Le grand guide du Ramadan 2026

Chaque année, ça revient, avec un parfum de dattes, des messages partout, et une question qui claque : c’est quand, exactement ? Mais avant les dates, une vérité : le Ramadan, ce n’est pas juste “tenir sans manger”. C’est un mois qui réajuste la boussole, où le corps ralentit et où le cœur parle plus fort. Ici, on va faire simple : du sens, des règles sans rigidité, des termes clés sans blabla, et des dates 2026 avec prudence. Parce que oui, les dates restent prévisionnelles : le calendrier donne une tendance, mais en France l’annonce officielle fait foi, et une journée d’écart peut arriver, c’est normal. Ce guide s’appuie sur des repères solides, entre textes de référence (Coran, hadiths authentiques) et annonces d’autorités et calendriers : le but, c’est de vous aider sans vous noyer, avec douceur, clarté, et respect des nuances. Prêt ? On ouvre la porte, doucement.
Mise à jour : ce guide sera réactualisé après les communiqués officiels (France)
1/ C'est quoi le Ramadan?
On en entend parler chaque année. Les dates changent. Les rues s’illuminent. Les voisins s’échangent des plats. Mais au fond… qu’est-ce que le Ramadan ?
Spoiler : ce n’est pas juste "ne pas manger pendant la journée". C’est bien plus qu’un régime intermittent sacralisé. C’est un mois… oui, mais pas n’importe lequel.
Le neuvième mois du calendrier lunaire islamique. Un mois qui commence à la vue d’un croissant. Pas celui qu’on tartine. Non, un vrai, dans le ciel. Et à partir de là, tout change. Le rythme, les priorités, les habitudes.
Un mois à contre-courant
Pendant que le monde court après le temps, le Ramadan l’arrête. Ou du moins, il essaie.
On ralentit. On écoute plus. On parle un peu moins, parfois. On sent le corps protester, puis s’adapter. Et au bout de quelques jours… il se passe un truc étrange : on devient plus léger. Physiquement peut-être. Mais surtout intérieurement.
Et ça, c’est le cœur du Ramadan. Ce n’est pas une performance. Ce n’est pas un défi. C’est une pause spirituelle. Une reconnexion. Avec Dieu, bien sûr. Mais aussi avec les autres. Et avec soi (ce drôle de soi qu’on évite souvent).
Faim ? Oui. Mais pas que.
Oui, on jeûne. De l’aube jusqu’au coucher du soleil. Pas une miette. Pas une gorgée. Même pas un chewing-gum (eh oui, même ça).
Mais le vrai jeûne, il va plus loin.
On essaie de jeûner avec les yeux (éviter ce qui blesse). Avec les oreilles (stop aux ragots). Avec les mains, les pieds, les mots. Tout le corps entre dans cette danse silencieuse vers plus de maîtrise. Et parfois… ça déborde. On craque. On râle. On se reprend. On continue.
C’est pas censé être parfait. C’est humain. Et c’est ça qui touche.
Le soir, ça s’anime !
À la tombée de la nuit, les rues s’éveillent. Les lampadaires ressemblent à des guirlandes. Les parfums de harira, de bricks, de dattes fraîches chatouillent les narines.
C’est l’heure de l’iftar, le repas du soir. Celui qu’on attend comme un cadeau. On commence doucement (une datte, un verre d’eau). Puis viennent les plats, les rires, les silences contents. Parfois, il y a du monde. Parfois, c’est juste deux personnes. Mais c’est toujours un moment.
Et la nuit, elle, ne dort pas. Il y a les prières spéciales, les longues lectures du Coran, les discussions jusqu’à pas d’heure sur le sens des choses. Et au fond, cette sensation bizarre mais douce : celle de vivre quelque chose ensemble, même dans le silence.
Pas tous obligés, et c’est OK
Tout le monde ne jeûne pas. Les enfants ? Trop jeunes. Les femmes enceintes ? À l’écoute de leur corps. Les malades ? Protégés. Les voyageurs ? En pause.
