
Combien de temps rester dans un hammam?
par Salima Bachar
Partagez
On y entre comme dans un rêve humide. Les lunettes s’embuent, les pensées aussi. Le hammam, c’est une pause chaude dans un monde qui court. Mais alors… combien de temps peut-on y rester sans finir ramolli comme un loukoum ? La réponse n’est pas si simple — elle se niche entre sueur, plaisir et écoute de soi.
Le hammam, ce cocon brûlant où le temps s'efface
Dès qu’on pousse la porte, l’air change. Il devient plus dense, presque liquide. On est ailleurs. Le monde extérieur ? Dissous dans la buée. Les soucis ? Évaporés comme des perles d’eau sur les murs chauds. Le hammam, c’est un sas. Un refuge. Une parenthèse moite entre deux respirations de vie. Pour ceux qui veulent franchir le pas, il est possible de réserver une séance de hammam sans prise de tête.
Mais voilà, une fois dedans, une question titille : combien de temps peut-on y rester sans faire fondre son cerveau ?
Spoiler : ce n’est pas une compétition. Le hammam, ça se savoure. Pas besoin de battre un record olympique de transpiration. C’est un moment pour écouter son corps, pas pour le pousser dans ses retranchements.
Un hammam, c’est chaud… très chaud !
Il faut d’abord comprendre à quoi on s’expose. Dans un hammam traditionnel, la température tourne souvent autour de 40 à 50°C. Mais attention, ce n’est pas sec comme un sauna. Ici, l’humidité flirte avec les 100%. On est littéralement dans un nuage chaud. Un nuage qui fait transpirer, relâche les muscles, vide la tête… mais fatigue aussi.
D’ailleurs, vous l’avez peut-être déjà ressenti : après dix minutes, la chaleur colle à la peau. Le cœur bat un peu plus vite. On flotte. C’est agréable, mais ça peut aussi devenir trop. C’est là que le corps parle. Et il vaut mieux l’écouter plutôt que d’en faire un adversaire.
Entre 10 et 20 minutes : le juste milieu

On vous dira tout et son contraire. Mais dans les faits ? Entre 10 et 20 minutes, c’est le créneau d’or. C’est suffisant pour relâcher les tensions, faire transpirer les toxines, et calmer le mental. Sans risquer le coup de chaud.
Au-delà de 20 minutes ? Ça devient glissant. Le corps commence à tirer la sonnette d’alarme. Le rythme cardiaque s’accélère. La pression peut chuter. Et l’effet relaxant… se transforme en vraie fatigue.
Le bon réflexe : y aller par phases. Rester 15 minutes, faire une pause, s’hydrater, et pourquoi pas revenir pour une deuxième session plus courte. Toujours en écoutant les signaux du corps, jamais en forçant.
Écoutez votre corps (et votre tête)
Il n’y a pas de règle gravée dans la pierre. Un peu comme avec la mer : certains nagent longtemps, d’autres trempent juste les pieds. Et tout est juste. Si vous commencez à vous sentir :
-
étourdi,
-
oppressé,
-
nauséeux,
-
ou simplement fatigué,
c’est le moment de sortir. Pas dans 5 minutes. Tout de suite. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais un signe d’intelligence.
Un hammam, ça ne se subit pas. Ça se vit à son rythme. Et parfois, ce rythme change. Le matin, après une nuit trop courte ? Dix minutes suffisent. Un dimanche après-midi, détendu, hydraté, sans stress ? On peut s’y attarder un peu plus… sans dépasser les 20 minutes d’affilée.
Avant, pendant, après : le petit rituel
Avant : on se lave, on se démaquille, on boit de l’eau. Oui, encore elle. L’eau, c’est la clef. Une hydratation à l’intérieur avant de transpirer dehors.
Pendant : on respire par le nez, calmement. On s’installe sur une pierre tiède, pas brûlante. On ferme les yeux. Et surtout… on ne regarde pas sa montre.
Après : on se rince, à l’eau tiède ou froide. Un choc, oui. Mais un bon. Puis on s’allonge. On boit. On mange quelque chose de léger. Et on sourit. Parce qu’on a l’impression d’avoir dormi deux heures. Parfois plus.
Peut-on y rester trop longtemps ?
La réponse est simple : oui. Et ça peut être dangereux. Une chaleur humide prolongée entraîne une baisse de tension, une déshydratation sévère, voire une perte de connaissance. Ce n’est pas un jeu.
On ne compte plus les gens qui se disent "je tiens encore 5 minutes", et sortent en vacillant. Ce n’est pas glorieux. Ce n’est pas utile non plus. Le hammam, ce n’est pas une épreuve. C’est une offrande. Un cocon. Une bulle.
Et côté bienfaits, combien de temps pour que ça marche ?
Bonne nouvelle : 10 minutes suffisent pour activer les mécanismes magiques. La chaleur dilate les vaisseaux. Le sang circule mieux. Les muscles se relâchent. Les toxines s’enfuient comme des voleurs.
Avec 20 à 30 minutes au total (fractionnées), vous profitez déjà de tous les bienfaits du hammam :
-
peau purifiée,
-
esprit apaisé,
-
sommeil facilité,
-
digestion soulagée.
Pas besoin d’en faire plus. Vraiment.
FAQ
Peut-on rester 30 minutes d’un coup dans un hammam ?
Mieux vaut éviter. Même si vous vous sentez bien, 30 minutes d’un bloc, c’est trop. La chaleur humide peut provoquer une chute de tension ou un malaise. L’idéal, c’est de faire plusieurs sessions de 10 à 15 minutes, avec des pauses entre chaque.
Quelle est la durée idéale dans un hammam ?
Entre 10 et 20 minutes, c’est le top. Le corps a le temps de se détendre, de transpirer, de relâcher la pression… sans partir en vrille. Et surtout : on s’écoute. Si ça tire, on sort.
Faut-il boire de l’eau avant ou après le hammam ?
Les deux ! Avant pour préparer le corps à transpirer, après pour compenser les pertes. L’eau, c’est votre meilleure alliée. On oublie les boissons sucrées ou le thé à la menthe tant qu’on n’est pas bien réhydraté.
Y a-t-il des contre-indications au hammam ?
Oui. Si vous êtes enceinte, si vous avez des problèmes cardiaques, ou une tension instable, mieux vaut demander l’avis d’un pro. Et si vous avez juste un coup de fatigue, pas besoin de forcer. Le hammam, c’est pas un challenge, c’est une bulle.
Ce qu’on retient ? Moins, c’est mieux
On y va pour se faire du bien, pas pour se challenger. Une première session de 10 à 15 minutes, une pause. Puis une autre si le cœur en dit. Pas plus de 20 minutes d’un coup, c’est la promesse d’un moment intense mais doux. Respectueux du corps.
Et puis, il y a aussi quelque chose d’émotionnel là-dedans. Le hammam, c’est un retour à soi, une enveloppe de vapeur où le temps ralentit. Une pause dans le vacarme. Un silence chaud. Comme une étreinte invisible.
À propos de Salima Bachar
Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.
📮 Un mot doux, une question, un souvenir à partager ?
Salima répond toujours : contact@lamaisondessultans.com