Calendrier musulman 2025: les dates des événements de l'année

Calendrier musulman 2025: les dates des événements de l'année

par Salima Bachar

L'année 2025 est bien entamée, et avec elle, son lot de moments forts pour les musulmans du monde entier. Chaque événement est une occasion de se recentrer, de prier, et de partager avec sa communauté. Après un début d’année marqué par Lailat al-Miraj et Lailat al-Bara’ah, le mois de Ramadan approche à grands pas. Un mois sacré qui appelle à la spiritualité, à la générosité et à la réflexion. Mais d’autres dates importantes jalonneront aussi l’année. Voici celles à ne pas manquer !

Lailat al-Miraj, le 27 janvier 2025

... Muhammad a quitté la Terre. Il est monté au ciel. On se rappelle de lui. On prie ensemble. Un moment fort.

Lailat al-Bara'ah, le 14 février 2025.

Lailat al-Bara'ah, c’est une nuit précieuse dans la foi musulmane. Elle tombe le 14e soir de Sha'ban, juste avant Ramadan. Ce moment invite à prendre du recul, à demander pardon pour ses erreurs et à prier pour soi et ceux qu’on aime. C’est une nuit où tout semble suspendu… où l’âme peut se libérer du poids du passé. On dit même que c’est là que les destinées de l’année à venir se dessinent. Plus qu’un rituel, c’est une occasion de se recentrer, de retrouver de l’apaisement et de renouer avec sa spiritualité, simplement et sincèrement.

Ramadan, du 1 er mars au 30 mars 2025.

Un mois sacré, un mois de lumière. Dès l’aube, on met son corps en pause, mais l’âme, elle, s’éveille. On jeûne, pas seulement de nourriture, mais aussi de colère, d’impatience, de tout ce qui alourdit le cœur.

Chaque jour, le ventre se serre, mais l’esprit s’élève. On pense à Dieu, à la gratitude, à ce que l’on a et à ceux qui ont moins. Le jeûne devient un pont entre soi et les autres, un rappel que la faim est une réalité quotidienne pour des millions de personnes.

Le soir, au coucher du soleil, l’iftar brise le silence du jeûne. Une datte, une gorgée d’eau… puis des repas partagés, des tables pleines de rires, de prières et de générosité. C’est un moment de communion, une parenthèse où le cœur s’ouvre et où la spiritualité se renforce.

La nuit, les mosquées vibrent au rythme des prières de Tarawih. Les voix s’élèvent, le Coran est récité, l’air semble chargé d’une énergie douce et profonde. C’est un temps de pardon, de méditation, de connexion avec l’invisible.

Ramadan, ce n’est pas juste un mois. C’est un voyage intérieur. Un retour à l’essentiel.

Laylat al-Qadr, le 26 mars 2025.

Laylat al-Qadr, aussi appelée Nuit du Destin, est l’une des nuits les plus sacrées de l’islam. Elle a lieu durant les dix derniers jours du Ramadan, généralement autour du 27e jour. C’est durant cette nuit que le Coran aurait été révélé au prophète Muhammad par l’ange Jibril. Son importance spirituelle est immense : elle vaut mieux que mille mois. Les croyants y consacrent leurs prières, récitent le Coran et demandent pardon à Dieu. On dit que cette nuit est emplie de bénédictions et de miséricorde, un moment unique pour renforcer sa foi et se rapprocher du divin.

Aïd el-Fitr, le dimanche 30 mars 2025.

Le Ramadan est fini, on fête ça. On se réunit. On mange ensemble. On pense à ceux qui ont moins. Un moment de bonheur et de partage.

Ce samedi 29 mars 2025, la commission religieuse s’est réunie à la Grande Mosquée de Paris, aux côtés de plusieurs fédérations musulmanes de France, à l’occasion de la Nuit du Doute.

Après observation du ciel et concertation, la nouvelle lune a bien été aperçue. Cela marque la fin du mois de Ramadan 1446/2025.