Ce n’est pas une épreuve imposée à tous sans nuance. C’est un acte de foi. Volontaire. Lucide. Avec ses exceptions, ses souplesses, ses adaptations.
Et puis il y a ceux qui ne peuvent pas… mais qui participent autrement. En cuisinant. En aidant. En souriant. En accueillant. C’est tout aussi précieux.
Et pourquoi tout ça, finalement ?
Parce que le Ramadan, c’est comme ouvrir une fenêtre sur son âme. Faire le ménage. Jeter un peu d’égo. Ranger quelques colères. Balayer les rancunes. Et faire entrer un peu de lumière, de patience, de douceur.
C’est aussi un mois de solidarité. On pense aux autres. On donne plus. On ressent la faim… et on comprend mieux ceux qui n’ont pas le choix. C’est pas juste une belle idée. C’est concret. Des millions de repas sont offerts. Des dettes sont effacées. Des réconciliations surgissent.
Tiens, ça me fait penser à ces voisins qui, chaque année, déposent un petit plat devant les portes. Sans rien dire. Juste comme ça. On ne sait pas d’où ça vient. Mais ça réchauffe.
Et quand ça se termine ?
On ne va pas mentir : les derniers jours, ça se sent. Le corps est rôdé. L’esprit, un peu nostalgique. Il y a comme un parfum d’au revoir. Et puis… arrive l’Aïd el-Fitr. La fête. Les habits neufs. Les rires d’enfants. Les plateaux de gâteaux (beurre, amandes, fleur d’oranger…). Les embrassades.
C’est un peu comme retrouver le monde après l’avoir regardé autrement pendant un mois. Avec un regard neuf. Moins pressé. Plus doux, peut-être.
2/ Calendrier 2026: quelles sont les dates prévues pour le début et la fin du Ramadan en 2026?

En France, l’annonce officielle prime sur les calendriers
Ramadan 2026 : on commence quand, on termine quand ?
Chaque année, c’est la même scène. Les messages tournent sur WhatsApp, les suppositions commencent dès le café du matin, et même ceux qui ne jeûnent pas posent la question : « C’est ce soir la fameuse nuit, non ? » Vous savez, la Nuit du Doute. Rien que le nom... on dirait une chanson ou une légende. Et pourtant, c’est très concret. C’est là que tout se décide. Ou presque.
En 2026, cette nuit-là devrait tomber le mardi 17 février. Pas une pleine lune. Non. Ce qu’on attend, c’est un mince filet de lumière. Le hilâl. Un croissant à peine visible, qui déclenche tout. Un changement de rythme, un changement de regard. Et surtout : le début du Ramadan.
En France, on attend le signal de Paris
Pas celui de la Tour Eiffel. Celui, bien plus symbolique, de la Grande Mosquée de Paris. C’est elle qui, chaque année, confirme officiellement le début du mois sacré, après avoir réuni ses savants, écouté les rapports d’observation, analysé les données. On appelle ça la Nuit du Doute parce que… on attend. On espère. On n’est jamais sûr à 100 %. Et c’est ce petit flou lunaire qui donne tout son charme à l’instant.

Alors, si la lune accepte de se montrer le soir du 17 février, alors le premier jour de jeûne sera le mercredi 18 février 2026. C’est ce que note d’ailleurs le calendrier islamique 2026 (1447 H) d’IslamicFinder. Et si elle joue à cache-cache ? Ce sera pour le lendemain, le 19. Une affaire de quelques heures… mais qui fait toute la différence.
