
Rêver de son grand-père islam: quelle signification?
par Salima Bachar
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Ce regard qui reste même après le réveil
On ouvre les yeux. Le plafond est flou. Le cœur bat un peu trop vite. Dans la tête, une image encore chaude : le grand-père. Là, dans un coin du rêve, comme posé doucement. Il ne parle pas toujours. Mais il regarde. Il est là. Présent, solide, comme il l’a toujours été. Et dans ce silence, une question naît presque aussitôt : pourquoi lui ? pourquoi cette nuit ? Ce n’était pas un rêve comme les autres.
En Islam, rêver n’est pas anodin. Ce n’est pas une boucle de souvenirs aléatoires qu’on rejoue la nuit. C’est un langage. Oui, un vrai langage. Subtil, mystérieux, parfois flou… mais chargé. Les rêves peuvent venir de plusieurs sources : du nafs (l’ego), du Shaytan (pour embrouiller l’âme), ou… directement d’Allah. Là, on ne parle pas de simples images. On parle de signes. Et quand un ancêtre apparaît, en particulier un grand-père, ce n’est jamais neutre.
Grand-père vivant ou décédé : attention à ce détail
Ça change tout. Vraiment. Si votre grand-père est toujours vivant, le rêve vous parle peut-être de lien, de respect, d’un besoin de transmission. Il se pourrait que votre âme réclame ce regard ancien, cette force tranquille qu’on oublie parfois dans nos vies trop rapides. Peut-être que vous vous éloignez de certaines valeurs, et que ce rêve vient doucement taper à la porte.
Mais si votre grand-père est décédé ? Là, on entre dans un territoire plus profond. Plus spirituel. En Islam, lorsqu’un défunt apparaît dans un rêve, on ne le considère pas forcément comme une illusion. Il se peut — et cela est reconnu dans la tradition — qu’il vienne réellement vous voir. Oui, vous lirez bien cette phrase : les morts peuvent apparaître avec une mission, un message, une présence bien réelle.
Ibn Sirin et les morts qui parlent en silence
Ibn Sirin, l’un des plus grands interprètes musulmans des rêves, insistait : tout est dans les détails. Un grand-père souriant, serein, bien habillé ? C’est souvent bon signe. Cela indique qu’il est dans un état de paix. Que sa tombe est lumière. Et peut-être… qu’il pense à vous. Que vous lui manquez. Ce genre de rêve est une miséricorde. Une caresse dans la nuit.
Mais s’il vous paraît triste, fatigué, silencieux ou fuyant, il se pourrait qu’il ait besoin de vous. De vos prières. De votre dou'a. De sourates récitées pour lui. Une aumône, peut-être. Juste une pensée. Une main levée discrètement après la prière. Ce n’est pas spectaculaire. Mais c’est puissant. Et si on rêve qu’il pleure ? Là, c’est encore plus fort. Il est possible qu’il soit dans un état d’attente. Qu’il vous demande, sans mots, d’agir pour lui. Une sorte de pont entre les mondes.
Que fait-il dans le rêve ? Observez chaque geste
Est-ce qu’il vous tend un objet ? Est-ce qu’il vous serre dans ses bras ? Est-ce qu’il vous emmène quelque part ? Dans les rêves, chaque geste compte comme un verset. Un pain donné, c’est une subsistance transmise. Un vêtement, une protection spirituelle. Un verre d’eau, une bénédiction ou un besoin de purification. Ce n’est jamais au hasard. Même un simple geste du regard peut avoir du poids. Et parfois, vous n’entendez rien, mais vous ressentez tout.
Et si vous êtes enfant dans le rêve ? Ou si c’est lui qui redevient jeune ? Là encore, le rêve vous parle d’un retour aux origines, d’un besoin de renouer avec vos racines. D’un appel à revenir à l’essentiel. À ce qui ne se marchande pas. À ce qui ne meurt pas.
Rêver d’un défunt en Islam : un pont sacré
Dans le Coran, le rêve est déjà là. L’histoire du Prophète Youssouf en est remplie. Le roi rêve. Youssouf interprète. Et les événements réels suivent ce que le rêve annonçait. Ce n’est pas de la magie. C’est une langue divine. Et rêver d’un défunt en Islam, ce n’est pas une superstition qu’on raconte au hammam. C’est un événement intérieur. Un passage. Une visite.
Certains savants disent que lorsque l’on voit un mort en rêve et qu’il ne dit rien, cela signifie souvent que c’est à vous de parler. De prier. De faire un acte en son nom. Il ne vient pas pour bavarder. Il vient pour rappeler. Doucement. Comme un souffle sur la nuque. Ou comme une main invisible posée sur l’épaule.
Et le lendemain, que faire ?
Ne pas tout raconter à n’importe qui. En Islam, il est recommandé de ne partager un bon rêve qu’avec une personne sage et digne de confiance. Pas besoin de publier ça sur les réseaux avec des émojis. Le rêve, c’est sacré. C’est secret. Et c’est souvent très intime. Si le rêve est beau, dites alhamdulillah. Si le rêve est pesant ou trouble, crachez symboliquement trois fois à gauche (sans postillons, hein), demandez protection à Allah, et n’en parlez pas. Simple. Profond. Pas besoin d’en faire un drame. Le rêve, c’est aussi une question de protection spirituelle.
Et si c’était un message pour votre propre chemin ?