La date de l’Aïd al-Fitr est donc officiellement fixée au :
➡️ Dimanche 30 mars 2025

Comme chaque année, deux prières seront organisées à la Grande Mosquée de Paris :
1ère prière à 8h00
2ème prière à 8h45

🕒 Attention : dans la nuit du 29 au 30 mars, la France passera à l’heure d’été. À 2h du matin, il sera 3h. Merci de prévoir ce changement pour arriver à l’heure.

Alors que le mois sacré touche à sa fin, nous invitons les fidèles à garder l’esprit de ce Ramadan : foi, patience, entraide et bonté.

Hajj 2025, du 4 au 9 juin 2025

Des millions de pas. Une même direction. La Mecque.
Le Hajj, c’est le sommet de la spiritualité.
Il commence le 8 Dhoul-Hijja et dure plusieurs jours.
Mais en 2025, il se déroulera du mercredi 4 au lundi 9 juin.

Certains arrivent des quatre coins du monde. D'autres le suivent de loin.
Mais tous vivent cette période avec une intensité unique.
Le cœur en prière. L’âme tournée vers Dieu.
C’est un moment où l’on se sent petit… mais connecté à l’infini.

Le Hajj, c’est des rites précis :

  • Tawaf autour de la Kaaba
  • La marche entre Safa et Marwah
  • L’étape au mont Arafat
  • Et le sacrifice, qui rejoint celui d’Ibrahim.

Un voyage, oui. Mais surtout une renaissance intérieure.
Et pour ceux qui ne peuvent pas partir, c’est aussi un temps de méditation, de prière, de dons.
On se relie. À Dieu. À soi. Aux autres.

Jour de Arafat, le 5 juin 2025.

C'est le jour pour prier et demander pardon! Les musulmans se retrouvent sur le mont Arafat. Ils prient ensemble. C’est un jour sacré.

Aïd al-Adha, le 6 juin 2025.

On pense à Ibrahim. Il a tout sacrifié pour Dieu. Aujourd’hui, on fait le sacrifice d’un animal. Un geste de foi. Ça nous rappelle que la foi demande des sacrifices, mais qu’elle apporte la paix après.

Nouvel An musulman, le 27 juin 2025

Pas de bruit, pas de foule, pas de minuit tapageur. Juste un glissement doux, presque invisible, entre deux nuits. Le 27 juin, quand le ciel changera d’habit, l’année 1447 s’invitera sans fracas. Comme un souffle retenu, puis relâché. Ce n’est pas un feu d’artifice, c’est une étoile qu’on regarde longtemps. Une date qui ne s’impose pas mais qui s’écoute, à voix basse.

Le Nouvel An musulman, c’est ce genre de rendez-vous intérieur, sans compte à rebours, mais avec une profondeur qu’aucune horloge ne mesure. Un moment hors du temps, entre mémoire et recommencement.

On l'appelle Nouvel An de l’Hégire, ou simplement Hijri, et en arabe, les vœux fusent avec un tendre "Ras as-Sanah al-Hijriyah"… Cette année, nous entrons dans l’an 1447 du calendrier musulman, tout en douceur, au rythme du croissant de lune qui prend son temps pour renaître — un peu comme un cœur qui bat plus lentement, mais plus fort. Ce n’est pas juste un changement de chiffre, c’est un souffle ancien qui revient, un rappel que le temps islamique commence par une fuite vers la lumière, celle du Prophète quittant La Mecque pour Médine, le tout premier jour d’un calendrier pas comme les autres. Et ce premier jour, c’est Muharram, un mois sacré, discret comme une prière chuchotée, qui ouvre l’année sans tambours ni flonflons, mais avec une gravité douce, presque céleste.

Achoura, le 6 juillet 2025.

Un jour pas comme les autres. Un jour qui réveille les mémoires enfouies.