| Jour | Date (France) | Jour de semaine |
|---|---|---|
| 01 Ramadan 1447 | 18 Février 2026 | Mercredi |
| 02 Ramadan 1447 | 19 Février 2026 | Jeudi |
| 03 Ramadan 1447 | 20 Février 2026 | Vendredi |
| 04 Ramadan 1447 | 21 Février 2026 | Samedi |
| 05 Ramadan 1447 | 22 Février 2026 | Dimanche |
| 06 Ramadan 1447 | 23 Février 2026 | Lundi |
| 07 Ramadan 1447 | 24 Février 2026 | Mardi |
| 08 Ramadan 1447 | 25 Février 2026 | Mercredi |
| 09 Ramadan 1447 | 26 Février 2026 | Jeudi |
| 10 Ramadan 1447 | 27 Février 2026 | Vendredi |
| 11 Ramadan 1447 | 28 Février 2026 | Samedi |
| 12 Ramadan 1447 | 01 Mars 2026 | Dimanche |
| 13 Ramadan 1447 | 02 Mars 2026 | Lundi |
| 14 Ramadan 1447 | 03 Mars 2026 | Mardi |
| 15 Ramadan 1447 | 04 Mars 2026 | Mercredi |
| 16 Ramadan 1447 | 05 Mars 2026 | Jeudi |
| 17 Ramadan 1447 | 06 Mars 2026 | Vendredi |
| 18 Ramadan 1447 | 07 Mars 2026 | Samedi |
| 19 Ramadan 1447 | 08 Mars 2026 | Dimanche |
| 20 Ramadan 1447 | 09 Mars 2026 | Lundi |
| 21 Ramadan 1447 | 10 Mars 2026 | Mardi |
| 22 Ramadan 1447 | 11 Mars 2026 | Mercredi |
| 23 Ramadan 1447 | 12 Mars 2026 | Jeudi |
| 24 Ramadan 1447 | 13 Mars 2026 | Vendredi |
| 25 Ramadan 1447 | 14 Mars 2026 | Samedi |
| 26 Ramadan 1447 | 15 Mars 2026 | Dimanche |
| 27 Ramadan 1447 | 16 Mars 2026 | Lundi |
| 28 Ramadan 1447 | 17 Mars 2026 | Mardi |
| 29 Ramadan 1447 | 18 Mars 2026 | Mercredi |
| 30 Ramadan 1447 | 19 Mars 2026 | Jeudi |
| Aïd el-Fitr (prévision) | 20 Mars 2026 | Vendredi |
Note : dates indicatives (observation lunaire, décalage possible d’1 jour).
Et après, tout s’enclenche
Le jeûne commence à l’aube. Le vrai. Pas celui de l’horloge, celui que le ciel décide. Le suhoor devient une sorte de rituel nocturne. Il y a ceux qui déjeunent sérieusement. D’autres qui avalent juste une date et un verre d’eau, les yeux encore collés de sommeil. C’est aussi ça, le Ramadan : une fatigue douce, partagée, presque complice.
Et toute la journée, on tient. On regarde les heures. On écoute son ventre. Mais aussi son cœur, parfois. Les odeurs de café dans la rue deviennent presque cruelles, les publicités pour les glaces aussi. Et pourtant, on tient. On ralentit. On respire différemment.
L’iftar, ce moment suspendu
À la tombée du soleil, on s’arrête. Même le monde semble freiner. Les bouchons se vident, les boutiques ferment un peu plus tôt. Dans les maisons, c’est une effervescence douce. Les tables frémissent sous les plats chauds, les soupes fumantes, les bricks dorées. Et les fameuses dattes, alignées comme des bijoux sucrés.
Le premier verre d’eau. La première bouchée. Et là… le silence. Bref, mais intense. On goûte vraiment. On savoure. Et puis, ça parle, ça rit, ça partage. Les iftars, c’est plus que manger. C’est se retrouver. Se reconnecter.
Et la fin, alors ?
Comme le début, elle dépendra… du ciel. Oui, encore. La fin du Ramadan sera annoncée — encore une fois — par la Grande Mosquée de Paris, après une deuxième Nuit du Doute, aux alentours du jeudi 19 mars 2026. Si le mois lunaire est complet, l’Aïd el-Fitr devrait être célébré le vendredi 20 mars 2026.