Il arrive que le rêve du grand-père ne parle pas du grand-père. Oui, c’est possible. Il parle de vous. De votre vie. De votre ligne de conduite. Parfois, c’est un rappel discret à l’ordre. Un coup de frein. Un appel à revenir à la prière, à la sincérité, au calme. Ou à quelque chose que vous êtes en train d’oublier. Les ancêtres dans les rêves sont parfois des panneaux, pas des personnages.
Peut-être aussi que ce rêve vous prépare à un changement. Une décision à prendre. Une rupture à digérer. Un pardon à donner. Et dans tout ça, le grand-père vient jouer le rôle de gardien du seuil. Il ne fait rien, mais sa présence vous pousse à réfléchir.
Sensorialité : et si le corps se souvenait plus que la tête ?
Là, on sort un peu du cadre strict des interprétations classiques. Mais c’est réel. On se réveille, et quelque chose reste dans le corps. Une odeur de thé noir. Un bruit de canne qui tape sur le sol. Une sensation de chaleur ou de froid. Ce sont des empreintes spirituelles. Des petits cailloux laissés dans la nuit. Le rêve a parlé, et le corps a entendu.
Et parfois, ce rêve déclenche une envie irrépressible : relire un verset. Réciter Al-Fatiha. Appeler la famille. Regarder une vieille photo. C’est là que le rêve devient action. Et que le souvenir devient lien vivant.
Questions fréquentes sur les rêves de grand-père ou de grand-mère en Islam
Que signifie rêver de son grand-père décédé en islam ?
Quand on rêve d’un grand-père décédé, la sensation est souvent étrange. Un mélange d’absence et de présence. En Islam, cela peut vouloir dire qu’il vient vous saluer. Ou vous rappeler quelque chose. Si dans le rêve il est paisible, bien habillé, souriant… c’est souvent le signe qu’il repose en paix. Mais s’il paraît triste, malade, ou silencieux, il se peut qu’il attende vos prières. Une dou’a, une aumône, une sourate récitée en son nom. Ce type de rêve, ce n’est pas un hasard. C’est un pont discret entre deux mondes.
Et rêver de sa grand-mère en islam, c’est pareil ?
Pas tout à fait. La grand-mère porte souvent une symbolique plus douce, plus enveloppante. Rêver de sa grand-mère décédée en islam peut évoquer un besoin de réconfort, une envie de revenir à la chaleur du foyer, aux racines. Si elle vous parle, vous sourit, ou vous serre dans ses bras, c’est parfois une façon pour l’âme de se rappeler d’où elle vient. Mais comme pour le grand-père, si la grand-mère semble triste ou distante, cela peut indiquer une invitation à prier pour elle, à penser à elle autrement que par la nostalgie.
Rêver d’un défunt en islam, est-ce toujours un message ?
Pas forcément… mais souvent, oui. Il y a dans l’Islam cette idée que les morts peuvent “visiter” les vivants par les rêves. S’ils y apparaissent de manière claire, calme, cohérente, cela peut être un rêve véridique (ru’ya saliha). Il peut s’agir d’un rappel, d’un conseil, ou même d’une validation. Mais attention : si le rêve est confus, angoissant, flou ou absurde… il peut venir de Shaytan. Dans ce cas, on ne s’y attarde pas. On se protège, on l’oublie, et on passe à autre chose.
Peut-on rêver d’un grand-père ou d’une grand-mère qu’on n’a jamais connue ?
Oui, et ça surprend. Il arrive qu’on rêve d’un ancêtre jamais croisé. Ni vivant. Ni en photo. Et pourtant, dans le rêve… on sait que c’est lui ou elle. Comme une certitude dans la poitrine. Dans la spiritualité islamique, ces rêves peuvent être liés à une transmission invisible, à une lignée qui cherche à se dire. L’âme reconnaît parfois ce que la mémoire n’a jamais connu. Et si le message est doux, ou mystérieux, cela vaut peut-être le coup de faire une sadaqa en leur nom. Juste au cas où.
Est-ce un bon ou un mauvais signe de rêver de ses grands-parents ?
Ni l’un ni l’autre. Le rêve n’est pas là pour “annoncer du malheur” ou “prédire l’avenir” comme une boule de cristal. En Islam, rêver de son grand-père ou de sa grand-mère, vivant ou non, est surtout une porte ouverte sur une réflexion intérieure. C’est l’occasion de se poser, de se souvenir, de prier… et peut-être de revoir ses priorités. Ce qui compte, ce n’est pas le rêve en soi, mais ce qu’il réveille chez vous. Un conseil, un sentiment, une envie d’agir. Et ça, c’est déjà beaucoup.
Faut-il raconter son rêve à quelqu’un ?
Pas toujours. Si le rêve est bon, on peut le raconter à une personne de confiance. Quelqu’un qui a du cœur, et de la pudeur. Mais si le rêve vous trouble, vous pèse ou vous effraie, mieux vaut le garder pour vous. Le Prophète Muhammad (paix sur lui) a conseillé de cracher symboliquement trois fois à gauche, de demander protection à Allah, et de ne pas chercher à l’interpréter. Le rêve, c’est comme un fruit fragile : il peut nourrir, mais il peut aussi tourner. Il faut savoir à qui on le montre.
Et si je rêve souvent de ma grand-mère ou de mon grand-père ?
Ça mérite attention. Pas forcément panique, mais écoute. Une récurrence peut indiquer un attachement profond. Une parole non dite. Un acte à poser. Peut-être que vous avez laissé quelque chose en suspens. Peut-être que leur souvenir reste pour une bonne raison. Dans le doute, récitez quelques versets, donnez une petite aumône, faites un vœu discret dans votre cœur. Et observez ce que cela change en vous.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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