Pourquoi mon sommeil n'est pas réparateur?
par Salima Bachar
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(Et pourquoi on se réveille parfois plus fatigué qu’en se couchant.)
Il y a des matins où on émerge… déjà vidé.
Les yeux à moitié collés. La tête comme une vieille radio mal réglée. On se lève, mais on traîne. Comme si la nuit avait été un marathon sans médaille. Pourtant, on a “dormi”. Huit heures, parfois plus. Alors… où est passée la recharge ?
Dormir, ce n’est pas juste “ne pas être éveillé”
On imagine souvent le sommeil comme un interrupteur. On l’éteint. On dort. On rallume. On repart. Mais non. Ce serait trop simple. Le sommeil, le vrai, celui qui répare, fonctionne par paliers. On glisse d’un étage à l’autre : endormissement, sommeil léger, sommeil profond, sommeil paradoxal… encore et encore, quatre à six cycles par nuit. Mais pour rester dans ces phases réparatrices, le corps doit pouvoir lâcher prise, se poser vraiment.
Et cela dépend aussi de ce sur quoi il repose. Un matelas mal adapté fragmente les cycles, sans réveil franc, mais avec une fatigue qui s’accumule en silence. Résultat : la recharge se fait mal. On se lève vidé, moins concentré, moins stable. Même le visage s’en ressent, froissé, comme un tee-shirt oublié trop longtemps sur une chaise.
Le sommeil, un pilier pour tout le reste
C’est pas juste une lubie de naturopathe ou un sujet de magazine bien-être.
C’est officiel : le sommeil est un déterminant de santé, autant que l’alimentation ou l’activité physique.
Le ministère de la Santé l’affirme très clairement dans sa feuille de route interministérielle 2025-2026 :
“Un manque ou une mauvaise qualité de sommeil augmentent les risques de troubles cardiovasculaires, de diabète, d’obésité, de cancers, mais aussi de troubles psychiques.”
À l’inverse, un bon sommeil améliore la mémoire, l’humeur, la réussite scolaire, la santé mentale, la concentration… Tout, en fait. Même la peau. Même le système immunitaire.
Et pourtant, que se passe-t-il ?
Les Français dorment de moins en moins… et de moins en moins bien. Surtout depuis la crise sanitaire. Les enfants, les ados, les jeunes adultes : tous touchés de plein fouet. En cause ? Les écrans, les réseaux, les horaires à rallonge. Et un rythme de vie en dents de scie.
Le sommeil profond, ce trésor trop souvent inaccessible
C’est lui, le noyau dur du repos.
Le moment où le corps se répare, les cellules bossent en silence, le cœur ralentit, le cerveau trie les infos de la journée. Un peu comme un grand ménage de printemps… sauf que c’est chaque nuit.
Mais le hic, c’est qu’on y accède de moins en moins souvent.
À cause de quoi ?
– Du stress qui fait tourner la machine en boucle.
– De la lumière bleue des écrans, qui bloque la mélatonine.
– D’un dîner trop copieux, ou trop tardif.
– De l’alcool, qui endort vite mais bloque les cycles réparateurs.
– Ou simplement… d’une chambre mal adaptée (trop chaude, trop lumineuse, trop bruyante).
Et parfois, ce sont des troubles plus profonds, comme l’apnée du sommeil ou les jambes sans repos. Dans ces cas-là, faut en parler. Faut consulter. Le sommeil, ça se soigne.
Une mobilisation nationale pour un meilleur dodo
Tiens, ça fait du bien de lire ça : le gouvernement a décidé de s’y mettre sérieusement.
Dans le cadre de la Grande Cause Nationale pour la Santé Mentale, un plan d’actions concret a été lancé. Quatre axes prioritaires ont été définis :
- Sensibiliser tout le monde à l’importance du sommeil. Parce qu’on ne nous l’apprend pas, ça.
- Aider les familles à instaurer de bons rituels, dès l’enfance. Histoire que les petits corps n’aient pas à désapprendre plus tard.
- Aménager l’environnement de vie pour qu’il favorise le repos (logement, horaires, bruit…).
- Renforcer le repérage et l’accompagnement des troubles du sommeil. Parce que souffrir en silence ne devrait jamais être une option.
Et ce n’est pas du blabla de campagne. Ce plan s’appuie sur la collaboration de plusieurs ministères : Santé, Éducation nationale, Travail, Logement, Culture… Tout le monde met la main à la pâte. Ou du moins, on l’espère.
Et nous, dans tout ça ?
On pourrait se dire : très bien, c’est à l’État de bouger.
Mais pendant ce temps-là… on continue à dormir à moitié. Alors qu’il y a des choses simples qu’on peut ajuster dès ce soir.
– Couper les écrans 1h avant de se coucher. Vraiment. Même celui du frigo connecté.
– Éviter les repas lourds après 20h.
– Se créer un rituel : lumière douce, tisane chaude, odeur apaisante.
– Lire quelques pages. Écouter de la musique douce.
– Respirer profondément, sans objectif, juste pour ralentir.
– Se lever tous les jours à la même heure (même le dimanche, oui, c’est rude…).
C’est tout bête, mais le cerveau adore les routines. Il les interprète comme un feu vert pour glisser doucement vers le sommeil profond.
L’impact social, on en parle ?
Un sommeil perturbé, c’est pas juste une fatigue passagère.
C’est des retards au boulot. De l’irritabilité. Des erreurs de jugement. Des tensions dans le couple, dans la famille, dans la rue. Ça s’accumule. Et à force… ça craque.
D’où l’urgence d’en faire une cause commune. Pas un caprice d’insomniaques.
Et c’est bien ce que vise le plan du ministère : réduire les inégalités face au sommeil, notamment pour les personnes vulnérables, en situation précaire ou en souffrance mentale. Parce que mal dormir, ce n’est pas “juste dans la tête”. C’est souvent dans le contexte, dans les conditions de vie, dans le rythme imposé.
On dort mal, mais on peut mieux dormir
Personne ne réclame des nuits parfaites. On veut juste… que le sommeil fasse son job.
Qu’il nous remette d’aplomb. Qu’il nous redonne les idées claires. Qu’il calme le cœur, l’esprit, les muscles. Que le réveil ne soit plus un combat.
Et parfois, ça commence par une toute petite décision. Une lampe éteinte plus tôt. Une respiration plus lente. Une parole douce à soi-même avant de fermer les yeux.
Alors ce soir, on ne cherche pas la perfection.
On cherche un peu de paix.
Et si elle se glissait… dans le sommeil profond ?
Et si vous avez envie d’aller un peu plus loin… il y a ce rituel du coucher proposé ici. Simple. Apaisant. Sans pression. Juste ce qu’il faut pour apprivoiser la nuit autrement.
NB
Cet article propose des informations générales.
Il ne remplace pas un avis médical, ni un diagnostic personnalisé.
En cas de troubles persistants du sommeil,
un médecin ou spécialiste du sommeil reste votre meilleur interlocuteur.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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Salima répond toujours : contact.lamaisondessultans@gmail.com