Safar 2025: date et origine

Safar 2025: date et origine

par Salima Bachar

Il y a des mois lunaires qu’on attend. Et d’autres… qu’on redoute un peu. Safar, c’est ce drôle de mois qui revient après Muharram, comme une ombre silencieuse, chargée d’histoires, de soupirs, de peurs parfois. Et en 2025, il ne débarque pas les mains vides. Il vient avec son lot de souvenirs anciens, de croyances qui collent à la peau, de traditions qu’on murmure encore entre deux portes.

Alors, Safar 2025, c’est pour quand ?

 D’après le calendrier hégirien, il devrait commencer autour du 26 juillet 2025 (à un ou deux jours près, selon l’observation de la lune). Et finir aux alentours du 23 août 2025 (source: Islamic Finder). Une boucle lunaire. Un souffle de 29 ou 30 nuits. C’est fugace. Et pourtant, ce mois-là, il a laissé des traces. Plus qu’on ne croit.

Un mois comme les autres ? Pas tout à fait

Quand on prononce “Safar”, certains baissent un peu les yeux. C’est un mois qu’on entoure de pincettes, comme s’il avait une énergie un peu bancale. Dans certaines régions, on évite les mariages. On repousse les projets. On chuchote des prières pour éloigner le “mauvais œil”.

Mais d’où ça vient, tout ça ?

Historiquement, Safar, c’était un mois de vide, littéralement. Le mot vient de "ṣafr", qui évoque le “zéro”, le désert, l’absence. Les maisons étaient vides, les hommes partaient pour la guerre ou les affaires. Et avec eux, s’éloignaient les chants, la fête, les rires. Il restait des femmes inquiètes, des enfants qui attendaient. Et des nuits longues comme des promesses oubliées.

Alors forcément, le mois a hérité d’une réputation lourde. Presque injuste. Comme une valise qu’on trimballe sans savoir ce qu’il y a dedans.

Les croyances ont la peau dure

Même aujourd’hui, en 2025, certaines idées circulent encore. “Ne te marie pas pendant Safar.” “Ne voyage pas le mardi de Safar.” “Attention aux énergies négatives.”

Et pourtant. Dans la tradition islamique, rien ne justifie qu’on diabolise ce mois. Le Prophète Muhammad (sws) a fermement rejeté ces superstitions. Il a rappelé que tout est entre les mains de Dieu, pas du calendrier. Safar n’est ni maudit, ni maléfique. Juste un mois comme un autre. Ni plus noir, ni plus lumineux.

Mais bon… Le poids des habitudes. C’est comme une chanson qu’on connaît par cœur, même si elle raconte n’importe quoi. On la fredonne quand même.

Et si on regardait Safar autrement ?

Au lieu de trembler, on pourrait… ralentir ? Observer ? Laisser ce mois nous parler différemment. C’est un mois discret, presque transparent. Il n’impose rien. Il attend qu’on l’écoute.

Safar, c’est l’occasion de faire le tri. Comme un grand ménage d’automne avant l’heure. Ranger ses idées. Écarter les pensées qui collent aux semelles. Nettoyer l’âme, un peu. Ce n’est pas toujours agréable, mais ça fait du bien.

Et puis c’est aussi le moment d’oser briser les chaînes. Casser les croyances figées, comme on casserait une vieille assiette pour s’en faire un talisman. Le monde change. Les lunes passent. Il est peut-être temps de réconcilier spiritualité et confiance, sans peur inutile.

La Maison des Sultans, dans tout ça ?

Chez La Maison des Sultans, on aime les mois lunaires comme on aime les vieilles histoires : avec respect, mais sans superstition poussiéreuse. Ce qui compte, c’est l’énergie qu’on y met, pas les rumeurs autour. Safar peut être un mois de soins, de rituels doux, de gestes pour soi.

Un savon noir pour délester le corps. Une huile parfumée pour apaiser les pensées. Un moment à soi devant une bougie aux effluves d’ambre, comme un pacte intime avec le silence. Safar n’interdit pas la beauté. Il l’invite, au contraire, à s’ancrer profondément.

Le mardi de Safar : pourquoi fait-il peur ?

Ah, celui-là. Le fameux mardi de la dernière semaine. Celui dont on dit qu’il serait porteur de malchance. Dans certaines cultures, on l’appelle “le mardi noir”. On y voit un jour où les calamités tomberaient comme la pluie.

