1er rajab 1445

par Salima Bachar

 

 

1er Rajab 1445 : quand le ciel nous chuchote de ralentir

Il y a des dates qui ne font pas de bruit. Pas de feux d’artifice. Pas de compte à rebours. Pas de cotillons. Et pourtant, elles viennent poser quelque chose. Une sensation. Une mémoire. Un appel doux.

Le 1er Rajab 1445 est de celles-là. Sur le calendrier grégorien, il s’est glissé tranquillement le 13 janvier 2024. En plein hiver. Quand les vœux de nouvelle année commencent déjà à s’effilocher, et que les jours hésitent encore à rallonger. Et lui, Rajab, il arrive avec autre chose. Une présence fine. Comme une brise chaude qui se faufile sous la porte, alors qu’on s’était habitué au froid.

Rajab, un mois qui n’a pas besoin de crier

Dans la tradition islamique, Rajab est un mois sacré. Pas parce qu’il est spectaculaire. Mais parce qu’il invite à baisser le ton. Il fait partie des quatre mois sacrés du calendrier lunaire, avec Dhul-Qa’dah, Dhul-Hijjah et Muharram. Des mois à part. On dit que ce sont des mois où les conflits sont mis entre parenthèses, où les cœurs doivent revenir à l’écoute.

Rajab, c’est un peu comme une trêve silencieuse. Il n’impose rien. Il ne menace pas. Il ouvre une parenthèse, voilà tout. À nous de choisir si on veut y entrer. Ou continuer à courir comme si de rien n’était.

Un avant-goût de lumière

Ce mois de Rajab, il prépare. Discrètement. Comme une terre qu’on arrose avant les semailles. Deux mois plus tard, ce sera Ramadan. Mais on ne saute pas dans le sacré sans y être un peu préparé. Rajab vient tendre la main. Dire doucement : “Et si vous commenciez maintenant ? Pas demain. Pas quand ce sera pratique. Là. Tout de suite. Même un petit peu.”

C’est un mois pour ceux qui veulent revenir à l’intérieur, même un instant. Pour ceux qui ont laissé la foi s’endormir un peu, comme un livre de chevet qu’on n’ouvre plus. Pour ceux qui ont besoin de réchauffer leur lien avec le divin, avec eux-mêmes, avec ce qui est plus vaste.

Le 1er jour, une clé invisible

On raconte que le 1er Rajab est une porte. Une brèche dans le tissu du quotidien. Un moment précis où les intentions ont un goût plus dense. Où les prières, même timides, montent plus haut. Où les résolutions intérieures prennent racine.

Ce n’est pas un spectacle. Ce n’est pas une obligation. C’est juste une opportunité secrète.

Certain·es choisissent de jeûner ce jour-là. Non pas parce que c’est obligatoire, mais parce que ça permet de revenir à l’essentiel. D’écouter ce que le corps raconte quand il n’est pas occupé à digérer. D’observer ce que l’âme cherche quand elle n’est plus distrayée.

D’autres allument une bougie. Font un dua. Écrivent une intention dans un carnet qu’ils ne montreront à personne.

Il n’y a pas de méthode parfaite. Il y a juste cette petite voix intérieure qui dit : "Et si on faisait de la place ?"

Une nuit, des ailes, et un voyage

Rajab est aussi le mois de Isra et Miraj, ce voyage céleste du Prophète Muhammad ﷺ. Une nuit où les lois de la physique se sont mises en pause, où les dimensions se sont repliées comme du papier, pour laisser passer un homme guidé par la lumière. Une nuit hors du temps, vers la Présence.

On raconte ce voyage entre la mosquée sacrée de La Mecque et celle de Jérusalem. Et puis… l’ascension. Jusqu’aux cieux. Jusqu’à l’intime.

Est-ce que cette histoire est littérale ? Symbolique ? Mystique ? Peut-être un peu tout à la fois. Ce qui compte, c’est ce qu’elle nous dit. Qu’il y a des chemins invisibles. Des montées intérieures. Des possibilités de s’élever quand tout semble bloqué au sol.

Et Rajab, dans tout ça, devient le mois où l’élévation devient imaginable. Pas spectaculaire. Mais vraie.

Et dans nos vies modernes, on en fait quoi ?

Parce qu’on ne vit pas tous à Médine, ni dans un désert. On ne prie pas toujours dans des mosquées anciennes. Parfois, on prie dans sa voiture. Ou entre deux réunions. Ou juste avec les yeux fermés, sans même parler. Et pourtant, Rajab peut exister là aussi.

Le 1er Rajab peut être une pause dans le bruit. Une micro-coupure dans le flux. Même 5 minutes. Même une seule respiration.

On peut :

– écrire une phrase qu’on veut semer pour les semaines à venir
– demander pardon à quelqu’un (ou à soi-même)
– remettre un peu de douceur dans son quotidien
– dire merci pour ce qu’on a
– offrir une aumône, même minuscule
– regarder la lune en silence, sans but

L’idée, ce n’est pas de tout changer. C’est juste de marquer ce jour. Comme on entoure une date sur un calendrier qu’on ne veut pas oublier.

 

C'est quoi le mois de rajab 2023?

 

  • Rajab est le septième mois du calendrier islamique, qui est un calendrier lunaire utilisé par les musulmans du monde entier.
  • Il est considéré comme l'un des mois sacrés de l'année islamique, mais il n'est pas aussi significatif que les mois de Ramadan, de Dhul-Hijjah ou de Muharram.
  • Bien que Rajab ne soit pas associé à un événement religieux majeur spécifique, certains musulmans observent des pratiques pieuses pendant ce mois, telles que le jeûne et la prière supplémentaire.
  • Certains croyances populaires suggèrent que le jeûne effectué pendant le mois de Rajab est particulièrement méritoire
  • Lundi 23 janvier 2023 correspondait au premier jour de Rajab de l’année 1444 de l’Hégire 

 

Quelle date en 2023 pour le 1er rajab 1445? Quel jour du mois de rajab ?

  • Date prévue: Jeudi 11 Janvier 2024

 

Quand on sera en 1445 ?

  • Nous y sommes déjà depuis le mercredi 19 juillet 2023 (Muharram)

 

Quels sont les mois en islam ?

Dans le calendrier islamique, il y a douze mois lunaires, qui sont les suivants :

  1. Muharram
  2. Safar
  3. Rabi' al-Awwal
  4. Rabi' al-Thani
  5. Jumada al-Ula
  6. Jumada al-Akhirah
  7. Rajab
  8. Sha'ban
  9. Ramadan
  10. Shawwal
  11. Dhu al-Qi'dah
  12. Dhu al-Hijjah

À propos de Salima Bachar

Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.

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Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com

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