Sourat 3 verset 139: explication et interprétation

Sourat 3 verset 139: explication et interprétation

par Salima Bachar

Le verset 139 de la Sourate 3 est un doux rappel que, même dans l’adversité, il est possible de trouver la force et la paix intérieure. En abordant les défis de la vie, ce verset enseigne que la confiance en Allah doit primer sur le désespoir. 

 

Quelle interprétation pour le verset 139 de la Sourate Al-Imran (Sourate 3) du Coran?

"Ne faiblissez donc pas et n'appelez pas à la paix alors que vous êtes les plus hauts, qu'Allah est avec vous, et qu'Il ne vous frustrera jamais [du mérite] de vos actions" (Coran 3:139)

Ce verset fait partie d'un passage plus large dans lequel Allah exhorte les croyants à être fermes et inébranlables dans leur foi, en particulier lors des moments de confrontation avec les ennemis de l'islam. 

  1. Ne faiblissez donc pas : ce verset rappelle aux croyants de ne pas fléchir, de ne pas montrer de faiblesse ou de découragement face aux difficultés et aux épreuves. Il les encourage à rester forts et déterminés dans leur foi et dans leur lutte pour la justice.

  2. N'appelez pas à la paix alors que vous êtes les plus hauts : ce passage souligne que les croyants ne doivent pas rechercher une paix compromise ou une capitulation face à l'oppression ou à l'injustice. Ils ne doivent pas céder à la peur ou à l'intimidation, mais plutôt rester fermes et défendre leurs droits et leurs principes.

  3. Qu'Allah est avec vous : ce verset rappelle aux croyants qu'Allah est toujours présent et les soutient dans leur lutte. Ils ne sont pas seuls, car Allah est de leur côté, les guidant, les protégeant et leur accordant Sa faveur.

  4. Il ne vous frustrera jamais [du mérite] de vos actions : cela souligne la promesse divine que les actions justes et sincères des croyants ne seront jamais vaines ou sans récompense. Allah ne frustrera pas les efforts des croyants et récompensera leur engagement et leur persévérance.

Sourate 3, verset 139 : un souffle d’espoir pour les cœurs éprouvés

"Ne vous laissez pas abattre. Ne vous attristez pas. Vous êtes les plus hauts, si vous êtes croyants."
(Sourate Âl-Imrân, verset 139)

Ce verset, court mais percutant, est comme une main posée sur l’épaule. Un souffle venu d’ailleurs. Il parle à ceux qui tombent. À ceux qui doutent. À ceux qui, un jour, se sont sentis écrasés, humiliés, vidés. Oui, ce verset-là… il sait ce que c’est de lutter.

Et surtout, il dit qu’on peut se relever. Encore. Toujours.

Un contexte de bataille, une leçon universelle

Ce verset a été révélé après la bataille d’Uhud. Un moment dur. Très dur. Les compagnons du Prophète ﷺ, pleins de foi mais humains, y ont connu la défaite. Des blessures, des pertes, des doutes. Un vertige. Presque un goût d’abandon.

Et dans ce moment de chaos, une parole divine descend. Simple. Directe. Rassurante.

"Ne vous laissez pas abattre."
Le mot utilisé en arabe est "tahînû", qui évoque l’idée de faiblesse intérieure. Comme un cœur qui se fissure, une âme qui fatigue.

Et juste après : "Ne vous attristez pas.""la tahzanû". C’est plus qu’un conseil, c’est presque un câlin divin. Un appel à la dignité spirituelle.

Parce que oui, la douleur existe. Mais elle n’a pas à nous définir.

"Vous êtes les plus hauts" : mais comment ?

À première vue, cette phrase pourrait paraître étrange. Les plus hauts ? Alors qu’ils viennent de perdre ? Alors que tout semble contre eux ? Oui. Justement. Parce que la grandeur, ici, n’a rien à voir avec les chiffres, les victoires visibles ou les applaudissements.

La vraie élévation, c’est celle du cœur. Celle de la foi qui résiste. Celle de l’être qui se tient debout malgré les larmes.

"Vous êtes les plus hauts si vous êtes croyants." Voilà la clé. Tout repose sur ce "si". L’élévation n’est pas garantie. Elle n’est pas donnée. Elle se vit. Elle se choisit. Elle se construit dans le silence des douleurs et dans la constance de la foi.

Une lumière pour les jours sombres

Ce verset traverse les siècles avec une puissance intacte. Il s’adresse aussi bien aux combattants qu’aux cœurs brisés par la vie.

À celle qui a tout donné dans un couple qui s’effondre.
À celui qui n’a plus goût à rien après avoir tout perdu.
À l’adolescent qui doute de sa valeur.
À la mère qui pleure en secret.
À tous ceux qui traversent des tempêtes.

