas, le Mawlid Nabawi, c’est un événement joyeux, populaire, coloré. Les rues se parent de guirlandes. Les enfants reçoivent des figurines de sucre. Et dans les foyers, on ressort les moules. On prépare des douceurs simples, mais symboliques.
Il y a les halawet el moulid : des confiseries à base de sésame, de pois chiches, de cacahuètes caramélisées, coupées en carrés ou en losanges. On les emballe joliment, on les offre, on les distribue. On les croque aussi, évidemment.
Mais ce qui touche le plus, c’est que même dans les quartiers les plus modestes, on trouve toujours de quoi faire un petit plateau de sucreries. C’est un geste d’amour. Un geste de joie. Une tradition qui dit “on n’oublie pas, on se souvient, on fête.”
Et dans les pays d’Afrique de l’Ouest ?
Au Sénégal, en Mauritanie, au Mali, le Mawlid prend une autre teinte, une autre cadence. On l’appelle souvent le Gàmmu, et il peut durer plusieurs jours. Les familles, les confréries, les voisins se rassemblent pour chanter, réciter, prier ensemble.
Et côté cuisine ? C’est le thiéré mboum qui revient souvent. Un couscous de mil, humble et symbolique, souvent accompagné de viande, de légumes, ou de sauce sucrée. Le plat circule de main en main. Il n’a pas besoin d’être compliqué. Juste fait avec l’intention de donner.
Il y a aussi le fondé : de petites boules de mil ou de riz, nappées d’une crème sucrée au lait caillé. C’est frais, doux, rassurant. Comme un baume.
Le plus marquant, ce n’est pas tant ce qu’on mange, mais comment on le donne. Les enfants passent de maison en maison. Les plateaux voyagent. Il y a des voix, des mains, des regards. C’est vivant. C’est collectif.
Est-ce qu’on doit cuisiner ce jour-là ?
Il n’y a pas d’obligation. Pas de “il faut”. Juste une envie de marquer le coup, de faire place à un moment un peu sacré. Et si on le fait par la cuisine, c’est parce que les odeurs restent longtemps après les mots. Elles s’impriment dans la mémoire. Elles parlent au cœur.
Mais on peut aussi juste acheter une douceur, la partager, l’offrir à un voisin, à un collègue. L’esprit du Mawlid, c’est la générosité dans les gestes simples.
Une datte farcie, une part de gâteau, un bol de lait parfumé à la fleur d’oranger… parfois, ça suffit. Ce qui compte, c’est le souffle qu’on y met.
Est-ce qu’il y a une recette universelle du Mawlid ?
Non. Et c’est tant mieux. Le Prophète lui-même n’a jamais fixé un menu pour célébrer sa naissance. Et cette liberté, c’est un trésor. Ça veut dire qu’on peut créer, adapter, inventer. Avec sincérité.
Alors oui, il y a des traditions. Des plats qui reviennent, qui réconfortent, qui rassemblent. Mais on a aussi le droit de cuisiner ce qu’on aime, ce qu’on veut transmettre. Un tajine doux, une soupe qui réchauffe, un pain fait maison, même un gâteau d’aujourd’hui.
L’essentiel, c’est que ce repas ait une intention claire : faire du bien, relier, évoquer la paix. Que ce soit à travers une semoule fine ou un entremets moderne, peu importe. Ce qui compte, c’est le cœur qui sert.
Et pour ceux qui vivent loin de leur culture ?
C’est là que les recettes deviennent encore plus précieuses. Elles ne sont plus juste une affaire de goût. Elles deviennent des racines portables. Une manière de dire : “je n’ai peut-être pas ma grand-mère à côté, mais je peux faire comme elle. Juste une fois.”
Ce jour-là, même à des milliers de kilomètres, on peut allumer le feu, sortir la cannelle, griller une poignée de semoule, faire fondre du miel. C’est comme ouvrir une petite fenêtre vers l’enfance, vers les ancêtres, vers la maison qu’on a quittée.
Et si on ne sait pas faire ? On apprend. On appelle. On cherche une vidéo. On improvise. Même ratée, la recette reste un acte de mémoire.
Pourquoi les recettes du Mawlid touchent autant ?
Parce qu’elles ne sont jamais qu’une question de cuisine. Elles parlent de transmission, de lien, de lumière. Et elles arrivent dans une période où l’on cherche à ralentir, à revenir à l’essentiel.
Préparer une Tamina, c’est dire à ses enfants “regarde, c’est comme ça qu’on faisait chez nous”. Offrir une halawa, c’est tendre la main à quelqu’un sans rien attendre. Partager un plat de couscous ou de riz, c’est se rappeler que tout seul, c’est trop sec.
Alors oui, ces recettes ont une âme. Elles n’ont pas besoin de dressage Instagram. Juste de chaleur. Et cette chaleur-là, on la sent longtemps après le repas.
Le Mawlid Nabawi est une belle occasion de se rassembler autour de plats traditionnels, chaque recette apportant une touche unique à cette célébration spirituelle. Que vous prépariez des sucreries comme la Zlabia ou des plats plus consistants comme la Mrouzia, l'essentiel est de partager ces moments avec vos proches dans la joie et la convivialité. Bonne fête du Mawlid à tous, que cette journée soit remplie de bénédictions et de bonheur !
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
📮 Un mot doux, une question, un souvenir à partager ?
Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com