Toussaint 2023: date, origine, signification
par Salima Bachar
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Bien plus qu'un simple jour de visite au cimetière, la Toussaint porte un message de paix et de connexion avec l’au-delà. Mais d’où vient cette tradition et pourquoi cette date particulière ? Explorons l'origine et la signification de la Toussaint à travers son histoire.
Quelle est la date de la Toussaint en 2023?
La Toussaint aura lieu le mercredi 1er novembre 2023.
Quelle est l'origine de la Toussaint et sa signification?
Son origine remonte au IXe siècle
- La Toussaint est une fête chrétienne qui est célébrée le 1er novembre de chaque année. Son origine remonte au IXe siècle, lorsque le pape Grégoire IV a établi cette date comme une journée dédiée à la vénération de tous les saints, connus et inconnus, du calendrier chrétien.
- La Toussaint tire son nom du mot français "tous" qui signifie "tous" et "saint" qui se réfère aux personnes reconnues comme des saints dans la tradition catholique.
Rendre hommage à tous les saints
- Cette fête a pour but de rendre hommage à tous les saints et de rappeler l'idéal de sainteté chrétienne.
- La signification de la Toussaint réside dans la croyance que les saints, en tant qu'exemples de foi et de vie vertueuse, sont des intercesseurs auprès de Dieu pour les prières des croyants.
- Elle est également une occasion pour les chrétiens de se rappeler que tous les hommes et toutes les femmes sont appelés à la sainteté et sont invités à suivre l'exemple des saints dans leur cheminement spirituel
Une journée de recueillement
- La Toussaint est souvent associée à une journée de recueillement, où les croyants visitent les tombes de leurs proches décédés et allument des bougies pour honorer leur mémoire.
- La Toussaint et le jour des morts (2 novembre) sont deux fêtes distinctes, bien que souvent liées dans de nombreuses cultures et traditions.
Quel lien entre Halloween, Le Jour des Morts et la Toussaint?
- Halloween, Le Jour des Morts (Dia de los Muertos) et la Toussaint sont toutes des fêtes qui sont célébrées autour de la même période de l'année et ont des liens avec la mort et la commémoration des défunts.
- Mais elles ont des origines, des traditions et des significations différentes.
- Halloween, qui est principalement célébré dans les pays anglo-saxons, est associé aux anciennes traditions celtiques et à la veille de la Toussaint. Il est caractérisé par les déguisements, la collecte de bonbons et les décorations effrayantes, et met l'accent sur les superstitions, les monstres et les créatures surnaturelles.
- Le Jour des Morts est une fête mexicaine traditionnelle qui se déroule du 31 octobre au 2 novembre. Il est centré sur la commémoration et la célébration des défunts. Pendant cette période, les familles se réunissent pour rendre hommage à leurs proches décédés en créant des autels décorés (ofrendas) avec des photos, des fleurs, de la nourriture et des objets personnels des défunts. Le Jour des Morts est une fête joyeuse et colorée qui célèbre la vie et honore la mémoire des êtres chers disparus.
- La Toussaint, qui est célébrée le 1er novembre, est une fête chrétienne qui rend hommage à tous les saints reconnus par l'Église catholique. Elle met l'accent sur la vénération des saints et des âmes saintes. La Toussaint est souvent associée à la visite des tombes des proches décédés et à la prière pour les défunts.
La Toussaint est-elle fêtée au Maghreb et au Moyen-Orient ?
Une fête chrétienne dans des terres d'islam
Chaque 1er novembre, en France, les cimetières se parent de fleurs. Les chrysanthèmes débordent des tombes, les souvenirs remontent comme des bulles dans le silence. C’est la Toussaint. Une fête dédiée aux morts. Ou plus exactement, à tous les saints, mais dans les faits… c’est vers nos disparus qu’on se tourne.
Mais alors, au Maghreb ? En Syrie, au Liban, en Jordanie ? Est-ce qu’on célèbre aussi la Toussaint ?