Ce verset est un murmure d’espoir. Une promesse discrète. Une force douce mais tenace.

L’honneur intérieur, ce trésor invisible

Être "le plus haut", ce n’est pas faire le buzz. Ce n’est pas avoir toujours raison, ni briller aux yeux du monde. C’est garder son humanité quand tout pousse à la perdre. C’est continuer à faire le bien, même quand ça ne rapporte rien. C’est refuser de répondre au mal par le mal. C’est avoir la foi, non pas comme une étiquette, mais comme un ancrage. Une direction. Une lumière intérieure.

Et ce verset nous le rappelle, avec tendresse mais fermeté : ne baissez pas la tête.

Pourquoi ce verset touche tant ?

Parce qu’il ne nie pas la souffrance. Il ne la ridiculise pas. Il ne dit pas "ce n’est rien". Il dit : "Oui, c’est dur. Mais ce n’est pas fini."

Il reconnaît la tristesse, mais refuse qu’elle devienne une prison. Il voit la chute, mais propose la main pour se relever.

Il nous rappelle que l’honneur n’est pas toujours là où on le croit. Et que même au fond du gouffre, on peut encore être noble.

Et dans nos vies d’aujourd’hui ?

On n’est peut-être pas sur un champ de bataille. Mais la vie, parfois, en a le goût. Trahisons. Injustices. Peurs. Pressions. Solitude. Les coups pleuvent, et le cœur s’use.

Et dans ce monde ultra-connecté, on se sent parfois dévitalisé. Comme vidé de sens. Ce verset revient alors comme une boussole. Il nous redit que la grandeur ne se mesure pas à nos réussites visibles, mais à notre foi dans les épreuves.

Même quand tout va mal.
Même quand on doute.
Même quand on pleure dans le noir.
Surtout là, en fait.

Un verset à garder près du cœur

Certains le récitent chaque matin. D’autres l’écrivent sur un post-it. Il y a des versets qui deviennent des compagnons de route. Celui-ci en fait partie. Il répare. Il élève. Il murmure qu’on est capable, qu’on vaut quelque chose. Et surtout… qu’on n’est pas seul.

Parce que Dieu voit. Dieu sait. Et Dieu rappelle à travers ces mots, sublimes et simples : la foi vous rend invincibles, même en apparence perdants.

FAQ : Sourate 3, verset 139 – Tout ce que vous devez savoir

Quel est le message principal du verset 139 de la sourate 3 ?
Ce verset invite à rester debout malgré les épreuves. Il rappelle qu’il y a de la grandeur dans la foi, même quand on traverse l’échec ou l’injustice. Une sorte de rappel à l’ordre… du cœur.

Pourquoi ce verset a-t-il été révélé ?
Il a été révélé après la bataille d’Uhud, où les musulmans ont subi une défaite. Ce verset est arrivé comme un pansement spirituel, pour ne pas sombrer, pour garder la tête haute malgré tout.

Que signifie “Vous êtes les plus hauts” dans ce contexte ?
Cela ne parle pas d’orgueil ou de supériorité sociale. Cela signifie que la foi donne de la hauteur intérieure. Une forme d’élévation qui ne dépend ni des victoires, ni des chiffres.

À qui s’adresse ce verset aujourd’hui ?
À toutes les personnes blessées, épuisées, mais croyantes. Celles qui traversent des moments durs et qui ont besoin de se rappeler que leur dignité reste intacte. Même dans le silence. Même dans l’échec.

Est-ce que ce verset peut être récité comme invocation ?
Oui, beaucoup de croyants l’utilisent pour se rebooster spirituellement. Le réciter ou le méditer peut aider à se relever, à retrouver confiance. C’est un verset porte-lumière.

Peut-on l’utiliser dans un rituel de protection ou de guérison intérieure ?
Absolument. Il peut être lu en moment de doute, de chagrin, ou de perte d’estime. L’allier à l’allumage d’une bougie peut renforcer l’effet symbolique. Une lumière qui éclaire le dedans.

Pourquoi ce verset est-il si souvent cité ?
Parce qu’il parle à tous les cœurs cabossés. Il ne juge pas. Il ne minimise pas la douleur. Il rappelle doucement que la foi est une force tranquille, souvent plus puissante que les circonstances.

Quel lien entre ce verset et le rituel de la bougie ?
Allumer une bougie pendant qu’on médite ce verset, c’est un peu comme poser sa douleur dans la lumière. C’est un acte de paix. Un geste sacré pour se rappeler qu’on vaut encore quelque chose, même après la chute.

Ce verset a-t-il un impact sur le moral ?
Clairement. Il reconnecte à la dignité, même dans les moments où l’on se sent au plus bas. C’est comme une main invisible qui relève le menton.

À propos de Salima Bachar

Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.

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Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com

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