Ce matin-là, on sortira les habits repassés la veille, les enfants enfileront leurs tenues avec fierté, les salons sentiront le musc, le sucre glace, le café corsé. Et les plateaux de gâteaux circuleront de maison en maison, de balcon en balcon. Tiens, ça me rappelle ces makrouts fondants qu’on pose sur une nappe en plastique, même si on a une nappe en lin à côté. Parce que c’est plus pratique. Et que le Ramadan, c’est aussi ça : un mélange de sacré et de quotidien, de beauté et de fatigue, de lumière et de miettes.
Ce qu’on retient, au fond
Le Ramadan 2026 en France, ce ne sera pas juste du 18 février au 19 mars. Ce sera un mois plein de nuances. De matins frileux, de veillées longues, de parfums qui collent aux doigts. De silences. De gestes tendres. De petites disputes pour savoir qui a vidé le dernier fond de harira. Et de moments suspendus entre terre et ciel.
Un mois qu’on n’écrit pas seulement dans les calendriers, mais aussi dans les corps. Dans les mémoires. Et parfois, dans les cœurs.
3/ Qu'est-ce qui est interdit pendant le Ramadan?
Selon les écoles, certains détails varient
Le jeûne, ce n’est pas juste "ne pas manger"
Dès que l’aube pointe, c’est comme si un interrupteur s’enclenchait. On entre dans le jeûne. Corps, esprit, émotions. Tout est embarqué. Ce qu’on évite ? Manger, bien sûr. Boire aussi. Même une gorgée. Même un bonbon. Même une pastille. Même sans avaler.
Et oui, même la gomme à mâcher, même la cigarette, même le petit cappuccino de 10h. Tout ça, c’est rangé jusqu’au coucher du soleil.
Mais ce serait réducteur de s’arrêter là. Le Ramadan ne demande pas juste de fermer la bouche. Il invite à ouvrir les yeux, les oreilles, le cœur.
Le corps aussi entre en silence
On n’y pense pas toujours, mais le corps a sa manière d’exister pendant le Ramadan. Et certaines choses lui sont interdites, ou du moins, mises en pause.
Les relations intimes entre époux, par exemple, sont suspendues pendant les heures de jeûne. Mais attention, c’est une pause temporaire. Le soir venu, le lien peut se renouer. Et souvent, il est plus tendre, plus profond, parce qu’attendu.
Ce temps suspendu, c’est une façon de dire au corps : « Toi aussi, tu vas ralentir. Tais-toi un peu. Écoute. »
Mais alors… on fait quoi de la colère ?
Parce que oui, elle monte. Plus vite que d’habitude. Avec moins d’énergie, moins de sommeil, et ce petit creux permanent dans le ventre, les nerfs deviennent sensibles. Ultra sensibles.
Mais là encore, le Ramadan ne dit pas juste "ne sois pas en colère". Il dit : tente de la maîtriser. Et si elle sort ? Respirez. Recommencez. Demandez pardon. C’est humain.
Ce qui est recommandé pendant ce mois, c’est de ne pas se laisser entraîner par les disputes, les ragots, les insultes, les regards assassins ou les soupirs exagérés. Même les mots ont leur propre jeûne. C’est poétique… et franchement, pas facile.
Interdit… mais pour aller vers quoi ?
Le Ramadan, ce n’est pas une liste de trucs qu’on raye pour "bien faire". Ce n’est pas un stage de privation. C’est une discipline libre, un recentrage, un mois où l’on tente — maladroitement parfois — d’être plus vrai, plus aligné, plus doux, même avec soi.
On évite de tricher, de voler, de mentir (même un "petit mensonge utile"). On évite les regards déplacés, les jugements à voix basse, les critiques gratuites. Même en silence. Parce que l’intention compte aussi. Elle laisse des traces.
Tiens, ça me rappelle cette vieille dame qui disait : « Pendant le Ramadan, même mes pensées je les lave. » C’est une image forte. Et belle. Parce qu’elle dit l’essentiel.
Et côté distractions ?
Regarder des séries ? Scroller sur TikTok ? Regarder des clips ? Officiellement, rien n’interdit ces choses. Mais tout dépend de ce qu’on cherche. Si l’écran devient une fuite, si les contenus sont vulgaires ou vides, alors… on s’éloigne du sens.
