
Ces trésors discrets qu’on glisse dans sa valise avant de partir
par Salima Bachar
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Vous voyez cette valise ? Celle qu’on remplit la veille du départ, parfois même à la hâte, entre deux lessives et une playlist “spéciale voyage”. On y met l’essentiel. Du moins, ce qu’on croit être l’essentiel : des vêtements pratiques, un chargeur, une trousse de toilette un peu trop remplie. Et puis, il y a autre chose. Ces objets qui n’ont l’air de rien. Petits, légers, souvent oubliés des checklists… mais lourds de sens. Des trésors discrets qu’on glisse, presque sans y penser. Juste "au cas où".
Ce gri-gri qu’on ne montre jamais
Un vieux ruban noué autour d’une clé. Une pierre ramassée lors d’un précédent voyage. Une photo pliée, cachée au fond d’une poche intérieure. Ce sont des choses qu’on ne montre pas. Qu’on ne commente pas. Et qui pourtant, rassurent. Le monde arabe, le Maghreb en particulier, est rempli de symboles. De signes protecteurs. Et de gestes silencieux transmis de génération en génération.
L’œil bleu et la main qui veille
Dans les ruelles de Fès, sur les marchés de Tunis, dans les boutiques d’Alger… l’œil bleu vous regarde. Suspendu à une porte, cousu à un sac, accroché à un bracelet. Il est là pour éloigner ce qu’on ne voit pas. Pas une question de superstition. Plutôt un réflexe. Comme de mettre une ceinture de sécurité sans trop réfléchir. Il y a aussi la main de Fatma (ou khamsa), paume ouverte face au monde, qui dit “stop” au malheur. Elle aussi voyage bien. Petite, légère, et toujours la bienvenue dans une valise.
Des odeurs comme des talismans
Certains glissent une goutte de musc blanc sur un foulard. D’autres roulent dans un tissu un sachet d’encens au benjoin, ou un bout de bois d’oud. Pas pour embaumer l’hôtel, non. Juste pour se rappeler. De la maison, d’un lieu, d’un moment. Ces odeurs, on les retrouve en pleine nuit, quand on est loin, un peu perdu, un peu fatigué. Elles ne sauvent pas… mais elles réconfortent. Et parfois, c’est tout ce qu’il faut.
Et ce qui ne sent rien… mais qui protège vraiment
Parmi ces trésors invisibles, il y en a un qu’on oublie souvent. Parce qu’il ne se voit pas. Il ne sent rien. Il ne fait pas de bruit. Et pourtant, il peut tout changer. Ce filet de sécurité moderne, c’est parfois une carte glissée dans le portefeuille, ou une appli installée à la va-vite. Un détail discret, presque abstrait. Et pourtant, c’est peut-être ce qui fait la différence quand tout bascule.
👉 On en parle ici, dans cet article sur la tranquillité de voyager l’esprit léger.
Le talisman numérique : la sérénité dans la poche
Une appli, c’est tout. Pas de formulaires papier. Pas de “fax à envoyer”. Juste un outil discret, pensé pour ceux qui bougent, qui osent, qui vivent. Vous tombez malade ? On vous trouve un médecin. Vous devez rentrer ? On s’occupe du billet. C’est silencieux, mais ça veille. Comme une main posée sur l’épaule, sans rien dire.
Le vrai luxe : ne pas y penser
Ce qu’il y a de beau avec ce genre de protection, c’est qu’on n’y pense que quand il le faut. Et quand tout va bien, elle se fait oublier. Comme l’œil bleu dans votre sac. Comme le petit galet que vous gardez toujours dans la doublure de votre manteau. Et si tout se passe sans encombre, tant mieux. Mais si ça dérape, même un peu, vous saurez que vous n’êtes pas seul.
La valise ne dit pas tout… mais presque
En ouvrant une valise, on devine la personne. Sa manière d’appréhender le monde. Son rapport au confort, à l’inconnu, à l’émotion. Certains mettent trois tenues pour chaque jour. D’autres n’emportent que deux t-shirts et une paire de lunettes de soleil. Mais tous, ou presque, ont ce petit objet en plus. Celui qu’on ne met pas dans la catégorie “nécessaire”… mais qui, dans les faits, l’est souvent plus que le reste.
Alors avant de boucler la vôtre, regardez bien ce que vous y glissez. Et demandez-vous : est-ce que j’ai pris ma dose de chance ? De chaleur ? De protection ? Et si votre réponse est “presque”… vous savez déjà par où commencer.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com