Mais on parle de traditions anciennes. Très anciennes. Bien avant l’islam. Des croyances populaires transmises comme des recettes dont on a oublié les ingrédients. Un peu comme ces vieux remèdes qu’on garde “au cas où”, même si on ne sait plus à quoi ils servent.

Ce mardi-là, on évitait de sortir, de prendre la mer, de signer un contrat. Mais encore une fois, dans l’islam, rien ne donne du crédit à cette peur. Le Prophète (sws) a balayé ces idées d’un geste clair. Le mardi n’est pas plus dangereux qu’un jeudi ou qu’un dimanche. C’est un jour. Un souffle. Rien de plus.

Un mois pour revisiter ses intentions

Et si Safar 2025 devenait un mois de réalignement ? On pourrait le vivre comme un basculement intérieur, pas comme une menace. Observer ce qui nous encombre. Lâcher des croyances qui ne nous appartiennent plus. Poser des intentions sobres, sans tambour ni trompette.

Pas besoin de grand cérémonial. Un carnet. Quelques mots griffonnés à la lueur d’un soir. “Je me libère de ce qui m’alourdit.” “Je n’ai plus peur de ce qui n’existe pas.” “Je transforme l’ombre en matière fertile.”

Et ça suffit.

Safar et l’Histoire : des épisodes oubliés

Au-delà des superstitions, Safar a aussi traversé des événements historiques forts. Certains récits rapportent que des batailles importantes ont eu lieu pendant ce mois. Et même des décès marquants. Comme celui de l’imam Al-Hassan, petit-fils du Prophète (sws), selon certaines sources.

Mais là encore, ce n’est pas une malédiction. L’Histoire ne choisit pas ses dates pour faire peur. Elle suit simplement le fil. Safar est un mois d’ancrage, pas de chaos.

Un peu de lumière, malgré tout

Parce que Safar arrive juste avant Rabi' al-Awwal, le mois de la naissance du Prophète (sws), il agit un peu comme un sas. Une transition. Une veilleuse avant la lumière. Un couloir avant la grande pièce.

C’est le mois où l’on se prépare intérieurement. Où l’on coupe les ronces pour faire place à la floraison. Un mois exigeant, peut-être. Mais riche. Profond. À condition de lui tendre l’oreille.

En 2025, on fait quoi avec tout ça ?

On fait la paix avec Safar. On n’a pas besoin d’en faire un mois lumineux à tout prix. Mais on peut cesser de le fuir. L’observer avec nuance. Avec un brin de tendresse. Comme un ancêtre bougon qu’on commence enfin à comprendre.

Et surtout, on se reconnecte à ce qui compte vraiment. À ce qui nous rend vivants, présents, enracinés.

Safar 2025 ne viendra pas pour nous effrayer. Il viendra comme tous les mois lunaires : avec sa part de mystère. Sa lumière grise. Son silence feutré. Et la promesse que même dans l’ombre, quelque chose pousse. Lentement. Sûrement.

A quels mois grégoriens correspond Safar 2025?

Le mois de Safar 2025 correspond au mois de juillet et août 2025.

Année musulmane 1447: quel mois précède et succède à Safar 2025?

Avant Safar, il y a Muharram. C’est le premier mois du calendrier hégirien, le mois du recueillement, de l’introspection. Celui qui ouvre l’année lunaire avec douceur et profondeur, marqué notamment par Achoura, un jour fort, vibrant, qui laisse souvent des traces dans les cœurs.

Après Safar, vient Rabi’ al-Awwal. Et là… le ton change. L’air devient plus doux, plus lumineux. C’est le mois de la naissance du Prophète Muhammad (sws). Un mois de joie, de lumière, de bénédictions partagées. Comme un lever de soleil après une nuit un peu dense.

Comment écrit-on Safar en arabe?

Le mois de Safar s’écrit en arabe : صَفَر.

Voici les détails :

  • En lettres arabes : صَفَر
  • Transcription phonétique : Ṣafar (le "ṣ" correspond à la lettre ص, une consonne emphatique)
  • Signification originelle : "vide", "zéro", "déserté"

Un mot court, mais chargé d’histoire… et d’échos anciens.

À propos de Salima Bachar

Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.

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