Le Ramadan invite à la lumière, pas à l’agitation mentale. Il ne juge pas les loisirs, mais il oriente. Il propose. Il dit : « Et si tu essayais autre chose, juste un moment ? » Lire. Méditer. Écouter une récitation. Regarder le ciel. Parler vraiment avec quelqu’un.
Et parfois… ne rien faire. Rester là. Juste là.
Dormir toute la journée ? Interdit ?
Alors non, ce n’est pas "interdit" de dormir. Mais l’idée n’est pas non plus de passer le mois en mode marmotte. Le Ramadan appelle à l’effort, au sens noble. Pas à l’épuisement, bien sûr. Mais à cette posture intérieure où l’on se lève, même fatigué. Où l’on agit, même doucement.
Dormir toute la journée pour "faire passer le temps plus vite", c’est passer à côté de ce que ce mois a à offrir. Et franchement, il a beaucoup.
4/ Quels sont les termes à connaitre?
Iftar : quand le silence fond sous une bouchée
C’est le moment. Celui qu’on attend toute la journée. Quand la lumière baisse, que le ciel devient pêche, que la table tremble un peu sous les plats encore chauds. L’iftar, c’est la rupture du jeûne, au coucher du soleil.
Mais dans ce mot, il y a plus que le fait de manger. Il y a le soupir, le verre d’eau glacé, la première datte qui colle aux doigts. Il y a ce regard échangé avec ceux qu’on aime. Et ce tout petit silence avant la première bouchée. Un silence de gratitude.
Suhur : le petit-déj au milieu des étoiles
Celui-là, on le prononce parfois encore à moitié endormi. Le suhur (ou sahur), c’est le repas pris juste avant l’aube, celui qui précède la journée de jeûne. Il est discret, souvent pris dans une lumière bleutée, entre deux bâillements. Certains mangent un vrai plat. D’autres grignotent une figue, boivent un thé, se frottent les yeux… et retournent sous la couette. Mais le suhur, ce n’est pas une obligation gastronomique. C’est une énergie qu’on glisse dans le corps pour tenir.
Sawm : le cœur du jeûne
Le mot "sawm", c’est le jeûne, dans son essence. Mais pas juste l’abstention de nourriture. Le sawm, c’est un état, une attention, une retenue. C’est dire non à l’eau, à la nourriture, au confort… mais aussi à la colère, au mensonge, au bavardage inutile.
C’est un peu comme si l’on disait à tout ce qui déborde : « Chut. Pas maintenant. »
Tarawih : les prières qui bercent la nuit
Une fois l’iftar terminé, une fois le thé bu, la soirée continue. Les tarawih, ce sont ces prières nocturnes spéciales, pendant tout le mois de Ramadan. Elles sont longues, rythmées, souvent récitées en groupe, à la mosquée. On y récite le Coran, parfois en entier sur tout le mois.
Il y a ceux qui restent debout longtemps, ceux qui s’endorment doucement au fond, ceux qui pleurent sans bruit. Les tarawih, ce n’est pas une performance. C’est un rendez-vous avec le sacré. Chaque soir, ou quand on peut. Sans pression.
Laylat al-Qadr : la nuit plus dense que mille mois
On l’appelle la Nuit du Destin, et rien que ça, on frissonne un peu. Cette nuit-là, on dit qu’elle est plus précieuse que mille mois. Une nuit où tout est possible. Pardon. Espoir. Changement. Réponse.
Elle tombe pendant les dix dernières nuits du Ramadan, souvent autour du 27e jour. Et ce soir-là, les mosquées débordent, les coeurs aussi. On veille. On prie. On chuchote des invocations. On cherche… quelque chose qu’on ne voit pas mais qu’on sent.
Qiyâm : quand la nuit devient un refuge
Souvent confondu avec les tarawih, le qiyâm al-layl désigne les prières de nuit, au sens large. Ce sont ces moments volés au sommeil, où l’on se lève alors que tout dort. On parle bas. On lit. On se confie à Dieu, sans public, sans mise en scène. Le qiyâm, c’est une intimité. Une lumière dans le noir. Un face-à-face doux.