Ce jour-là, certains jeûnent. En silence, avec recueillement. Ils pensent à Moïse, traversant la mer Rouge, poursuivi, traqué, presque perdu... et pourtant sauvé. L’eau s’est ouverte, la liberté a repris ses droits, et avec elle la foi. Le jeûne devient alors gratitude muette, une façon d’honorer ce miracle ancien, mais toujours vivant.

Pour d’autres, ce jour a une saveur plus amère. C’est un jour de deuil, un jour qui serre le cœur. On pense à l’imam Hussein, tombé à Karbala. On pense à son courage immense, à cette poignée de fidèles restés debout alors que tout appelait à fuir. On pense à la dignité face à l’injustice. À l’amour, plus fort que la peur. Le sacrifice de Hussein, ce n’est pas juste une page d’histoire, c’est un cri qui traverse les siècles, un cri qui dit : “Reste debout, même seul, même épuisé, même au bord de la fin.”

Achoura, c’est un de ces jours où l’invisible touche l’épaule, doucement. Un jour où le corps jeûne et l’âme se souvient. Un jour où chaque tradition éclaire l’autre, sans s’effacer. Entre miracle et martyre. Entre la mer fendue et le sang versé. Entre la délivrance et la fidélité jusqu’au bout.

Et puis, il y a ces petits gestes silencieux. Ceux qui ne font pas de bruit mais qui disent tout. Un regard envoyé à distance. Un message pour ses proches, presque timide. Comme une main posée sur l’épaule à travers l’écran. On jeûne, on prie, et parfois on écrit. Quelques mots, simples, pour dire “je pense à toi aujourd’hui”. Parce qu’Achoura, c’est aussi ça : une mémoire partagée, un lien discret entre les vivants. Un fil tissé entre le cœur et le souffle. Sans emphase. Sans discours. Juste l’essentiel.

Al Mawlid, le 4 et 5 septembre 2025.

On fête la naissance du prophète Muhammad. Les familles se réunissent. On raconte des histoires sur sa vie. On se rappelle de ses enseignements.

Pourquoi les dates changent-elles ?

Le calendrier suit la lune. La lune n’est pas toujours visible pareil selon les régions du monde. C’est pour ça que certaines dates varient d’un pays à l’autre.

Pourquoi le Ramadan arrive plus tôt chaque année ?

Le calendrier musulman est basé sur la lune. Il est plus court que le calendrier solaire d’environ 10 à 12 jours. C’est pour ça que le Ramadan avance chaque année dans le calendrier grégorien.

Comment célèbre-t-on Laylat al-Qadr ?

Laylat al-Qadr est une nuit de prière intense. On prie toute la nuit, en espérant que Dieu nous écoute. C’est une nuit où chaque prière est très importante.

Qu’est-ce qui différencie le calendrier hégirien du solaire ?

Le calendrier hégirien suit les phases de la lune. Il est plus court que le calendrier solaire. Donc, les fêtes musulmanes changent de date chaque année dans le calendrier grégorien.

Comment est fixée la date du Ramadan ?

Le Ramadan commence avec l’apparition du croissant de lune. C’est un moment observé dans chaque région du monde. Parfois, les autorités religieuses font une annonce officielle pour confirmer le début du jeûne.

Pourquoi la lune est-elle si importante dans l’Islam ?

La lune guide le calendrier musulman. Elle marque le début et la fin des mois. Dans l’Islam, la lune symbolise aussi les cycles naturels et le lien des croyants avec la nature.

Y a-t-il d'autres jours où les musulmans jeûnent ?

Oui, le jeûne est pratiqué en dehors du Ramadan. Par exemple, pendant Achoura ou encore les lundi et jeudi, des jours recommandés pour le jeûne volontaire. Ces jours de jeûne sont aussi des moments pour purifier l’âme.

Pourquoi fait-on des dons pendant l’Aïd el-Fitr ?