Pas vraiment. Enfin… pas sous cette forme-là.
Pas de Toussaint, mais pas d’oubli
Dans les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) et dans la majorité du Moyen-Orient, la Toussaint, en tant que fête catholique, n’existe pas dans le calendrier officiel. C’est logique : on est sur des territoires musulmans, où les fêtes religieuses tournent autour de l’hégire, du ramadan, de l’Aïd, du mawlid…
Mais — et c’est là que ça devient intéressant — la mémoire des morts, elle, est bien présente. Profondément ancrée. Vivante. Et parfois bien plus intime qu’une date fixe sur un calendrier.
Parce qu’au fond… faut-il une date pour se souvenir ?
Les morts, toujours là
Dans l’islam, les morts ne sont pas partis. Pas vraiment. Ils sont dans une sorte d’entre-deux. Une attente douce-amère avant le jour du Jugement. Ils entendent les prières. Ils reçoivent les bénédictions. Ils vivent, autrement.
Et les vivants, eux, ne les oublient jamais.
On va au cimetière. Pas forcément un jour précis. Mais souvent le vendredi, jour sacré. Ou lors de l'Aïd el-Fitr, à la fin du Ramadan. Les familles lisent des sourates, nettoient la tombe, récitent la Fatiha. Parfois, on apporte un couscous, un gâteau. Une odeur d’encens. Une larme, discrète.
Il n’y a pas de chrysanthèmes. Mais il y a les mains jointes, les silences longs, les souffles retenus. Et les prières qui montent doucement, comme une brume.
Des gestes simples, mais lourds de sens
Dans certaines régions, on allume une bougie. Une seule. Petite flamme fragile posée sur la tombe. Dans d’autres, on verse de l’eau. Geste ancestral. Rafraîchir la terre. Offrir un peu de clarté aux âmes en veille.
Ce ne sont pas des “rites”. Pas comme on l'entend en Occident. Ce sont plutôt des habitudes d’âme, transmises en douceur. Une grand-mère qui dit “prie pour ton grand-père”. Un père qui murmure une sourate. Un enfant qui demande “et lui, il est où maintenant ?”
Et les chrétiens d’Orient, alors ?
Oui, il y en a. Et eux, ils fêtent la Toussaint, bien sûr. En Égypte, au Liban, en Syrie, les communautés maronites, coptes ou melkites vont à l’église. Allument des cierges. Chante des psaumes. C’est plus discret qu’en France. Plus feutré. Mais c’est là.
Et parfois, les voisins musulmans respectent ce moment, s’y associent même par pudeur, par amitié. Car ici, on vit souvent côte à côte, et la mort… n’a pas de frontière.
Une vision poétique de la mort
Dans beaucoup de villages du Maghreb, on parle des morts comme s’ils étaient partis au marché. Ils “reviennent en rêve”, “sont là quand on cuisine”, “écoutent quand on pleure”. C’est beau, non ?
La mort n’est pas un point final. Plutôt une virgule entre deux souffles.
Et cette idée touche même les jeunes générations. Oui, même ceux qui ne vont plus trop au cimetière. Parce qu’au fond, quand un proche part… il reste une présence. Une chanson. Un geste qu’on reproduit sans y penser. Un plat qu’on prépare “comme avant”. On vit avec eux. En douce.
Des traditions qui se rejoignent
Alors oui, la Toussaint, au sens chrétien, n’est pas fêtée au Maghreb. Ni au Moyen-Orient, sauf chez les communautés chrétiennes.
Mais il y a autre chose. Une mémoire sensible. Des gestes du quotidien. Une foi qui murmure que rien ne s’éteint tout à fait.
Et finalement, que ce soit un chrysanthème, un couscous ou une prière… l’essentiel reste le même : on se souvient. On aime. On parle aux absents.
Et parfois, on les entend répondre. Dans le silence. Ou dans le vent.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com