Eid el-Fitr : la fête aux mille gâteaux
L’Aïd el-Fitr, c’est la fête qui marque la fin du Ramadan. Les habits sont repassés. Les plateaux débordent de cornes de gazelle, de makrouts, de ghribas. On s’embrasse, on se souhaite la paix, on verse quelques larmes, parfois.
Et il y a aussi la zakât el-fitr, l’aumône donnée avant la prière de l’Aïd, pour penser à ceux qui n’ont pas grand-chose. Parce qu’on fête, oui. Mais on n’oublie pas les autres.
Umrah / OMRA : la petite Mecque
Ce n’est pas spécifique au Ramadan, mais c’est souvent lié. L’umrah, ou petite pèlerinage, est un rite accompli à La Mecque, en dehors de la période du hajj. Et le faire pendant Ramadan ? C’est considéré comme un acte immense. Certains économisent toute une année. D’autres y vont une fois dans leur vie. Mais tous en reviennent… changés.
Et puis…
Il y a tous les autres mots. Les invocations du soir. Les "bismillah" avant le repas. Les "dou’a" chuchotées. Les prénoms des plats. Les versets récités à voix basse. Chaque foyer, chaque culture, chaque génération a ses mots. Ses expressions. Ses silences.
5/ Voeux: comment souhaiter un bon Ramadan et comment souhaiter la fin du Ramadan?
Chaque année, c’est la même hésitation. On voit les dates approcher, on entend les premières annonces… et là, on se demande : qu’est-ce qu’on dit, au juste ? “Bon Ramadan” ? “Bon courage” ? “Ramadan moubarak” ? On veut bien faire. On veut marquer le coup. Mais sans tomber dans le cliché. Sans paraître distant. Sans donner l’impression qu’on récite une formule piquée sur Google.

Alors on cherche. Un mot juste. Une phrase qui sonne vrai. Un souhait qui touche.
Et bonne nouvelle : pas besoin d’être expert. Il suffit d’un peu d’attention. D’un regard sincère. D’un mot choisi — et non copié-collé.
Le plus simple, le plus beau : Ramadan Moubarak
C’est la formule la plus connue. Elle vient de l’arabe. Elle veut dire, littéralement : “Ramadan béni”. Et ce n’est pas juste joli. C’est profond. On ne souhaite pas seulement de “bien passer le mois” — on souhaite que ce mois soit une bénédiction. Qu’il éclaire, qu’il purifie, qu’il transforme. Rien que ça.
On peut aussi dire “Ramadan Karim”. Qui veut dire “généreux”. Parce que ce mois-là… il l’est. Il donne, il apaise, il ouvre des portes intérieures. Il met du sens dans l’attente. Du sacré dans la fatigue.
Et franchement ? Même si vous ne parlez pas arabe, prononcer ces mots avec le sourire, ça passe. Ça touche. Ça fait plaisir.
Et si on disait autre chose ?
Parce qu’on peut aussi improviser. Dire les choses avec ses mots. “Je te souhaite un mois apaisé.” “J’espère que tu trouveras ce que tu cherches pendant ce Ramadan.” “Plein de lumière pour toi et les tiens.” — Pas besoin d’en faire trop. Juste une phrase. Authentique. Un vœu qui sort du cœur, pas du stock de messages WhatsApp.
Tiens, ça me rappelle un collègue qui disait chaque année :
“Je ne sais pas trop quoi dire, mais je suis de tout cœur avec vous.”
Et ça, c’était parfait. Parce que c’était sincère. Et que parfois, le flou vaut mieux qu’une formule toute faite.
À éviter ? Les maladresses bienveillantes
Il y a aussi ces phrases, dites sans méchanceté… mais qui tombent un peu à côté :
– “Bon courage, ça doit être dur.”
– “Ah oui, pas d’eau non plus ?!”