À la fin du Ramadan, les musulmans doivent faire un don, appelé Zakat al-Fitr, avant la prière de l’Aïd. Ce don permet de purifier le jeûne et d’aider les plus démunis.

Comment les familles célèbrent-elles l’Aïd el-Fitr ?

L’Aïd el-Fitr, après un mois de jeûne, est une vraie fête. Les maisons sont pleines de rires et de partage. Le matin commence par la prière de l’Aïd, souvent suivie d’un repas festif en famille. C'est aussi l'occasion de se parer de ses plus beaux vêtements, de rendre visite aux proches, et de donner des cadeaux, surtout aux enfants. Le don de la Zakat al-Fitr, fait juste avant la prière, est aussi un geste de solidarité pour aider les plus démunis à participer à la fête.

Pourquoi l'observation de la lune est-elle si importante ?

L'Islam suit un calendrier lunaire, ce qui veut dire que la lune joue un rôle essentiel dans la détermination des dates religieuses. Chaque mois commence avec le croissant de lune visible. En plus de son importance pratique, la lune est un symbole de la continuité de la foi. À chaque phase, elle rappelle aux croyants que, comme la lune, leur foi peut croître, changer et se renouveler.

Que fait-on pendant Achoura ?

Achoura est un jour de jeûne pour commémorer le salut de Moïse et son peuple. Pour certains, c'est aussi un jour de deuil, en hommage à l'imam Hussein. Ce jour, on se rappelle des sacrifices et des épreuves liées à la foi.

Pourquoi sacrifie-t-on un animal pendant l’Aïd al-Adha ?

Le sacrifice d’un animal durant l’Aïd al-Adha rappelle le geste d’Ibrahim. Ce sacrifice symbolise la dévotion et l’obéissance à Dieu. Les croyants partagent la viande avec leur famille et les personnes dans le besoin.

En quelle année sont les musulmans selon le calendrier hégirien ?

On n’est pas en 2025 partout. Côté calendrier hégirien, on a déjà dit au revoir à l’année 1446. Et on s’apprête à dire salam à 1447 dès le 26 juin 2025. Un peu comme si le temps avait sa propre langue. Une langue qui commence le jour où le Prophète a quitté La Mecque pour Médine. L’Hégire. Une nouvelle ère. Un autre tempo.

Quand a lieu le jour de l'an musulman en 2025?

Notez bien : jeudi 26 juin 2025. C’est pas un jour comme les autres. C’est le 1er Mouharram 1447. Pas de cotillons, pas de compte à rebours tapageur. Mais une vibration douce. Un moment pour repartir à zéro. Faire le point. Demander la paix pour demain. Une année qui s’écrit à l’encre de lune.

Et le 1er Chaâbane 2025, il tombait quand ? quelle date?

Le vendredi 31 janvier 2025. Voilà la réponse nue. Mais pour les initiés, Chaâbane n’est pas juste un mois de passage. C’est le souffle avant la tempête spirituelle de Ramadan. Un mois discret, presque timide, mais puissant. Certains l’utilisent pour se préparer. D’autres, juste pour se recentrer. Et le ciel, lui, continue de tourner.

Quelle est la date islamique aujourd’hui ?

Aujourd’hui, vendredi 30 mai 2025, on est quelque part entre deux lunes : le 29 Dhoul Qi’da 1446. Un jour suspendu. Juste avant le dernier mois sacré : Dhoul-Hijja, celui du pèlerinage. Le monde musulman, lui, est déjà en train de se mettre en marche intérieurement.

Les grandes fêtes musulmanes en 2025 ? Ça donne quoi ?

Voici les rendez-vous à ne pas manquer. Marqués non pas par des calendriers numériques, mais par des étoiles dans le cœur :

  • Al Isrâ’ wal Miʿrâj : le 27 janvier. L’ascension du Prophète. Littéralement.
  • Laylat ul Bara’ah : le 14 février. Une nuit pour les âmes, pour pardonner, pour alléger.
  • Début du Ramadan : le 1er mars. Le mois où l’on affame le corps et nourrit l’esprit.
  • Laylat al-Qadr : le 26 mars. Une nuit meilleure que mille mois. Rien que ça.
  • Aïd el-Fitr : le 30 mars. On rompt le jeûne, mais surtout on tisse les liens.
  • Jour d’Arafah : le 5 juin. Les cœurs tournés vers La Mecque, même à distance.
  • Aïd el-Kebir : le 6 juin. Le grand Aïd. Le mouton, oui. Mais surtout le don.
  • Nouvel An musulman : le 26 juin. Un souffle neuf dans le sablier.
  • Achoura : le 5 juillet. Jour de jeûne, de mémoire et de réflexion.
  • Mawlid (naissance du Prophète) : le 4 septembre. Une lumière dans la nuit du monde.

Bien sûr, tout ça bouge un peu. La lune décide, pas les horloges.

2025 sera une année de foi, de prière, et de rassemblement. Ne ratez pas ces moments importants. C’est une chance de se rapprocher de Dieu, de sa communauté, et de ceux qui comptent. Chaque date est une occasion unique. Notez-les bien. 


calendrier musulman 2025

Douze mois lunaires, mille émotions

Un calendrier qui ne suit pas le soleil. Pas comme chez nous. Dans l’Islam, tout tourne autour de la lune. Douce, discrète, capricieuse parfois. Elle donne le tempo. Elle marque les saisons de l’âme. Et avec elle, douze mois. Pas un de trop, pas un de moins. Chacun a son parfum. Sa mémoire. Sa vibration.

Oubliez les jours figés sur le frigo. Ici, les mois peuvent glisser, changer d’année en année. Un mois sacré peut tomber en hiver une année, et brûler sous le soleil l’année suivante. C’est le charme du calendrier hégirien. Il bouge, il vit, il surprend.

Alors, on fait un tour ?

Muharram : le mois du recommencement

C’est le premier. Mais il ne crie pas victoire. Il chuchote. Muharram, c’est le silence après la tempête. C’est un mois de paix, de jeûne, de recueillement. C’est aussi le mois où l’on se rappelle de l’Hégire, cette fuite fondatrice du Prophète vers Médine.

On y glisse des prières. On y pose des intentions. C’est le mois qu’on regarde avec respect, un peu comme on regarde un vieil album de famille. On ne rigole pas trop. On s’incline.

Safar : entre superstitions et routines

Celui-ci a longtemps eu mauvaise réputation. Des vieilles croyances circulaient. Certains évitaient les mariages, les grands départs. Safar était vu comme un mois "creux", instable. Aujourd’hui ? On y vit comme d’habitude. Mais dans certains coins du monde, l’écho des anciens murmures encore.

Et vous savez quoi ? Il y a quelque chose de beau dans cette mémoire collective, même floue.

Rabi al-Awwal : le mois qui fait sourire

C’est le mois de la naissance du Prophète. Et dans beaucoup de pays, on le célèbre avec des chants, des récits, des lampions dans les rues. L’ambiance change. Il flotte dans l’air une espèce de douceur. Un peu comme si les cœurs se souvenaient spontanément d’aimer.

On y raconte des histoires aux enfants. On partage. On cuisine. Le lien se renforce.

Rabi al-Thani : plus discret, mais pas absent

Il est souvent dans l’ombre du précédent. Mais Rabi al-Thani, ou Rabi II, permet de revenir au calme. Il n’a pas de fête majeure, pas de tambour. Et c’est peut-être ce qui fait son charme. Il laisse la place à l’intime. À l’intérieur.