– “Vous jeûnez encore cette année ?”
Ce n’est pas grave. Mais c’est un peu à côté. Le Ramadan, ce n’est pas un défi sportif. Ce n’est pas un calvaire. C’est un choix, un engagement, un moment fort. Ce n’est pas le moment de rappeler combien ça a l’air difficile. C’est plutôt le moment de souhaiter de la douceur, du sens, de la force intérieure.
Et à la fin, on dit quoi ?
Ah, l’Aïd el-Fitr. Cette fête-là, elle mérite elle aussi des mots choisis. Ce n’est pas une “fin”. Ce n’est pas juste un “ouf, c’est terminé”. C’est une célébration. Une joie simple, profonde. Une reconnaissance. Une lumière après l’effort.
La formule classique ?
“Aïd Moubarak !”
Ce qui veut dire : “Fête bénie”. Sobre. Efficace. Universelle. Même prononcée avec un accent approximatif, elle fait son effet.
On peut aussi dire :
– “Belle fête à vous.”
– “Une douce Aïd pour vous et vos proches.”
– “Beaucoup de joie pour cette journée.”
– “J’espère que ce mois vous a fait du bien.”
Ce n’est pas la longueur qui compte. C’est le ton. La bienveillance. L’envie d’être présent, même à distance.
Et si on ne dit rien ?
Eh bien… c’est possible aussi. Parce que tout le monde ne célèbre pas de la même façon. Parce que certaines personnes vivent ce mois en silence, en retrait, sans forcément vouloir en parler. Et dans ces cas-là, un sourire, une écoute, une discrétion bienveillante, ça vaut tous les messages du monde.
Mais si on ose dire un mot, même petit, même timide — ça peut illuminer une journée. Faire écho. Apaiser. Toucher. C’est ça, la magie des vœux : ils n’ont pas besoin d’être parfaits. Ils doivent juste être là, au bon moment.
6/ FAQ
Combien de temps dure le Ramadan ?
En général, 29 ou 30 jours. C’est la lune qui décide. Elle montre son croissant au début, elle clôt le mois quand elle revient. On ne coche pas une case sur un calendrier grégorien. On observe, on attend, on ajuste. C’est un mois mobile, un mois lunaire. Et cette attente ? Elle fait partie du charme.
Pourquoi les dates changent chaque année ?
Parce que le Ramadan suit le calendrier islamique, basé sur la lune. Une année lunaire compte 354 jours (environ), donc chaque année, le Ramadan recule d’une dizaine de jours par rapport au calendrier solaire. Résultat ? En une dizaine d’années, il traverse toutes les saisons. De la chaleur d’août au froid de février. Chaque édition a son ambiance, ses lumières, ses odeurs.
Peut-on boire pendant la journée ?
Non. Pas une goutte. Ni eau, ni thé, ni café. Le jeûne du Ramadan, c’est total. Il commence à l’aube, se termine au coucher du soleil. Et pendant ce temps-là, on s’abstient de boire, de manger, mais aussi… de tout ce qui détourne l’âme. Le corps a soif, oui. Mais il apprend aussi à écouter autrement.
Est-ce qu’on peut prendre des médicaments ?
Si c’est vital, oui. La santé passe avant tout. Le jeûne n’est jamais censé mettre en danger. Mais dans les autres cas ? On reporte, on adapte, on demande. Il y a toujours des solutions. Et ce mois-là, justement, nous apprend à faire preuve d’intelligence… pas de rigidité.
À partir de quel âge doit-on jeûner ?
Dès la puberté, officiellement. Avant ? C’est laissé à l’envie, à l’éducation douce. Certains enfants veulent "essayer". Une demi-journée, puis une entière. Il n’y a pas de pression. Juste une envie d’imiter, de comprendre. Et ça vaut déjà beaucoup.
Peut-on travailler normalement pendant le Ramadan ?
Oui, bien sûr. Le Ramadan ne dispense pas de vivre. Mais on vit autrement. Avec d’autres priorités. D’autres rythmes. On dort un peu moins, on bouge un peu plus lentement peut-être… mais on est là. Présent. Et souvent, plus concentré que jamais.