Joumada al-Oula et Joumada al-Thania : les jumelles

Oui, on les confond souvent. Même les noms se ressemblent : Jumada I et Jumada II. À l’origine, ces mois marquaient le gel. Le moment où la terre se fige. D’où leur nom, "Jumada", qui renvoie à la sécheresse, au froid. Deux mois presque jumeaux, un peu comme deux silences qui se suivent.

Aujourd’hui, ils rythment les mois comme une respiration. Sans grands événements, mais essentiels.

Rajab : le mois de l’éveil

Celui-là, il faut le noter. Rajab, c’est un mois sacré. Il annonce la montée spirituelle. Il invite à se poser, à réfléchir, à commencer à nettoyer son cœur. Certains jeûnent. D’autres prient un peu plus. Il y a une ambiance de transition.

Un peu comme si l’on se préparait à un rendez-vous important.

Chaabane : les coulisses du Ramadan

On le sent arriver, le Ramadan. Et Chaabane, c’est le mois juste avant. Celui où l’on commence à changer de rythme. On trie les placards. On prépare les dattes. On vérifie les stocks de farine et de thé à la menthe.

Mais ce n’est pas que logistique. C’est aussi un mois d’introspection. Un mois où le cœur se nettoie pour être prêt. Où l’on jeûne un peu, comme un entraînement. On se met doucement dans l’ambiance.

Ramadan : le roi des mois

Pas besoin de faire un dessin. Ramadan, c’est le pilier. Le mois de lumière, de pardon, d’épreuves aussi. Les journées peuvent être longues, les nuits courtes. Mais c’est un mois où l’on se reconnecte. À Dieu. À soi. Aux autres.

Les repas partagés. Les prières de nuit. Les réveils un peu flous avant le lever du soleil. Les dattes qu’on savoure comme si elles valaient de l’or. Ramadan, c’est un voyage à lui tout seul.

Chawwal : les jours d’après

C’est la descente. Le mois qui suit Ramadan. Et dans ses premiers jours, on célèbre l’Aïd el-Fitr. Les habits sont repassés, les mains sentent le henné. On s’offre des gâteaux, des sourires, des pardons.

Et ensuite ? On reprend la route. Mais pas comme avant. Il y a une lumière intérieure qui reste.

Dhoul Qa'da : le mois des pauses

On approche de la fin. Et Dhou al-Qa’da, c’est un mois calme. Un mois sacré. À l’époque, les guerres y étaient interdites. C’est un mois de paix, de suspension. Un mois pour reprendre son souffle.

On s’y prépare doucement pour l’événement final.

Dhoul Hijja : le sommet

Le dernier. Le plus grand. Dhou al-Hijja, c’est le mois du pèlerinage. Des millions de pieds foulent les terres saintes. Des larmes coulent à la Mecque. Et même à distance, ceux qui ne peuvent pas y aller ressentent l’élan. Le 10e jour, on célèbre l’Aïd el-Kebir. On pense à Abraham, à son sacrifice.

C’est fort. C’est vibrant. C’est un adieu et un recommencement.

Pourquoi ce calendrier continue de battre fort

On pourrait croire que ce calendrier lunaire n’a plus la cote. Mais il continue de rythmer les vies. Les cœurs. Les rituels. Il rappelle que le temps n’est pas toujours carré, mécanique, froid. Parfois, il est fluide, mystérieux, un peu brumeux comme une nuit sans nuage.

Et puis... c’est aussi une affaire d’émotion. D’héritage. D’ancrage. D’humanité.

Petit rappel pour les curieux

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À propos de Salima Bachar

Salima Bachar est autrice pour La Maison des Sultans. Elle écrit avec la mémoire du sable, la douceur des rituels anciens et la richesse des secrets glissés entre les fêtes lumineuses et les rêves qui veillent. Beauté, bien-être, maison, voyages… Ses textes célèbrent les gestes discrets, les traditions vivantes et les symboles qui traversent le temps. Entre matières naturelles et récits sensibles, sa plume relie l’intime à l’universel, avec une voix sensorielle et profonde.

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