Que veut dire "Ramadan Moubarak" ?
C’est la formule traditionnelle. Elle veut dire : "Que ton Ramadan soit béni." On peut aussi dire "Ramadan Karim" — généreux. Ou même inventer ses mots. “Un mois de paix à toi.” “Plein de lumière dans ton jeûne.” Les formules les plus touchantes ne sont pas toujours celles qu’on trouve sur une carte.
Est-ce que tout le monde est obligé de jeûner ?
Non. Certaines personnes sont exemptées : les malades, les voyageurs, les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes âgées, etc. Le Ramadan, ce n’est pas une obligation cruelle. C’est un engagement. Et un engagement, ça s’ajuste à la réalité. Le cœur compte plus que l’apparence.
Qu’est-ce qu’on célèbre à la fin ?
L’Aïd el-Fitr. Une fête douce, joyeuse, très attendue. On sort les beaux habits. On partage les gâteaux. On offre. On s’embrasse. Et surtout, on se rappelle que ce mois, aussi exigeant soit-il, nous a changés. Un peu. Beaucoup. Silencieusement.
Est-ce un mois triste ?
Pas du tout. C’est un mois profond, mais pas austère. Il y a de la fatigue, oui. Mais il y a aussi des rires étouffés pendant les repas, des odeurs de pain chaud dans les escaliers, des silences pleins de sens. C’est un mois intense, parfois dur, mais jamais vide.
7/ Bibliographie et sources
Parce qu’écrire sur le Ramadan, c’est aussi écouter, lire, croiser les regards. Voici les principales sources qui ont nourri ces articles — entre traditions, calendriers officiels, rappels spirituels et éclairages contemporains.
Textes de référence et interprétations religieuses
-
Le Coran, dans ses traductions françaises reconnues (notamment celle de Muhammad Hamidullah), reste le socle pour comprendre le sens profond du jeûne et les versets clés sur le mois de Ramadan (notamment la sourate 2, verset 183).
-
Les recueils de hadiths authentiques (Boukhari, Mouslim) ont été consultés pour éclairer les pratiques comme la Nuit du Destin (Laylat al-Qadr), la rupture du jeûne (iftar) ou les prières nocturnes (tarawih).
Autorités religieuses et calendriers officiels
-
Grande Mosquée de Paris – pour les communiqués officiels sur la Nuit du Doute, les dates de début et de fin du Ramadan en France, et l’annonce de l’Aïd.
📎 www.mosqueedeparis.net -
IslamicFinder.org – utilisé pour les calendriers hijri 1447 H, les horaires du jeûne (suhoor/iftar), et les dates prévisionnelles du Ramadan 2026.
📎 www.islamicfinder.org
Articles et ressources pédagogiques
-
Al-Kanz.org – un média en ligne francophone qui suit de près l’actualité religieuse, les questions pratiques liées au Ramadan, et la diversité des pratiques musulmanes en France.
📎 www.al-kanz.org -
Institut Sounnah – pour leurs explications claires et contextualisées des actes cultuels pendant le Ramadan (intention du jeûne, exemptions, erreurs fréquentes, etc.).
Témoignages, pratiques culturelles et terrain
Les articles s’appuient aussi sur des récits vécus, des échanges intergénérationnels, des pratiques issues de plusieurs pays musulmans (Maghreb, Moyen-Orient, Asie du Sud) pour montrer la diversité des traditions autour du jeûne, des repas, ou encore de la zakât el-fitr.
NB
Les dates du Ramadan sont prévisionnelles.
Elles dépendent du calendrier lunaire.
Et de l’annonce officielle en France.
La Grande Mosquée de Paris confirme début et fin.
Donc : une journée d’écart reste possible.
Même si les calendriers donnent une tendance.
Sources consultées : Coran, hadiths (Boukhari/Mouslim),
Grande Mosquée de Paris, calendriers hijri (ex : IslamicFinder).
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
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Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com